Très appréciée au Japon, plus confidentielle en France (malgré une commercialisation chez nous en 1989), la PC Engine CoreGrafx est de retour en boutiques… en version Mini.
- Finition impeccable
- Plus de 50 jeux à (re)découvrir
- L'interface et ses petites animations
- Émulation de qualité
- Le filtre PC Engine GT, inutile et donc indispensable
- Quelques jeux en japonais et des doublons
- Une seule manette
- Le prix...
L’occasion idéale pour (re)découvrir cette toute petite console hybride (entre 8 et 16 bits), dont les jeux ridiculisent (pour la plupart) bon nombre de productions NES et Master System…
PC Engine CoreGrafx… c’est quoi cette console ?
Si vous ne connaissez pas la PC Engine / CoreGrafx, c’est « normal ». En effet, à la fin des années 80, les enfants que nous étions n’avions d’yeux que pour la NES et/ou pour la Master System de SEGA.
Lancée chez nous en 1989, malgré un format étonnant (associé aux cartouches Hu-Card) et une architecture plutôt moderne, la CoreGrafx (distribuée alors par Sodipeng) a connu un succès très modeste, si bien que personne (ou presque) ne disposait chez lui de cette petite console signée NEC.
À l’époque, les parents (ceux qui acceptaient les jeux vidéo à la maison du moins) offraient « la SEGA » ou « la Nintendo » à leurs chers bambins, en fonction bien sûr de bons résultats scolaires. La belle époque Neo·Classics en somme.
Une PC Engine modulaire qui plus est (un peu comme la Mega Drive de SEGA), puisque la console a été déclinée en divers formats entre 1987 et 1994, sans oublier divers modules, avec la prise en charge des CD ROM², Super CD-ROM² et même Arcade CD-ROM², en plus du format HuCard. La PC Engine Duo est par exemple très prisée aujourd’hui, cette dernière étant compatible avec les Hu-Card et les jeux au format CD.
En 1990, NEC tente même l’aventure portable, avec la PC Engine GT, dotée d’un écran couleurs LCD 2,6’’ en 512 x 256 pixels, face à une Game Boy dotée d’un modeste écran monochrome en 160 x 140 pixels… et qui a pourtant tout écrasé sur son passage.
Autant dire qu’avec son architecture CPU 8bits / GPU 16 bits, son côté ambassadrice des consoles compatibles CD-ROM, sa déclinaison portable de qualité et une ludothèque très réussie, la PC Engine avait de quoi éradiquer la concurrence. Pourtant, en dehors du Japon, la machine de NEC n’a pas connu le succès escompté.
En France, la console fut lancée en fin d’année 1989, au prix de 1 790 Francs, tandis que sa déclinaison portable fut lancée en 1991, au prix de 2 490 Francs (!!!). En mai 1990, NEC lance la SuperGrafx, une version améliorée de la console, au prix de 2 490 Francs. Une console (rétrocompatible avec les Hu-Card PC Engine) lancée en France sans le moindre jeu dédié, et dont la ludothèque comptera au final un total de… 5 titres.
Une réplique fidèle et Mini en 2020
En 2020, et face au succès aussi impressionnant qu’inattendu des consoles au format « Mini », Konami a donc décidé de relancer la petite PC Engine. Esthétiquement, on retrouve donc la même machine qu’il y a 30 ans, en un peu plus petit, mais surtout, avec un vrai respect des codes stylistiques propres à chaque territoire.
Une fois déballée, la CoreGrafx Mini fait très bonne impression, avec une réplique aux matériaux de qualité, et un poids (plume) de 155 grammes seulement, contre un peu moins de 500 grammes pour la version originale. Le bouton d’allumage est identique, mais tout le reste de la connectique a évidemment été modernisé.
On retrouve donc ici deux ports USB pour les manettes (la console d’origine ne proposait qu’un seul port manette), ainsi qu’une entrée USB pour l’alimentation et une sortie HDMI (dissimulées derrière un cache).
La console est livrée avec une réplique fidèle de la manette d’antan, respectant évidemment le format originel. On retrouve donc ce format rectangulaire (façon NES) un peu déroutant, avec seulement deux boutons principaux, mais aussi des switch pour basculer en mode Turbo.
Visuellement, c’est indéniable, cette PC Engine CoreGrafx Mini est une pure réussite, et les amoureux de la machine seront immédiatement sous le charme.
Et côté jeux alors ?
Bien sûr, à l’instar d’une SEGA Mega Drive Mini ou d’une Super Nintendo Mini, pas question d’insérer la moindre Hu-Card dans cette PC Engine CoreGrafx Mini. La petite bête intègre ainsi un total de 53 jeux, avec un « pot-pourri » de toutes les générations PC Engine.
Comprenez par là que cette console Mini permet de retrouver des jeux PC Engine, sans oublier des jeux lancés au format CD-ROM², Super CD-ROM²… On retrouve même deux jeux (sur les cinq) de la ludothèque SuperGrafx avec Aldynes et Ghouls’n Ghosts.
Alors certes, il y a (forcément) des absents, mais la console permet malgré tout de se rappeler aux bons vieux souvenirs de Kung Fu, Fantasy Zone, PC Kid, Super Star Soldier, Neutopia 2, Gradius, Ninja Ryukenden, Dracula X Rondo of Blood, Alien Crush, Splatterhouse, PC Kid 2, Air Zonk, New Adventure Island, Lords of Thunder, Ninja Spirit, Sapphire… Du beau monde donc !
Dommage toutefois que certains titres n’aient pas bénéficié de la moindre traduction, ces derniers étant proposés en version japonaise. Evidemment, les salvatrices "save states" sont bien de la partie ici.
Côté émulation, aucun souci à signaler de notre côté, avec un rendu très fidèle à l’écran, et une réactivité impeccable manette en mains. Heureusement d’ailleurs, car certains shoot’em up nécessitent une précision et une rapidité d’action assez phénoménales. Côté audio en revanche, les oreilles les plus fines noteront un très léger décalage sur la majorité des titres, de l’ordre de quelques millisecondes à peine, et plus ou moins perceptibles en fonction des jeux.
Une interface soignée comme jamais
Pour ce qui est du côté pratique, malgré un tarif de 110€, il faut savoir que la PC Engine CoreGrafx Mini (comme les autres consoles au format Mini) n’est pas livrée avec le moindre adaptateur secteur. Une fois branchée, le boot de la console nécessite de son côté pas loin de dix secondes, et qu’aucun témoin lumineux n’est présent pour indiquer que la machine est bien sous tension.
Côté interface, les concepteurs ont tenu à faire plaisir aux joueurs, avec des menus très réussis d’une part, mais aussi une interface qui explique clairement l’origine des jeux (Hu-Card, CD Rom…), sans oublier de nombreuses petites animations, de petits effets audio et autres skins dont l’unique but est de (re)plonger les joueurs à la fin des années 80. Immersion garantie !
Dans les options d’affichage, outre le fait de pouvoir choisir le thème de présentation (version US, version japonaise…) et de régler le format vidéo (on rappelle que l’utilisation du format 16:9 est rigoureusement interdite lorsqu’il s’agit de rétrogaming) il est même possible de configurer la chose de manière à restituer le jeu comme s’il était joué… sur PC Engine GT ! Dommage toutefois de ne pas pouvoir changer de mode d’affichage en cours de jeu…
PC Engine CoreGrafx Mini, l’avis de Clubic
La PC Engine CoreGraFX Mini est la plus chère des consoles Mini, mais c’est également l’une des plus réussies. Certes, elle n’est pas aussi resplendissante que la Super Nintendo Mini, mais elle permet malgré tout de profiter, dans d’excellentes conditions, d’une cinquantaine de jeux issus de diverses générations de PC Engine.
On pourra regretter le fait qu’elle ne soit livrée qu’avec une seule manette ou encore le choix de proposer certains jeux en version japonaise (ou encore un boot initial un peu longuet), mais impossible en revanche de nier le soin apporté par ses concepteurs à la machine en elle-même, mais aussi à son interface (clairement la meilleure de toutes les consoles Mini), à ses animations, à son côté personnalisation, à la qualité de l’émulation… Dommage toutefois de proposer la console à un tarif qui risque de rebuter plus d’un nostalgique.
Dotée d'une finition impeccable et de l'interface la plus réussie à ce jour pour une console Mini, la CoreGrafx Mini est une réussite incontestable pour qui souhaite (re)découvrir une cinquantaine de jeux emblématiques de l'ère PC Engine.
- Finition impeccable
- Plus de 50 jeux à (re)découvrir
- L'interface et ses petites animations
- Émulation de qualité
- Le filtre PC Engine GT, inutile et donc indispensable
- Quelques jeux en japonais et des doublons
- Une seule manette
- Le prix...