Itinéraire d'un fail en bonne et due forme. Alors qu'une protection Denuvo avait été mise en place pour préserver - au moins - les premiers jours d'exploitation commerciale de DOOM Eternal, Bethesda incluait par erreur un exécutable dépourvu de DRM... et ce directement dans les fichiers du jeu.
Prendre des mesures contre le piratage pour préserver a minima les premiers jours d'exploitation commerciale d'un jeu est vital pour de nombreux studios, qui espèrent ainsi capitaliser sur cette courte période avant que leurs titres ne soient inévitablement piratés par la communauté... et accessibles gratuitement sur le Net pour les joueurs sachant où chercher. Pour protéger DOOM Eternal, que nous avons testé et approuvé, Behesda a opté pour la protection DRM Denuvo, réputée efficace. Seulement voilà, l'éditeur a également intégré, par erreur, un exécutable dépourvu de DRM dans les fichiers de la version de DOOM disponible sur le launcher de Bethesda. Ou comment se tirer un coup de fusil à plasma dans le pied...
Une découverte qui ouvre la porte au piratage du jeu
Découvert en premier lieu par des utilisateurs de Reddit et ResetEra, l'exécutable « officiel » libre de tout DRM était présent dans le dossier « Original » des fichiers téléchargés après achat de DOOM Eternal sur le launcher de Bethesda. De 67 Mo seulement, ce dernier suffisait pour remplacer les 370 Mo de la version protégée de l'exécutable, accessible pour sa part dans le dossier principal du jeu. Intervertir les deux exécutables était d'une simplicité enfantine, et permettait de lancer le jeu normalement, en contournant de fait le dispositif anti-piratage, et sans effet secondaire sur la jouabilité une fois une partie entamée, explique ArsTechnica.Comme le précise le média, Bethesda a depuis rectifié le tir en publiant un patch supprimant l'exécutable non sécurisé, mais le mal est fait. Ce dernier est déjà en circulation sur la toile et permettrait toujours de débloquer l'accès au jeu. Seule contrainte : il faut toujours avoir un compte Bethesda et s'identifier la première fois qu'on l'utilise. Une écueil que les crackers seraient d'ores et déjà capables de contourner au travers d'une méthode permettant une expérience entièrement hors-ligne.
Bethesda avait déjà fait la gaffe !
Plus surprenant peut-être, l'erreur de Bethesda n'est visiblement pas une première. D'après ArsTechnica, le lancement de Rage 2 (testé ici) sur PC, l'année dernière, avait également fait les frais d'un exécutable non protégé, accessible librement dans les fichiers du jeu. La chose avait d'ailleurs poussé Bethesda à retirer l'exécutable Denuvo de la version du jeu vendue sur Steam, probablement conscient qu'elle ne servait plus à grand chose.Reste que la protection Denuvo n'est pas non plus infaillible. Réputée très efficace, et jugée pratiquement infranchissable il y a encore quelques années, cette protection peut désormais dans bien des cas être craquée dans les heures suivant le lancement d'un jeu... compromettant peu à peu son intérêt auprès des éditeurs et développeurs, qui n'ont décidément pas fini de batailler contre le piratage.
Source : ArsTechnica