François de Rugy a dévoilé des éléments de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), symbole de la transition énergétique de la prochaine décennie. Le ministre de la Transition écologique et solidaire est ambitieux.
Alors que le mouvement des gilets jaunes ne parvient pas à bousculer l'échiquier gouvernemental, malgré la mobilisation et les blocages, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a accordé un entretien à nos confrères de Libération dans lequel il avance plusieurs mesures relatives à la transition énergétique. L'ancien président de l'Assemblée nationale en profite aussi pour défendre - encore - la hausse de la taxe sur les carburants.
Le gouvernement veut que les banques proposent des prêts à taux réduit pour faciliter la transition
Invité à s'exprimer sur la hausse de taxe sur l'essence, François de Rugy affirme que « les Français [...] ont été pris au piège d'un mode de vie centré autour du "tout voiture" ». Une dépendance excessive aux quatre roues à laquelle il faut aujourd'hui mettre fin, en somme. Alors, pour faciliter la transition énergétique vers des véhicules neufs moins polluants, le ministre rappelle la mise en place par le gouvernement d'une prime (qui varie selon les revenus de l'acheteur) et affirme travailler actuellement avec les banques pour que le reste du prix de la nouvelle voiture puisse être payé par des prêts à taux réduit.Concernant la transition énergétique, François de Rugy a posé son objectif : « [...] nous visons une baisse de 40 % de la consommation d'énergies fossiles d'ici 2030 », ce qui est encore plus ambitieux que la loi de la transition énergétique de 2015 qui, elle, prévoyait une réduction de 30 %. La prochaine décennie sera donc déterminante.
François de Rugy souhaite que l'électrique représente 20 % des ventes de voitures en 2030
Plus qu'un objectif, le ministre se livre à de la prospection, ce qui est légèrement différent : « En 2020, les voitures neuves devront avoir une moyenne d'émissions de CO2 de 95 grammes par kilomètre ». Le Nantais affirme même que « d'ici 2020, on multipliera par cinq les ventes de voitures électriques neuves avec l'objectif de 20 % des ventes pour les électriques en 2030 ».Depuis le début de l'année, moins de 2 % des véhicules particuliers et utilitaires mis en circulation sont des modèles électriques. Nous sommes encore loin du compte.
D'ici 2030, « 40 % de la production d'électricité seront issus des énergies renouvelables »
Le ministre annonce également que d'ici 2030, 40 % de la production d'électricité seront issus des énergies renouvelables. Pour le gaz, ce sera 10 %, contre 0,1 % aujourd'hui. Enfin, 15 % de la consommation de carburant seront issus de carburants non-fossiles. Quant au nucléaire, l'objectif des 50 % fixé par la loi de 2015 a été repoussé. De 2025, il passe à 2035 « Il faudra modifier la loi », a-t-il déclaré.Alors comment fabriquer ces énergies renouvelables ? « On souhaite développer en France et en Europe d'autres cultures pour faire des agrocarburants, comme le bioéthanol, avec de la betterave », avance FDR, qui précise aussi que des méthaniseurs, éoliennes et panneaux solaires photovoltaïques de grande surface au sol seront installés partout en France.
Jugez-vous ces objectifs voulus par le gouvernement réalistes ?