Un design séduisant à défaut d'être révolutionnaire
Il n'est pas facile de réinventer un produit aussi mature que l'aspirateur robot. Roborock l'a bien compris et propose un appareil à la forme circulaire qui n'a quasiment pas évolué, mis à part pour quelques détails comme le réservoir d'eau légèrement plus grand. Il reste néanmoins très réussi avec un coloris noir très élégant et une fabrication tout simplement excellente.Sur le dessus on retrouve l'emplacement dévolu aux capteurs laser ainsi que les trois boutons permettant de lancer un cycle complet de nettoyage, un nettoyage localisé et enfin de ramener le robot à la station de charge.
Une fiche technique sérieusement améliorée
C'est au niveau du pare-chocs que l'on va retrouver la fameuse caméra stéréo, soit deux objectifs permettant d'analyser la pièce en cours de nettoyage et les éléments qui s'y trouvent pour optimiser le cycle de fonctionnement.À l'intérieur Roborock a fait le choix d'un processeur Qualcomm APQ8053, annoncé comme 50% plus puissant que celui du Roborock S6, pour supporter le système d'intelligence artificielle et de reconnaissance des objets baptisé Reactive AI. Le moteur a également été amélioré et possède une puissance de 2 500 Pa, contre 2000 Pa pour les précédents modèles de la marque.
Les brosses elles ne changent pas. La brosse latérale est fabriquée dans un caoutchouc très souple pour récupérer l'ensemble des poils et des poussières nichées dans les plinthes et les coins des pièces. Son matériau la rend plus résistante et moins sensible aux déformations. La brosse principale est plus classique et composée de poils en nylon.
Un moteur plus puissant et ça se voit (mais ça ne s'entend pas)
Les présentations sont faites, il est désormais temps pour le S6 Max V de commencer son premier cycle de nettoyage et pour nous de voir si les deux caméras apportent un plus lors de la navigation de l'appareil. Les capteurs laser sont toujours présents pour la cartographie des lieux. © Mathieu Grumiaux pour Clubic
Lors des premiers déplacements, dans son mode de fonctionnement normal (appelé « Équilibré » par Roborock), le robot se révèle très à l'aise avec n'importe quel type de saletés. Les poussières et les miettes sont récupérées dès le premier passage. Les poils d'animaux sont également aspirés sans difficulté.
Plusieurs modes d'aspirations sont proposés selon les besoins comme le mode Délicat qui réduit la force d'aspiration pour un nettoyage rapide et quotidien dans votre maison, ou le mode Turbo, le plus puissant, qui sera à activer pour les sols les plus sales.
Les brosses nous ont un peu moins convaincus. La brosse latérale a parfois tendance à évacuer les détritus vers l'extérieur plutôt que les ramener vers le conduit d'aspiration. Ce petit défaut est néanmoins atténué par le fait que le robot passe plusieurs fois sur chaque zone lors de son cycle de nettoyage.
Petite attention à noter : une troisième brosse pour nettoyer le conduit d'aspiration. Malin. © Mathieu Grumiaux pour Clubic
La brosse centrale quant à elle a la fâcheuse tendance à retenir les poils d'animaux et à déposer de petites touffes dans la maison au fur et à mesure des déplacements. Possesseurs d'animaux de compagnie à poils longs, nous vous conseillons vivement de mettre l'appareil en mode Turbo, qui lui est assez puissant pour éviter ce type de désagrément.
Au niveau du bruit produit par l'aspirateur robot, le constructeur annonce un niveau sonore moyen de 67 dB. À l'usage, l'appareil reste plutôt agréable et pourra être utilisé même lorsque vous êtes présents à la maison. Le mode Délicat le rend encore plus discret. Le mode Turbo lui fait monter le niveau sonore au maximum.
L'autonomie est tout simplement excellente, mais Roborock nous a habitués à maitriser la consommation électrique de ses appareils. Le constructeur annonce 180 minutes d'autonomie pour une surface de 240 m2 traitée en un seul cycle de nettoyage, des valeurs tout à fait conformes à nos propres constatations.
Navigation : deux caméras qui font la différence
Parlons enfin du système de caméra stéréo. Roborock n'a pas abandonné son système de capteurs laser, utilisé notamment pour générer la ou les cartes d'étage, et les deux objectifs viennent l'assister en y ajoutant de la reconnaissance d'objets. Pour ce faire, Roborock a entrainé son système d'intelligence artificielle avec des milliers d'images d'objets en tout genre, des chaussettes aux déjections canines en passant par les câbles, pour couvrir tous les cas de figures rencontrés par les robots aspirateurs dans les habitations.À l'usage la reconnaissance d'objets est déjà très solide. Nous avons placé plusieurs objets sur le sol pour tester le dispositif et à chaque le robot a été capable d'analyser l'objet et de soigneusement l'éviter tout en aspirant au plus près. Le système permet également de moins « cogner » le robot contre les meubles. Il anticipe plus facilement les obstacles se présentant sur son chemin et freine légèrement avant l'impact. Votre mobilier appréciera.
Autre point fort : le système fonctionne même dans des pièces plongées dans l'obscurité, ce qui n'est pas le cas de certains de ses concurrents.
L'IA reconnait de nombreux types d'objets et détermine s'il faut ou non les éviter © Mathieu Grumiaux pour Clubic
Il faut ajouter toutefois que le système reste actuellement en plein développement et tout n'est pas parfait. Si les câbles ou les chaussures sont parfaitement reconnus, d'autres objets ne sont pas correctement identifiés.
ReactiveAI donne alors dans l'application une probabilité représentée sous la forme d'un pourcentage et plus ou moins importante selon la forme identifiée. Il est possible d'ignorer ces notifications et d'indiquer au robot son erreur ou tout simplement lui donner le droit de traiter la zone.
Roborock va mettre à jour son système de reconnaissance d'objets régulièrement et il est fort probable que les résultats soient bien meilleurs dans quelques mois, à la faveur de nombreuses mises à jour logicielles.
L'application permet de préciser si la reconnaissance est correcte et d'ignorer certains objets.
En ce qui concerne l'utilisation des images enregistrées par le robot aspirateur, la marque assure que les informations sont immédiatement supprimées après utilisation et ne sont pas envoyées sur les serveurs de Roborock. On regrette simplement, et cela vaut pour tous les modèles équipés de caméras, que le constructeur n'ait pas ajouté un petit cache en plastique qui permettrait d'obstruer les caméras et de rassurer les utilisateurs et leurs invités quant à leur intimité.
Un nettoyage des sols plus efficace, mais encore limité
Avec le S6 Max V, Roborock intègre SnapMop, son système de lavage des sols entièrement personnalisable. Il est ainsi possible de créer des scénarios et de varier l'intensité du nettoyage selon les pièces visitées, par exemple plus d'eau pour la cuisine et moins pour la salle de bains.Si la serpillère proposée et le système n'ont pas subi de changements manifestes, Roborock a fait de gros progrès. L'appareil laisse bien moins de traces au sol et permet de passer un petit coup de frais bienvenu. Il est également possible de créer des zones interdites pour éviter que votre robot ne remplisse votre moquette ou un tapis d'eau.
Il faudra bien entendu ne pas oublier d'installer la serpillère et de remplir le réservoir avant l'usage, mais le mode pourra être très utile en semaine pour éviter une corvée supplémentaire.
Une application mobile intuitive et riche
Nous avions à l'époque été assez déçus par l'expérience proposée par l'application Roborock. Mal traduite, brouillonne, le logiciel sentait bien trop la peinture fraîche et jurait avec la qualité du matériel proposé.Quelques mois plus tard, il est appréciable de voir que les choses se sont considérablement améliorées. Les soucis de traduction ont globalement disparu ainsi que les différents bugs qui pouvaient apparaitre ici et là.
L'appairage du S6 Max V s'effectue en quelques secondes et le menu de configuration affiché lors du premier démarrage, est très clair avec des explications simples et précises sur l'utilisation du mode de reconnaissance des objets (le logiciel vous demander par exemple si vous possédez des animaux pour adapter son mode de navigation avant même le premier cycle de nettoyage).
L'interface générale n'a pas bougé d'un pouce, affichant immédiatement et met en avant la carte générée par l'aspirateur robot avec les différentes pièces déterminées automatiquement lors du premier passage. Pour affiner au plus près, Roborock met à votre disposition de nombreuses options afin de redimensionner et délimiter les pièces et créer une carte plus réaliste de votre habitation.
Nous n'avons pas pu tester les différentes cartes d'étage, mais le S6 Max V peut enregistrer jusqu'à quatre étages au maximum, ce qui sera amplement suffisant pour la quasi-intégralité des utilisateurs.
Des cartes précises et générées en temps réel.
On retrouvera les différents modes de programmation pour lancer son robot selon son emploi du temps ainsi qu'une multitude de réglages qui permettent de paramétrer son appareil au plus près de ses besoins.
Il est également possible de désactiver le système de caméras pour un nettoyage plus classique ou de créer des profils pour que tous les membres de la famille puissent avoir accès à l'application et à l'aspirateur robot. On apprécie un tel niveau de personnalisation proposé par le constructeur pour les utilisateurs les plus avancés.
Nous reviendrons surtout sur le mode Joystick, très bien pensé avec une interface impeccable, pour piloter à la main, depuis l'écran du smartphone le S6 Max V et l'envoyer sur une zone précise sans lancer un cycle de nettoyage même ciblé. Idéal pour nettoyer une petite catastrophe domestique en un rien de temps.
Le S6 Max V se pilote au doigt et à l'oeil.
Roborock S6 Max V : l'avis de Clubic
Le constructeur chinois frappe un grand coup avec son premier aspirateur robot équipé de caméras. Loin d'être un simple gadget, le système d'intelligence artificielle améliore sacrément la navigation et permet au robot d'être plus efficace et plus rapide tout en évitant les accidents et les détériorations d'objets qui pourraient avoir été laissés sur le sol. Son système de reconnaissance des objets est encore imparfait, mais suffisamment solide pour le moment en attendant des mises à jour qui ne manqueront pas d'arriver.Le logiciel s'améliore également, avec de nombreuses options de personnalisation pour piloter et paramétrer son robot au doigt et à l'oeil. Seuls quelques petits problèmes de jeunesse peuvent se présenter ici et là, mais pas de quoi dégrader l'expérience offerte par l'appareil.
Proposé à un prix de 649€, l'appareil se hisse désormais au niveau des meilleurs modèles disponibles pour le grand public et se pose comme un incontournable du genre. Pas mal pour une première.