Depuis un certain temps la Corée du Sud semble très préoccupée par l'addiction de ses jeunes au web et aux jeux vidéo. Mais la question de savoir comment la traiter est délicate. Après avoir testé les médicaments anti-tabac et les logiciels, la Corée tente aujourd'hui une nouvelle approche par l'intermédiaire d'une clinique spécialisée dans l'addiction au web.
C'est le Dr Lee Jae-Won, neurologue à l'Hôpital national de Gongju, qui a ouvert cette clinique un peu particulière. Il a ainsi déclaré à la BBC: « Certaines personnes se demandent pourquoi nous avons besoin d'utiliser un traitement médical pour un trouble habituel. Mais si l'addiction devient trop importante au point que le cerveau ne fonctionne pas comme il se doit, seul le traitement médical est vraiment efficace ». La solution passe donc pas une analyse du cerveau et la prise de médicaments.
Concrètement, le Dr Lee scanne le cerveau d'un patient toxicomane en lui posant une douzaine d'électrodes pour voir à quel point certaines zones fonctionnent de manière anormale. Une fois le diagnostic établi, il utilise des antidépresseurs et une thérapie pour corriger les dysfonctionnements sur la base du traitement du trouble de déficit de l'attention / hyperactivité (TDAH). En effet d'après le Dr Lee, ces dysfonctionnements du cerveau sont très proches de ceux constatés chez les patients atteints de TDAH.
Le Dr Lee estime qu'il existe deux types de toxicomanes au web: les gens timides qui préfèrent l'anonymat virtuel et ceux qui sont attirés par la violence et l'illusion du pouvoir. Et comme beaucoup de politiciens, il veut plus de régulation dans ce domaine. D'ailleurs le parlement sud-coréen avait adopté l'an dernier une loi pour restreindre l'utilisation d'Internet. Elle impose un couvre feu de 6 heures aux adolescents de moins de 16 ans qui ne peuvent plus jouer en ligne après minuit.
De leur côté les fabricants de jeux estiment être des cibles trop faciles alors qu'il faudrait selon eux un réel changement de culture dans le pays. Le Dr Lee partage cette idée. Il pense que le système éducatif ultra compétitif poussent trop les enfants, lesquels vont forcement chercher à lui échapper. Le sevrage de la nation la plus connectée au monde est nécessaire mais ne il ne peut se limiter à l'action politique et à la médecine.