Même s'il a fallu patienter un peu plus d'un an pour le voir débarquer sur PC, Red Dead Redemption 2 a au moins le mérite de ne pas nous avoir posé de lapin comme le premier opus qui compte les aventures de John Marston. À l'époque, Rockstar Games hésitait encore à se tourner plus massivement vers les PC, mais aujourd'hui, avec un mode en ligne qui rapporte bien plus que les seules ventes de jeux, le studio américain ne pouvait décemment pas faire l'impasse sur les millions de pécéistes.
« Rockstar Games n'a pas vraiment réalisé un jeu d'action, plutôt une aventure en plein Far West »
Morgan de toi
Souvenez-vous, nous sommes en 1899. Après un braquage raté se soldant par un véritable massacre dans la cité de Blackwater, la bande de Dutch van der Linde est contrainte de faire profil bas. Elle cherche refuge dans les montagnes du nord, alors qu'une véritable tempête de neige sévit. Avantage, l'agence de détective Pinkerton perd rapidement sa trace. Inconvénient, le confort est pour le moins spartiate et les vivres ne tardent pas à manquer. À partir de là, le joueur entre en scène et son personnage, Arthur Morgan, devient le centre du scénario de Red Dead Redemption 2. Dans un premier temps, la bande évite de trop attirer l'attention et cette astuce scénaristique est surtout un moyen pour les développeurs de poser l'ambiance tout en offrant un temps d'adaptation au joueur.Trop longue pour certains, cette entrée en matière qui dure peut-être cinq à six heures, constitue l'une des critiques formulées à l'encontre de la version console. Sans surprise, rien n'a bougé sur PC et Red Dead Redemption 2 est de toute façon un jeu qui aime prendre son temps. La progression du scénario se fait sur un rythme très posé et si l'action est parfois au cœur du jeu, ce n'est que durant quelques minutes... avant que la progression « tranquille » ne reprenne ses droits. Rockstar Games n'a pas vraiment réalisé un jeu d'action, plutôt une aventure en plein Far West. On incarne Arthur Morgan, mais, en réalité, on découvre la vie au sein d'une bande de hors-la-loi ou plutôt de « libres penseurs » comme aime à le souligner Dutch van der Linde, le chef du gang.
Nous n'entrerons pas davantage dans le fonctionnement du jeu ou dans les détails scénaristiques. Pour en apprendre plus à ce niveau, nous vous invitons à consulter notre test de la version console (PS4 / Xbox One) publié en novembre 2018. L'objectif de notre article est bien plus de se pencher sur les spécificités de cette version PC afin de savoir si Rockstar Games a profité de ces derniers mois et de la puissance accrue de nos machines pour affiner les choses. En premier lieu, nous nous attacherons sur les petites subtilités de contenus car il est inutile d'imaginer une refonte complète de l'aventure avec des chapitres inédits : il s'agit pour l'essentiel du même avec toutefois l'intégration d'entrée - et c'est la moindre des choses - du module En ligne. Ainsi, au premier lancement du jeu, vous aurez déjà le choix entre le mode Histoire et le mode En ligne.
Pour ce mode connecté, il n'y a pas grand-chose de plus à dire. À la manière de celui de Grand Theft Auto V, il permet de continuer à profiter du cadre du jeu alors que l'Histoire est achevée. Il intègre ainsi de multiples défis quotidiens comme des courses de chevaux ou des duels. Il permet aussi de vivre pleinement son rêve de western en pratiquant, sans limite, toutes les activités du mode solo afin de gagner toujours plus d'argent, mais aussi de se faire un peu d'expérience. Reste que pour de nombreux joueurs, l'intérêt du mode en ligne réside surtout dans le PvP avec son mode Ruée inspiré des inévitables battle royale : 32 joueurs s'opposent au sein d'une ville dont les limites rétrécissent avec le temps avec pour seul objectif de rester le dernier en vie.
« quand on voit le nombre de joueurs se plaindre de plantages systématiques au lancement du jeu et de conflits avec un logiciel de capture, un antivirus... »
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À l'Ouest, du nouveau ?
Rockstar Games dispose d'une certaine maîtrise des oppositions en ligne grâce au travail réalisé sur Grand Theft Auto 5 et Red Dead Redemption 2 en profite évidemment. On peut ainsi compter sur des variations du mode Ruée comme ce Chaque arme compte où seuls arcs et couteaux sont autorisés. Les modes Shootout et Team Shootout impliquent de tuer un maximum d'autres joueurs dans le temps imparti. Enfin, grâce au mode Most wanted, on peut se prendre pour le plus terrible desperado de l'Ouest américain via ce système de prime qui augmente pour le meilleur joueur sur l'ensemble de la session multi. Un tel contenu n'aurait d'intérêt si l'aspect technique des choses ne suivaient pas, mais rien à redire côté netcode : Rockstar Games a fait du bon travail.Il y aurait en revanche davantage à dire sur la stabilité générale du jeu au moins sur les deux premiers jours de la sortie PC. À Clubic, nous avons sans doute un ange gardien car tout marche sans le moindre souci sur nos machines. En revanche, quand on voit le nombre de joueurs se plaindre de plantages systématiques au lancement du jeu et de conflits avec un logiciel de capture, un antivirus ou je ne sais quoi d'autre, il y a des questions à se poser... et Rockstar Games se les ait posées d'ailleurs puisque déjà deux mises à jour successives sont venues améliorer les choses. La première s'est focalisée sur les divers messages d'erreur au lancement du jeu quand la seconde - pas plus tard qu'hier - est venu résoudre les problèmes de compatibilité avec la majorité des antivirus.
Bien sûr, nous aurions préféré que tout fonctionne comme sur des roulettes pour tout le monde, mais reconnaissons qu'une telle réactivité est tout à l'honneur du studio et on en a connu de moins prompts à résoudre les bugs, aussi bloquants soient-ils. Gageons également que cela puisse permettre aux amateurs de profiter, comme nous, des quelques nouveautés pensées pour le solo. Cela débute par l'introduction de trois nouvelles missions de chasseur de primes et de deux nouveaux repaires de bande. Rien d'extraordinaire évidemment, mais cela enrichit un peu la carte et apporte encore quelques activités supplémentaires. Dans le même ordre d'idée, Rockstar Games a ajouté deux nouvelles cartes au trésor pour les plus explorateurs d'entre nous et pas mal de nouveaux accessoires.
Ainsi, le mode Histoire s'enrichit de nouvelles armes comme le pistolet M1899, la carabine Evans et son chargeur haute capacité, le revolver de flambeur et le revolver LeMat. Ces trois dernières armes ne sont pas exactement des nouveautés dans la mesure où elles déjà présentes dans le mode En ligne, mais pour les solitaires exclusifs c'est toujours ça de pris. Dans le même esprit, plusieurs chevaux du mode multi font leur entrée sur le mode Histoire : le pur-sang arabe bringé marbré, l'appaloosa tâcheté, l'andalou Perlino, le pur-sang arabe alezan doré ainsi que plusieurs nouveaux cheveux sauvages. Enfin, une nouvelle mission est introduite avec la version PC, une mission baptisée « Aux quatre coins de la terre » et dont l'objectif est la cueillette de plantes afin de découvrir de nouvelles recettes.
« La mouture PC apparaît bien plus belles que son homologue sur consoles »
West Side Story
Enfin, tout l'intérêt de cette version PC de Red Dead Redemption 2 est, au moins sur le papier, de profiter des capacités supérieures des machines les plus puissantes pour enregistrer un relatif bon qualitatif. En premier lieu, l'idée principale des joueurs est alors de profiter de l'Ouest américain dans une définition d'image plus éloquente... la fameuse 4K est évidemment sur toutes les lèvres. Problème, si le Graal est effectivement accessible, il faut disposer d'une machine particulièrement puissante. Ainsi, sur notre machine à base de i9-9900K @ 4,7 GHz épaulé par 32 Go de RAM et une GeForce RTX 2080 Ti, le jeu parvient difficilement à tenir le 60 image par seconde constant dès lors que les niveaux de détail sont poussés à leur maximum.Sur une telle machine, il suffit toutefois de désactiver le FXAA et le MSAA - de toute façon pas bien utiles avec de telles réglages - pour que les choses soient plus convaincantes avec une fluidité proche de la perfection. Vous vous en doutez, sur des machines plus modestes, il va falloir jouer avec les paramétrages et on apprécie que Rockstar Games nous fournisse de très nombreuses options graphiques pour parfaire les choses ainsi qu'un outil d'évaluation des performances. L'un dans l'autre, il devient assez simple de profiter d'une version graphiquement plus aboutie que sur consoles à condition de viser la configuration recommandée par le studio : un processeur i7-4770K / Ryzen 5 1500X épaulé par 12 Go de RAM et une GTX 1060 / Radeon RX 480 semble effectivement à viser pour ne pas être déçu par cette « superior version ».
Dans ce contexte, on profite d'améliorations notables et la mouture PC apparaît bien plus belles que son homologue sur consoles. Ainsi, les éclairages apparaissent comme bien plus réalistes avec l'entrée de la lumière dans les bâtiments au moment d'ouvrir une porte par exemple. Dans le même ordre d'idées, les effets de particules sont plus riches, plus nombreux même si, dans certains cas (les flocons de neige) le rendu est presque caricatural. Les mieux lotis pourront se réjouir de l'utilisation du HDR ou de la compatibilité multi-écrans / écrans larges. Plus classique, la distance d'affichage est sensiblement supérieure à celle des versions consoles et on en profite pleinement avec des espaces aussi vastes. Parlons détails avec une meilleure gestion scènes de nuit ou des traces dans la neige alors que les reflets et les ombres sont bien plus riches, bien plus convaincants.
Dès les premières minutes, le joueur qui a connu les deux versions est épaté par les détails sur les fourrures ou les textures d'herbes / d'arbres : les vêtements des personnages, les animaux sauvages et l'environnement n'en sont que plus réalistes, plus immersifs. Ce n'est pas de nature à révolutionner le jeu, mais l'immersion déjà excellente en profite grandement. En revanche, il nous faut reconnaitre un point plus regrettable : l'interface n'a pas été pensée pour une utilisation clavier / souris et avec la configuration par défaut, il faut trop souvent déplacer notre main gauche pour atteindre « retour arr. » ou « entrée » quand tout se fait naturellement à la manette. Cela reste paramétrable, mais on sent qu'aucun effort n'a été fourni pour contenter les amateurs du duo clavier / souris. Dommage.
Red Dead Redemption 2 version PC : l'avis de Clubic
Emballés par Red Dead Redemption 2 au moment de sa sortie console, nous avons replongé avec l'arrivée du jeu dans sa déclinaison Windows. Certes, cette mouture est entachée des mêmes problèmes de jouabilité, des mêmes lacunes dans le gameplay, mais diable, que l'aventure et l'immersion sont remarquables ! Sur PC et pourvu que l'on dispose d'une machine suffisamment puissante, on profite encore davantage de ce côté évasion, de cette vie dans l'Ouest américain. On a encore plus l'impression d'appartenir à un véritable western.Techniquement et pourvu qu'elle soit bien vite complètement débarrassée de ces bugs dont nous n'avons - sans doute par chance - pas eu à souffrir, Red Dead Redemption 2 sur PC est la « superior version » que nous appelions de nos vœux comme pour compenser le fait d'avoir été oubliés par Rockstar Games en novembre 2018. Magnifiques sur consoles, les aventures d'Arthur Morgan sont comme sublimées sur PC, même si ça n'excuse pas tout, ça valait le coup d'attendre.
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Test réalisé à partir d'un code fourni par l'éditeur