Les sous-sols alsaciens, riches en lithium, pourraient booster la production française de batteries

Bastien Contreras
Publié le 12 novembre 2019 à 12h37
Pompe-géothermie-villages-nature.jpg

Réduire la dépendance de l'industrie automobile française aux batteries asiatiques est un enjeu majeur du secteur. À cet effet, le sous-sol alsacien pourrait jouer un rôle déterminant, grâce à sa haute teneur en lithium.

Il y a quelques mois, Carlos Tavares, patron du groupe PSA, déplorait la dépendance de l'industrie automobile française aux fabricants asiatiques de batteries. Une problématique également identifiée par le gouvernement, qui, à l'instar de l'Allemagne, cherche un moyen d'internaliser la production de ce composant essentiel, en particulier pour les voitures électriques.

De la production d'électricité à celle de batteries

Une partie de la solution pourrait venir d'Alsace, en l'occurrence de son sous-sol. Ce dernier comporte en effet des eaux chaudes naturelles, qui sont déjà exploitées pour la production de chaleur, mais également d'électricité. Pour ce dernier usage, on a recours au procédé de géothermie : les sources d'eau chaude souterraine sont ainsi transformées en vapeur, qui servent ensuite à actionner une turbine.


Mais ce ne serait pas la seule vertu des terres alsaciennes. En effet, les deux principales sociétés exploitant ses eaux souterraines, ES Géothermie et Fonroche Géothermie, y ont noté la présence de lithium depuis plusieurs années déjà. Or, cet élément est très largement répandu au sein des batteries (les recherches sur les batteries lithium-ion ont même été récompensées du prix Nobel de chimie 2019).

Le lithium va commencer à être filtré

Il restait cependant à déterminer la concentration de lithium dans les eaux chaudes du sous-sol alsacien. D'après les deux entreprises, elle serait de 180 à 200 mg par litre, ce qui équivaudrait à une production annuelle possible de 1 500 tonnes de carbonate de lithium (sa forme exploitable), en couplant le processus avec celui de géothermie. De plus, selon Fonroche, les réserves du sous-sol renfermeraient entre 10 et 40 millions de tonnes du métal. À titre de comparaison, l'industrie française aurait besoin d'environ 15 000 tonnes de carbonate de lithium par an.


Aujourd'hui, cette matière première n'est pas extraite, au même titre que d'autres composants chimiques, comme le germanium ou le bore. Mais dans les prochains mois, plusieurs méthodes de filtration vont être testées, afin de déterminer les meilleures, tant du point de vue de la quantité que de la pureté du lithium recueilli. Dans l'espoir d'une mise sur le marché d'ici trois ou quatre ans, d'après Jean-Philippe Soulé, directeur de Fonroche Géothermie. Ensuite, d'autres sites en France pourraient être exploités, notamment dans le Massif central, à Valence et dans les Pyrénées.

Source : Les Échos
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
jaceneliot

Même si ça sera un désastre écologique à tous les coups, ça peut en effet être intéressant d’éviter d’importer le lithium récolté par les enfants. C’est déjà un premier pas j’imagine…

Felaz

L’alsace, ou la nouvelle silicon valley française :slight_smile:

Azasel

La on parle d’ajouter des filtres sur des installations existantes donc pas plus désastreux que maintenant. Après si ça s’avère rentable il se pourrai que de nouvelles installation soit faite et la se posera la question écologique.

Niverolle

« 1 500 tonnes de carbonate de lithium (sa forme exploitable) » ==> j’imagine que c’est le bicarbonate (très soluble) qui est exploité et que le carbonate (peu soluble) est obtenu par simple dégazage du CO2.

Popoulo

Style les gens se posent la question avant d’acheter leur appareil « dernier cri ». S’en battent la nouille. Tout ce qu’ils regardent, c’est le prix.

Mrpolnar

Aucun lithium n’est récolté par des enfants, pas assez rentable. Cela ce fait grâce à des engins de chantier et par centaines de tonnes.

Mrpolnar

Comment des enfants pourraient extraire du lithium de la saumure pour le revendre au grand max a 1 euro le kilo? Vous confondez avec l’or, le coltan ou le platine qui sont des minerais solides facilement échangeables sur des marchés noirs.

Badulesia

Le sous-sol de l’Alsace contient de grandes réserves de halite (NaCl), sylvinite (KCl) exploitées depuis longtemps (voir mines de Mulhouse). Il est donc logique qu’il contienne aussi des sels de lithium. Les trois éléments Li, Na et K sont dans la même famille chimique. Cette nouvelle n’a donc rien de surprenant. Ce qui me surprend plutôt c’est qu’on semble le découvrir aujourd’hui.

srochain

Vous me faites rire avec votre lithium récolté par des enfants…… si vous saviez comment s’extrait le lithium vous éviteriez de sortir des âneries de ce niveau. C’est vraiment ce qui s’appelle colporter une fake news. Vous lisez un truc qui est une horreur aussitôt vous vous enflammez et vous montez au créneau. Quant au désastre écologique avec l’extraction du lithium c’est tout aussi ridicule que si vous parliez du désastre écologique du paludier qui récolte le sel sur le marais.

srochain

Dans tous les cas l’extraction du lithium ce n’est que de la filtration

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles