AMD n'a pas manqué de rappeler à plusieurs reprises mercredi, lors d'une conférence de presse organisée en parallèle du salon Computex, à quel point la puissance brute n'était rien pour le consommateur, une fois comparée aux usages réels permis par son ordinateur. Ce credo, la firme de Sunnyvale le défend depuis qu'elle a décidé de mettre en avant le concept d'APU, pour Application Processing Unit, qui combine en réalité CPU et GPU au sein d'une seule et même puce.
En matière de mobilité, l'offre d'AMD s'articule pour mémoire autour de deux séries de puces : la A, aujourd'hui incarnée par la plateforme Trinity, qui elle-même succède à Llano, et la E, représentée jusqu'ici par la plateforme Brazos. Cette dernière se destine quant à elle au marché des PC à bas prix, aux netbooks ou, pourquoi pas... à de futurs formats hybrides tels qu'on en verra à la sortie de Windows 8. Concurrente directe de l'Atom d'Intel mais aussi des Celeron et Pentium sur l'entrée de gamme PC portable, Brazos se voit aujourd'hui mise à jour avec le lancement de cette deuxième génération, dont les caractéristiques ne témoignent toutefois d'aucune vraie nouveauté structurelle.
Deux références principales sont annoncées. La première, baptisée E2-1800, combine deux coeurs Bobcat cadencés à 1,7 GHz, ainsi qu'un GPU baptisé HD 7340, muni de 80 processeurs de flux et susceptible d'opérer de 523 à 680 MHz. L'ensemble accepte de la DDR3 allant jusqu'à 1333 MHz et se voit associé à un TDP (Thermal Design Power) de 18W. La seconde, nommée E1-1200, plus modeste, voit ses deux coeurs cadencés à 1,4 GHz, tandis que son GPU fonctionne à 500 MHz, sous l'appellation HD 7310.
Une déception toutefois : bien qu'AMD parle de version 2.0, et que la nomenclature change, les deux processeurs annoncés mercredi semblent en réalité n'être que de simples évolutions des modèles qui composaient la gamme Brazos de première génération. Le E2-1800 n'est en effet finalement qu'un E-350 qui aurait gagné quelques dizaines de MHz au niveau du CPU (de 1,65 à 1,7 Ghz) et du GPU (508 à 600 MHz contre 523 à 680 MHz). En dépit de son changement de nom, la partie graphique - par ailleurs compatible DirectX 11 et OpenCL 1.1 - ne vient pas non plus de gagner une génération.
Pour autant, ce Brazos 2.0 sera tout de même l'occasion d'introduire quelques nouveautés, puisque le chipset qui l'accompagne hérite d'une partie des fonctions intégrées par AMD à la plateforme Trinity avec la prise en charge native de l'USB 3.0 (deux ports) et du SATA III grâce au passage au chipset Hudson-3L. La gestion native d'un lecteur de cartes mémoire fait également son apparition.
AMD évoque enfin deux nouvelles fonctions logicielles associées à l'accélération matérielle, qui selon la documentation qui nous a été fournie seraient réservées au E2-1800, alors que rien ne semble techniquement empêcher leur usage sur d'autres modèles. La première, dite Steady Video, agit comme un stabilisateur d'image lors de la lecture d'une vidéo, tandis que la seconde, Quick Stream, agit sur la qualité de service de la connexion réseau pour améliorer le streaming.
Plutôt que de s'étendre sur les aspects techniques, finalement assez décevants, AMD a choisi mercredi de mettre l'accent sur les usages, en évoquant par exemple les performances de sa partie graphique, et sa capacité à soutenir le CPU pour certaines tâches comme l'accélération matérielle de la vidéo, des contenus Web ou de logiciels comme Photoshop. Avec une autonomie susceptible d'atteindre 11 heures (la consommation électrique au repos est notamment mieux maîtrisée) et des performances en hausse par rapport aux précédents séries E, ce Brazos 2.0 doit donc, selon AMD, s'imposer comme une plateforme de choix pour les machines affichées à moins de 499 dollars.
Du fait de cet équilibre entre CPU et GPU, qui tourne effectivement à l'avantage d'AMD sur la partie graphique (sans pour autant pouvoir prétendre rivaliser avec un GPU dédié ou faire tourner des jeux récents dans des conditions décentes), les E2-1800 et E1-1200 ont sans doute une carte à jouer, d'autant que leur prix se veut particulièrement compétitif. Une vingtaine de châssis seraient d'ailleurs en préparation chez des fabricants de portables tels que Asus, Sony, Toshiba ou HP. D'après AMD, plus de 30 millions de Brazos de première génération auraient déjà été vendus à travers le monde.