L'organisme britannique en charge de la défense des droits à l'information des citoyens (ICO) a condamné Facebook pour avoir violé la loi sur la protection des données.
Au Royaume-Uni, l'ICO (Information Commissioner's Office) a décidé de condamner lourdement Facebook après le scandale Cambridge Analytica. L'ICO, qui est un organisme indépendant qui a pour mission principale la défense du droit à l'information et la protection des données, a condamné Facebook à une amende de 500 000 livres (562 000 euros) pour avoir justement gravement enfreint la loi sur la protection des données. Et le réseau social de Mark Zuckerberg a eu chaud, puisqu'il aurait pu devoir beaucoup, beaucoup plus aux autorités britanniques.
« Facebook n'a pas suffisamment protégé la vie privée de ses utilisateurs »
Après enquête, l'ICO a révélé qu'entre 2007 et 2014, Facebook avait injustement traité les informations personnelles récoltées des utilisateurs en permettant aux développeurs d'applications d'accéder à ces informations sans un consentement clair et éclairé. Pour l'organisme, Facebook n'a pas non plus sécurisé les informations personnelles. Le réseau social n'a tout simplement pas effectué les contrôles nécessaires sur les développeurs et applications utilisant sa plateforme. Et c'est ce qui avait permis à Aleksandr Kogan et sa société de collecter les données de près de 87 millions d'abonnés Facebook répartis dans le monde, à leur insu évidemment. La suite, vous la connaissez, nombre de ces données furent partagées avec des organisations comme SCL Group, société mère de Cambridge Analytica.Facebook ne s'est aperçu de cette utilisation abusive qu'en 2015. Pourtant, la firme de Menlo Park n'a mis fin à sa relation avec SCL Group qu'en 2018. Et pour Elizabeth Denham, commissaire à l'information : « Facebook n'a pas suffisamment protégé la vie privée de ses utilisateurs avant, pendant et après le traitement illicite de ces données. Une entreprise de sa taille et de son expertise aurait dû mieux connaître et mieux faire. »
Au moins un million de Britanniques touchés
Selon l'ICO, au moins un million d'utilisateurs britanniques faisaient partie de ceux dont les données furent collectées et qui pouvaient être réutilisées à des fins abusives.Ne nous fions pas au montant -dérisoire- de l'amende adressée à Facebook. En effet, l'ICO a bien fixé le montant maximal qu'elle pouvait réclamer au réseau social qui s'en sort bien, puisque les faits (datant de 2007 à 2014) ne tombent logiquement pas sous le coup du RGPD, en vigueur depuis mai 2018 seulement. Si cela avait été le cas, Facebook aurait pu être condamné à une amende correspondant à 4% de son chiffre d'affaires mondial.