Mondes virtuels, jeux vidéo, immersion... On parle énormément de la réalité virtuelle comme d'une façon d'explorer de nouveaux horizons, à 360°, depuis son salon. Mais pour Oculus VR, propriété de Facebook depuis l'année dernière, visiter des mondes virtuels manette en mains ne semble pas être la seule perspective à garder en tête pour son casque Oculus Rift : le cinéma en est également une.
Mardi, l'entreprise a officialisé Oculus Story Studio, un studio de production interne destiné à développer ce que la société qualifie de « Cinéma en réalité virtuelle ». Mais pas n'importe comment.
Le film dont vous êtes le héros
La toute première réalisation du studio a été dévoilée dans la foulée : il s'agit d'un court-métrage nommé Lost, dans lequel le spectateur vit le périple d'une main de robot à la recherche du reste de son corps dans la forêt. Un court-métrage à l'intrigue simple, dont l'action se déroule à 360° degrés, invitant le spectateur à tourner la tête pour apprécier le décor et l'ensemble sonore du film. Optimisé pour Crescent Bay, la nouvelle version du casque Oculus Rift, Lost a été réalisé par Saschka Unseld, un ancien de Pixar à qui l'on doit notamment le court-métrage Le Parapluie Bleu.Une expérience appréciée différemment par les premiers spectateurs : si, chez The Verge, le journaliste qui a pu découvrir Lost décrit une expérience immersive, enthousiasmante, avec « l'impression d'être au cœur de l'histoire ». Du côté de TechCrunch, le bilan est plus mitigé, notamment en matière d'immersion et d'implication du téléspectateur : « Quoi qu'on fasse, l'histoire continue de se dérouler. Il pourrait s'agir d'un film ordinaire, ce qui peut être perçu comme un échec étant donné les ambitions de Story Studio ».
Mais s'il se peut que le studio joue la prudence, il ne compte pas s'arrêter là, et a d'ores et déjà planifié la sortie de quatre autres courts-métrages durant l'année. L'objectif n'est pas de surfer sur un effet « Waouh » en proposant des mises en scène explosives, mais de développer le potentiel narratif lié à un casque de réalité virtuelle. Une démarche qui rappelle celle de la 3D relief au cinéma : pour qu'une plus grande partie du public adopte la technologie, il faut que son usage soit équilibré et ne fatigue pas le spectateur.
Oculus Story Studio présente actuellement Lost au festival Sundance, et espère attirer l'œil de cinéastes et d'autres studios. Certains ont d'ailleurs déjà modestement tenté l'aventure de l'Oculus Rift, notamment Warner, qui s'était servi du casque l'année dernière pour faire la promotion de son film Black Storm.
Reste néanmoins un point crucial pour l'avenir du cinéma à 360° : la disponibilité et l'accessibilité financière des casques. Oculus ne commercialise toujours pas de modèle à destination du grand public, et même si ce devrait être le cas en 2015, le prix de vente pourrait être un frein à l'achat. Par ailleurs, vivre une expérience cinématographique immersive s'annonce comme une activité solitaire : il faudra de toute évidence oublier le bon vieux film qui se regarde en famille depuis le canapé.