Six Majors hollywoodiennes adoptent l'Ultraviolet, le DRM universel

Audrey Oeillet
Publié le 06 janvier 2011 à 16h49
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6 grands acteurs de l'industrie du cinéma hollywoodien viennent d'annoncer leur adoption dès mi-2011 de l'Ultraviolet, le nouveau « DRM universel » dévoilé l'été dernier par le Digital Entertainment Content Ecosystem (DECE). Ce nouveau standard vise à lier le contenu acheté par un utilisateur à un service, et non à une plateforme.

Le CES de Las Vegas, ce n'est pas seulement des tablettes et des périphériques 3D en pagaille, c'est également des annonces qui donnent le ton concernant l'évolution des médias. L'annonce faite par 6 studios hollywoodien hier est de celles-là, puisqu'elle donne le coup d'envoi de l'Ultraviolet, un DRM qui se destine à remplacer, à terme, une très grande partie des protections existantes, et surtout, de par sa nature interopérable, de ne pas limiter le contenu à l'appareil sur lequel il a été acheté.

Lionsgate Entertainment, Paramount Pictures, Sony Pictures Entertainment, Twentieth Century Fox, Universal Pictures et Warner Bros. ont donc annoncé hier leur attention d'intégrer l'Ultraviolet à leur offre de contenu dès le milieu de l'année 2011. Un déploiement qui se fera progressivement sur les nouveautés des studios en matière de contenu dématérialisé, mais également physique puisque l'Ultraviolet sera également intégré aux DVD et Blu-ray proposant une version dématérialisée de leur contenu.

Un DRM pour les connecter tous, et dans le Cloud les lier

En pratique, l'utilisateur devra donc se créer un compte gratuit, qui sera utilisable sur un ordinateur, mais également sur les périphériques compatibles Ultraviolet - aujourd'hui inexistants, nous y reviendrons. Dans le cadre d'un usage familial, il sera possible d'utiliser un seul compte par foyer jusqu'à une limite de 6 personnes, ce qui sous-entend que chacun des 6 membres de la famille pourra accéder en même temps que les autres au catalogue du compte, même s'il ne s'y connecte pas depuis le même endroit géographique.

L'intérêt réel de l'Ultraviolet se trouve donc là : offrir un accès clairement plus élargi qu'actuellement, où les DRM sont souvent exclusivement synonymes de restrictions. Le contenu acheté est associé à un service « universel » qui n'est pas lié à un éditeur ou un fabricant spécifique : ce sont les fournisseurs de contenu qui sont partenaires du service, tout comme les constructeurs. Un film acheté via son compte Ultraviolet sur un téléviseur connecté de marque Y pourra ainsi être lu via un lecteur de Blu-ray connecté de marque X ou une console de marque Z.

DRM mon amour

Si elle apparaît comme attrayante en comparaison de ce qui est proposé actuellement, la norme Ultraviolet n'en reste pas moins un Digital Rights Management, un DRM, conçu pour protéger le contenu numérique. En plus de la limite des 6 membres sur un seul profil, il faut également noter que le nombre de périphériques reliés à chaque compte sera limité à 12.

L'utilisateur devra donc enregistrer tous ses appareils de lecture un par un, sans quoi l'accès au contenu de son compte lui sera refusé : une facette contraignante du service qui signe également ses limites.

La charrue avant les bœufs ?

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Si les grands studios hollywoodiens prévoient de rendre compatibles leurs contenus dès la mi-2011, du côté des fabricants de périphériques, les estimations sont un peu différentes et il faudra sans doute attendre le CES 2012 pour voir se concrétiser l'arrivée de nouveaux périphériques affichant nativement une compatibilité avec l'Ultraviolet.

Néanmoins, le service sera tout de même disponible en même temps que le contenu, c'est à dire mi-2011, mais son accès sera de fait restreint à un usage sur ordinateur, et sur les périphériques qui, par le biais d'une mise à jour, seront rendus compatibles par leur fabricant. La longue liste des adhérents au consortium DECE permet de se faire une idée sur ce qui attend le consommateur dans les mois (et vraisemblablement années) à venir.

Tous pour l'Ultraviolet ?

En somme, la mise en place de ce DRM universel semble bien engagée du côté des acteurs du secteur du cinéma et de la télévision - les autres secteurs, dont la musique, devraient prendre part au projet ultérieurement - mais pour le grand public, il faudra sans doute attendre 2012 pour pouvoir en mesurer les bienfaits. Ou autre chose...

Par ailleurs, si le nombre d'acteurs ayant pris part à l'adoption de l'Ultraviolet s'avère conséquent, plusieurs pontes du secteur n'ont pas souhaité se joindre au consortium : c'est le cas, entre autre, de Disney et d'Apple, qui ne proposeront ni de diffuseront de contenu par le biais de ce nouveau service. Universel peut-être, mais unique, surement pas : se sera donc au consommateur de trancher.
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