Le ministère de la culture, des médias et du sport (DCMS) de Grande-Bretagne enquête actuellement sur Google, rapporte le quotidien The Guardian. En ligne de mire : la manière dont la firme de Mountain View applique sa démarche de déclassement des sites enfreignant les copyrights des ayants-droit. La démarche, officialisée en août dernier via une modification de l'algorithme du moteur de recherche, ne serait pas appliquée sérieusement par Google selon les autorités du pays.
Les observateurs pointent en effet du doigt des résultats de recherche liés au piratage qui mettent encore en avant des sites permettant de télécharger des fichiers qui vont à l'encontre du droit d'auteur. Malgré de nombreux déclassements effectués - notamment pour des domaines comme The Pirate Bay - Google ne respecterait pas ses engagements selon les autorités britanniques.
Pour les autorités de Grande-Bretagne, l'affaire est très sérieuse : l'ancien secrétaire à la culture Jeremy Hunt avait menacé Google en septembre 2011, en évoquant un potentiel projet de loi en sa défaveur si la firme ne réagissait pas face au piratage. Une situation qui avait motivé l'entreprise américaine dans sa démarche de déclassement. Mais pour les ayants droit, elle est insuffisante.
« Le ministère est conscient des préoccupations exprimées par les ayants droit concernant le peu d'impact de la démarche par rapport à leurs espérances. De concert avec l'industrie, nous devons maintenant examiner l'effet de la modification technique effectuée par Google et étudier nos options » a expliqué le DCMS dans un communiqué.
De son côté, Google se défend en expliquant que le déclassement de sites n'est « pas une solution miracle contre le piratage ». Reste que, le moteur étant utilisé par un internaute britannique sur dix, il est plus que jamais dans le collimateur des autorités. Le DCMS et Google se rencontreront d'ici à la fin de l'année pour faire le point sur la situation.
On peut enfin rappeler que des observateurs ont mis récemment le doigt sur des déclassements injustifiés du moteur de recherche, dus à une procédure d'automatisation du traitement pas assez ciblée. Trop ou pas assez, le vrai problème du système ?