© N-ARK
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Le cabinet d'architecture japonais N-ARK nous donne sa vision de l'urbanisme du futur, lorsque des milliers et des milliers de personnes n'auront plus assez de place sur le plancher des vaches pour se loger.

Sorti en 1995, le film Waterworld trouve aujourd'hui un bel écho dans l'évolution de notre climat. S'il n'est pas (encore) question que notre Terre soit entièrement recouverte par les océans, certains pays insulaires pourraient bientôt se retrouver sans un seul mètre carré de terre disponible. Quelles seront donc les solutions envisageables alors ?

Une véritable cité des mers

Baptisée Dogen City, la ville imaginée par N-ARK n'est pas inintéressante. Alors que d'autres concepts similaires ont déjà été imaginés ces dernières décennies, le cabinet d'architecture propose une vision très personnelle, qui tente de s'ancrer dans un futur de moins en moins hypothétique.

Ici, on s'éloigne de l'imaginaire des mégapoles dans lesquelles vit la majorité de la population mondiale. Dogen City serait une petite ville délimitée par un anneau habitable de 1,58 km de diamètre et de 4 km de circonférence. À l'intérieur de celui-ci, diverses structures autonomes constitueraient les organes indispensables au bon fonctionnement de la ville : installations destinées à la production alimentaire, cimetières et lieux de prière, bureaux, hôpitaux, écoles, parcs, gymnases, stations de télécommunication ou encore complexes résidentiels.

Cette ville flottante pourrait accueillir 10 000 résidents permanents ainsi que 30 000 visiteurs à la fois. Tout ce beau monde serait protégé des tsunamis et des intempéries par l'anneau extérieur, qui agirait comme une barrière contre les éléments. Rappelons que Dogen City est imaginée dans un pays marqué par les catastrophes naturelles et sensible à la montée des eaux, à l'instar de nombreux grands espaces urbains du littoral pacifique.

© N-ARK
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Un projet réellement crédible ?

Un tel ensemble se doit d'être autosuffisant, et N-ARK semble avoir pensé à tout, en combinant agriculture urbaine, panneaux solaires (qui viendront peut-être de la Lune), éoliennes modernes et systèmes de recyclage des eaux usées. Dogen City devra également disposer d'un appareil médical de pointe, capable de faire face aux épidémies de demain.

De plus, les concepteurs ont opté pour l'immersion des data centers gérant l'ensemble du complexe en mer, afin qu'ils soient naturellement refroidis. Enfin, le futur envisagé par Elon Musk a été pris en compte : cette ville flottante sera équipée d'un site de lancement et d'atterrissage de fusées, comme n'importe quelle agglomération de plus de 10 000 habitants dans les dix prochaines années, bien évidemment.

En définitive, si le projet de N-ARK n'est pas unique, tant il rappelle d'autres concepts similaires, il a le mérite de proposer des éléments de réponse aux enjeux de demain. Cependant, depuis des siècles, l'humanité cherche à créer de toutes pièces des cités parfaites, adaptées à leurs époques, mais surtout imaginées pour l'avenir. La plupart du temps en vain.

En effet, tout au long de l'histoire, les villes se sont construites de manière organique, autour de points essentiels à leur développement tels que des rivières, des mines, des littoraux ou encore des carrefours commerciaux. Des villes flottantes comme Dogen City pourront-elles vraiment voir le jour tout en suivant une même dynamique, leur permettant un avenir durable ? Il faudra attendre plusieurs décennies, voire plusieurs années, pour avoir la réponse à cette question…