Le point config' :
Le test a été réalisé à partir d'un PC Windows 10 équipé d'un AMD Ryzen 7 2700 (@3,2 GHz), de 16 Go de DDR4 (@ 3 000 MHz) et d'une NVIDIA RTX 2070 8 Go
Un peu. Peut-être. Pas du tout. On est un peu perdus en fait. Et The Coalition l'est aussi ; perclus dans son dilemme : comment faire évoluer une formule qu'on a soi-même créé, sans perdre au passage les fans de la première heure ?
La réponse est plutôt simple en réalité : en faisant dans la demi-mesure. En ne touchant à rien, ou presque, au coeur du gameplay, et en bâtissant dessus diverses ramifications susceptibles d'épaissir le tout. Est-ce que The Coalition a réussi ? Plutôt, oui ! En réalité, Gears 5 est probablement l'un des meilleurs épisodes de la série - qu'il parvient habilement à débarrasser de quelques scories.
Gears 5 est disponible depuis le 10 septembre sur Xbox One et PC. Il est jouable sans surcoût pour les abonnés au Xbox Game Pass et, sur PC, Xbox Game Pass Ultimate.
Une aventure plus narrative que jamais
Quelque chose frappe immédiatement lorsqu'on lance Gears 5 (outre sa beauté fracassante sur laquelle nous reviendrons plus bas) : ses cinématiques semblent avoir fait l'objet de beaucoup de soin. Les plans sont plus serrés, les personnages plus expressifs. C'est que Gears 5 est un jeu plus narratif, qui porte en lui un propos plus intimiste que ses prédécesseurs.Kait, fidèle équipière de J.D Phénix dans l'épisode précédent, tient ici le rôle vedette. Sujette à des migraines chroniques (et des visions qui les accompagnent) après que sa mère lui ait légué un mystérieux médaillon, elle entamera une quête de vérité qui lui permettra - dans la foulée, ça ne fait jamais de mal - de prémunir l'humanité d'une énième invasion de Locustes (ou vermines, ou sires... on ne sait plus trop).
Pas que Gears suive le même chemin que God of War en 2018. The Coalition ne redistribue pas les cartes ici. Il s'arrange simplement pour avoir une main plus solide. Autant l'écrire : si la narration de Gears 5 fait montre de jolis progrès, le scénario est toujours cousu de fil blanc. Ajoutons que nous sommes également plutôt mal lotis en termes de doublage. Eh oui, Gears 5 fait partie de ces jeux qui n'offre absolument aucun moyen d'opter pour une langue différente. Bon courage.
Old Town Road
Si la scène d'exposition de Gears 5 laisse imaginer que l'on se lance dans une aventure différente des épisodes précédents, il ne faut pas attendre très longtemps avant de retrouver ses marques. Oui, il est toujours nécessaire de se mettre à couvert avant de pouvoir sauter par-dessus un obstacle. En 2019.Et vous mettre à couvert, vous allez le faire beaucoup. Tout le temps en fait. Puisque pour les trois du fond qui n'ont rien suivi, nous avons affaire ici à un cover and shooter. Les niveaux sont une succession de couloirs dans lesquels on se retrouve ponctuellement confronté à des hordes d'ennemis qu'il s'agit de dérouiller sans passer l'arme à gauche.
Mais Kait et ses petits amis ne sont pas seuls dans l'adversité. Les Gears retrouvent ici Jack, le drone volant des premiers opus qui occupe désormais une place de choix dans les affrontements. Le robot dispose même d'un arbre de compétences qu'il s'agira d'améliorer pour ça électrocuter davantage d'ennemis, là améliorer le bouclier protecteur qu'il peut mettre à notre disposition, ou même permettre à toute l'escouade de se rendre invisible quelques instants pour se faufiler derrière les lignes ennemies.
Bonus : Jack est aussi jouable en coopération. Une belle idée pour initier quelqu'un de peu habitué au jeu vidéo en lui offrant un rôle de support.
Une vraie claque graphique, parfaitement optimisée
La série des Gears a toujours fait office de vitrine technique pour la Xbox, et Gears 5 ne fait pas exception. Éblouissant, le jeu est aussi parfaitement optimisé pour la console et le PC. Doit-on rappeler que Gears 5 tourne en 4K à 60 ips sur Xbox One X ?Sur PC, le portage est d'excellente facture. "L'un des meilleurs jamais vus" constate même un Digital Foundry très enthousiaste. Pour cause : le nombre d'options graphiques permet un réglage très précis et granulaire des effets visuels.
Si le jeu échappe à une compatibilité avec le ray tracing, il se dote de nombreux curseurs permettant de jouer en profondeur avec le rendu. On apprécie notamment la possibilité de super-sampler ou down-sampler le rendu graphique afin de pouvoir afficher une image plus nette et détaillée ou, au contraire, regagner un peu de fluidité en échange de pixels moins nombreux.
Concrètement, le jeu a pu être parcouru de A à Z en Ultra à 1440p sans jamais tomber sous les 70 images par seconde, même dans les moments les plus chargés visuellement (le dernier acte : un véritable menu Maxi Best-of).
Sur un autre registre, on se doit également de saluer les nombreuses options d'accessibilité dont dispose Gears 5, et qui le rendent exemplaire en la matière.
Un jeu généreux et plus ouvert, mais était-ce bien nécessaire ?
Gears 5 porte en lui une nouveauté de taille dans la saga : des zones ouvertes. Ou devrait-on dire semi ouvertes. En effet, des quatre actes que comporte le jeu de The Coalition, deux prennent place dans des zones que l'on parcourt à l'aide d'un Skif : l'étrange rencontre entre un snowboard, un jet-ski et un kite-surf.Qui dit zone ouverte dit nécessairement quêtes secondaires. The Coalition coche paresseusement cette case du cahier des charges, et n'offre là que des activités aussi soporifiques que justifiables par l'obtention de nouvelles améliorations pour notre drone-robot. Pas qu'on ne puisse pas finir le jeu sans, mais il faut bien avouer que toutes les débloquer ajoute beaucoup au plaisir des affrontements.
En définitive, ces deux zones ouvertes (une dans la glace, l'autre dans un désert au sable rouge absolument sublime) font presque tâche d'huile dans l'expérience globale. Trop vides, trop grandes, on en vient à les subir plutôt qu'à les apprécier à cause du temps qu'elles nous font perdre. Peut-être le studio parviendra-t-il à peaufiner sa formule au cours d'un prochain épisode qu'on le voit arriver de loin ?
Gears 5 : l'avis de Clubic
D'aucuns diront que Gears of War est l'une des saga vidéoludiques ayant le moins évolué ces 10 dernières années. D'autres n'y voient qu'une licence qui a su garder son identité. Gears 5, lui, pose ses fesses pile entre les deux chaises ; "entre tradition et modernité", pour verser dans le cliché.Il faut concéder à ce cinquième épisode de gros efforts de mise en scène et de narration. Mais il faut également lui reconnaître d'horripilants défauts qui nous ramènent gentiment dix ans en arrière. Il s'agira de faire le tri. De savoir si, pour vous, cet immobilisme est à ranger du côté de l'identité, ou de la paresse. De votre choix dépendra en partie votre appréciation de Gears 5.
Mais où que vous situiez sur le spectre, impossible de nier la grande qualité de ce portage qui sublime le travail acharné réalisé par The Coalition pour rendre ce nouvel opus plus grand, plus beau, plus immersif et plus épique. En cela, Gears 5 est définitivement un bon cru qui mérite toute votre attention.
Test réalisé sur PC à partir d'un abonnement Xbox Game Pass Ultimate