Une loi pour archiver tous les tweets de Trump (même supprimés)
Alors que le président des Etats-Unis tweete plus vite que son ombre, un élu américain à la Chambre des représentants, Mike Quigley, a présenté ce lundi 12 juin 2017 une proposition de loi, le « COVFEFE Act » (Communications Over Various Feeds Electronically for Engagement), du nom d'une expression déconcertante utilisée par Donald Trump dans l'un de ses tweets les plus célèbres, afin que tous les écrits du président américain, y compris sur les réseaux sociaux, soient archivés. Si cette proposition de loi a encore un long chemin à faire avant de passer, son adoption créerait une obligation légale pour tous les tweets rédigés depuis le compte officiel du président @POTUS et personnel @realDonaldTrump, les messages directs et les posts Facebook d'être stockés dans l'archive présidentielle et cela, même s'ils ont été supprimés.Préserver ces messages est considéré par les défenseurs de cette proposition de loi aux Etats-Unis comme une urgence, tant l'usage qu'a le président américain des réseaux sociaux permet de décrypter les motivations et les objectifs de son administration. Une décision de justice s'est d'ailleurs récemment appuyée sur un tweet émis depuis le compte personnel du président sur l'interdiction de voyager (dans lequel le président indiquait que l'interdiction de voyager devait viser certains pays dangereux), estimant qu'il s'agissait d'une preuve des intentions présidentielles. Et la Maison Blanche a confirmé que les tweets émis depuis ce compte devaient être appréhendés comme des déclarations officielles.
Yes, this is real.
— Kyle Griffin (@kylegriffin1) 12 juin 2017
Rep. Mike Quigley has introduced the COVFEFE Act to amend the President Records Act to include social media posts. pic.twitter.com/MdPU3raIRn
Tenir Trump responsable de ses tweets
D'après un recensement fait par l'organisme ProPublica, davantage de tweets ont été supprimés sur le compte @realDonaldTrump que sur les comptes officiels du gouvernement : sept suppressions depuis le mois de mai 2017 et 18 depuis l'inauguration. Ces suppressions incluent des tweets comportant des fautes de frappe (comme le fameux "covfefe") mais aussi des déclarations politiques significatives, notamment un tweet qui semblait demander une assignation contre l'ancien Procureur, Sally Yates. En théorie, les tweets supprimés sont conservés, conformément à un accord informel conclu entre la Maison Blanche et les Archives nationales. Mais il ne s'agit que d'un accord informel : si la Maison Blanche le violait, il n'est pas certain qu'il y aurait des conséquences légales.C'est pourquoi l'élu Mike Quigley souhaite en faire une obligation légale. "Si le président se saisit des réseaux sociaux pour faire des déclarations soudaines de politique publique, nous devons nous assurer que ces déclarations sont recensées et préservées pour des références futures. Les tweets sont puissants, et le président doit être tenu responsable de chaque message qu'il poste" a-t-il déclaré.