ARM exploite généralement la tribune médiatique du Computex pour annoncer ses nouveaux designs de processeurs, qui seront ensuite commercialisés sous licence aux spécialistes du secteur comme Qualcomm, Mediatek ou HiSilicon. La firme n'a pas dérogé à la règle en 2016 : lundi matin, elle a levé le voile sur sa dernière puce, baptisée Cortex-A73 et elle-même basée sur l'architecture ARMv8-A. ARM affirme que le gain de performances par rapport aux générations précédentes atteint les 30%, et que l'efficacité énergétique serait également améliorée de 30%. L'ensemble donnerait la possibilité aux intégrateurs de concevoir des SoC cadencés jusqu'à 2,8 GHz. Au niveau de la fabrication, ARM recommande la mise en oeuvre d'une gravure 10 nm FinFet qu'elle indique avoir testé avec succès via son partenaire TSMC.
ARM organisait lundi une conférence de presse à Taipei, en préambule au Computex 2016
La firme n'a pas encore mis en ligne l'ensemble de ses documentations techniques mais à Taïwan, elle évoque pêle-mêle des optimisations au niveau de la prédiction de branchement, et une gestion toujours plus fine de l'alimentation électrique permettant à la puce de passer plus rapidement d'un état à l'autre. Celle-ci saurait ainsi maintenir un rythme de croisière très proche de son pic de fréquence de fonctionnement maximale, une première dans l'univers smartphone selon ARM. Le Cortex-A73 s'enrichit également de caches plus substantiels (L1 à 64 Ko par exemple, contre 48 Ko sur le A72) et conserve la possibilité d'être monté en configuration big.little (en association avec d'autres coeurs moins puissants dédiés aux tâches de fond).
Sur le volet graphique, ARM inaugure un nouveau contrôleur, le Mali-G71, dont les performances seraient comparables à celles d'une GeForce GT 940M dans l'univers PC (comparaison sous Cinebench). Basé sur une nouvelle architecture baptisée Bifrost, il propose jusqu'à 32 unités de shaders, et profite d'optimisations diverses visant à améliorer la bande passante entre GPU et CPU, diminuer le nombre de traitements redondants et compresser au mieux chaque image. Compatible avec toutes les interfaces de programmation du moment (OpenGL, OpenCL et Vulkan), il saurait gérer un affichage 4K à 120 Hz avec une latence minimale de 4 ms. Ces arguments poussent naturellement ARM à présenter son G71 comme le GPU de choix pour la réalité virtuelle, dans l'univers mobile ou sur des appareils de salon. Avec une version gravée en 16 nm FinFet et cadencée à 850 MHz, ARM revendique des performances de l'ordre de 850 millions de triangles par seconde, et 27,2 gigapixels par seconde.
Les premiers terminaux équipés des Cortex-A73 et Mali-G71 devraient selon toute attente voir le jour dans le courant du premier semestre 2017.
- Suivez toute l'actualité du Computex 2016 sur notre page dédiée