Le réseau social aurait permis aux annonceurs de cibler plusieurs centaines de milliers d'utilisateurs sensibles à l'idéologie du parti d'extrême-droite.
La publicité est une vraie machine à cash pour Facebook. Rien qu'en 2018, la société de Mark Zuckerberg a gagné 55 milliards de dollars en recettes publicitaires, soit 48,5 milliards d'euros. Alors que la firme tente de faire amende honorable sur des sujets comme les publications haineuses et la désinformation, le scandale révélé par le Los Angeles Times vient de nouveau entacher l'image du réseau social.
Le LA Times parvient à attirer 4 000 utilisateurs avec 22 euros de pub
Le Los Angeles Times, décidé à tester les limites du ciblage publicitaire de Facebook, a remarqué que le réseau social laissait les annonceurs cibler des centaines de milliers d'utilisateurs intéressés par des sujets comme « Joseph Goebbels », « Josef Mengele », « Heinrich Himmler », tous des criminels de guerre nazi, ou le parti national fasciste de Benito Mussolini dissous en 1943.Les journalistes du quotidien californien n'ont pas eu de mal à viser les personnes intéressées par des dirigeants nazis. Le Times, qui a mené des tests, a pu cibler plus d'un million d'utilisateurs intéressés par Goebbels ou par le Parti national fasciste italien. Leurs publicités ont été vues par plus de 4 000 abonnés en l'espace de 24 heures. Le journal n'avait injecté que 22 euros dans ces publicités...
Facebook reconnaît ses torts
Les experts redoutent que de tels contenus puissent contribuer à alimenter la radicalisation en ligne. Contactée par les équipes du LA Times, la société Facebook a annoncé qu'il supprimerait de nombreuses audiences (qui sont constituées de critères permettant de mieux cibler les utilisateurs) de sa plateforme publicitaire. En outre, si certains critères de ciblage sont automatiquement générés, cela serait dû aux likes et aux commentaires laissés par les utilisateurs, ainsi qu'aux groupes dans lesquels ils figurent.« La plupart de ces options de ciblage vont à l'encontre de nos politiques et auraient dû être détectées et supprimées plus tôt », a reconnu Joe Osborne, porte-parole de Facebook. « Bien que nous examinions en permanence nos options de ciblage, il est clair que nous devons en faire davantage », a-t-il poursuivi.