Alors qu'ERDF a commencé à déployer ses nouveaux compteurs électriques communicants dans les foyers, certaines collectivités et certains individus s'opposent encore à cet appareil controversé. Certains craignent que les tarifs augmentent, d'autres d'être épiés, d'autres encore s'inquiètent pour leur santé.
En cause : la transmission régulière de la consommation électrique par le biais du CPL, du courant porteur en ligne, avec lequel le relevé est transmis par le biais des câbles électriques. Certains craignent que leur installation électrique domestique émette des champs magnétiques nocifs pour la santé, susceptibles de provoquer des maux voire des cancers.
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L'Agence nationale des fréquences, chargée de planifier et de contrôler l'utilisation des fréquences en France, a justement publié un rapport concernant ces compteurs Linky. Elle a mesuré les niveaux de champs électromagnétiques créés par ces appareils.
Selon l'agence, l'exposition liée à l'usage du CPL « apparaît très faible ». Les niveaux de champs électriques à 20 cm d'un compteur ne passent que d'environ 1 V/m à 1,1 V/m lors des communications, très en dessous de la limite réglementaire de 87 V/m dans cette gamme de fréquences. Les niveaux de champs magnétiques sont quant à eux de 0,008 micro Tesla en émission, 700 fois plus faibles que la limite de 6,25 micro Tesla.
Des transmissions brèves et des champs difficilement mesurables
En outre, ces transmissions sont brèves : moins d'une minute chaque nuit pour la transmission du relevé quotidien, avec des impulsions périodiques de surveillance du réseau d'une durée de l'ordre du dixième de seconde. ERDF rappelle quant à lui sur son site internet que le CPL est utilisé depuis des années dans l'autre direction pour transmettre le signal heure creuse et permettre à des équipements tels que des chauffe-eau de fonctionner au moment optimal.L'ANFR ajoute que les niveaux d'exposition deviennent difficilement mesurables dès qu'on s'éloigne du compteur. Elle précise que la transmission CPL « n'accroît pas significativement le niveau de champ électromagnétique ambiant ». Et surtout que les niveaux du compteur Linky sont du même ordre de grandeur que ceux d'équipements du quotidien tels qu'un téléviseur, qu'un chargeur ou qu'une lampe.
La controverse Linky n'est pas stoppée pour autant. Premièrement, l'ANFR doit encore effectuer des mesures chez des particuliers, et non pas en laboratoire comme c'est encore le cas, ainsi qu'à proximité des concentrateurs dans les transformateurs de quartier. Deuxièmement, certains estimeront que l'Agence nationale est à la fois juge et partie. Et enfin troisièmement, il reste la problématique de l'exploitation et de la sécurisation des relevés quotidiens, qui pose des questions en matière de marketing ou de surveillance (police, cambriolage).
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