Après un premier Nioh globalement réussi, sans toutefois toucher la lune (ça ne lui fait pas peur), la Team Ninja récidive en ce mois de mars 2020, avec Nioh 2, toujours en exclusivité PS4. Un opus qui met de côté le marin William Adams, héros du premier épisode, au profit d'un personnage (féminin ou masculin) que le joueur pourra créer de toutes pièces, et qui évoluera au Japon, en 1555. Rapidement, le joueur fait la connaissance de Tokichiro, et il s'agira de boucler divers chapitres, mais aussi (et surtout) de bouter divers yokai, pour connaitre le fin mot de l'histoire.
Nioh 2, un "Dark Souls like" ?
Evidemment, à première vue, Nioh 2 a tout d'un clone de Dark Souls, ou même du récent Sekiro. Pourtant, les jeux sont assez différents, notamment d'un strict point de vue progression, puisque Nioh 2 ne propose pas un vaste monde ouvert, mais un découpage en chapitres.Autrement dit, non, la progression de Nioh 2 n'a pas grand-chose à voir avec celle d'un Dark Souls, d'un Bloodborne ou d'un Sekiro. On évolue ici dans des niveaux à la superficie somme toute assez modeste, mais qui sont bourrés d'ennemis en tout genre, avec ce qu'il faut de mob casse-pieds, de mid-boss et bien sûr d'un bon gros Yokai final. Certes, on retrouve forcément certaines similitudes, au niveau des points de sauvegarde (les Sanctuaires), de l'exigence générale ou encore de l'univers (très Sekiro), mais il serait faux de décrire ce Nioh 2 comme un Dark Souls like. Voilà qui méritait d'être signalé.
Par rapport au premier opus, on apprécie des niveaux un peu plus « ouverts » ici, avec pas mal d'environnements extérieurs et un level design globalement plus complexe. Le jeu permet également de profiter d'un tout nouveau Contre Yokai, à actionner lors de certaines attaques des boss et mid-boss. Un contre spécifique, semblable au contre Mikiri de Sekiro, qui nécessite un timing très pointu, mais qui inflige de gros dégâts.
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Un jeu exigeant, et difficile (mais surtout au début en fait)
Côté difficulté, oui, Nioh 2 est un jeu exigeant, très exigeant... trop exigeant sans doute pour de nombreux joueurs. Le jeu impose en effet une gestion très poussée de l'endurance (le Ki), à quoi viennent s'ajouter diverses postures de combat, mais aussi (et surtout !) une agressivité impressionnante chez le moindre ennemi... y compris le plus inoffensif à première vue. On respectant un certain timing, on peut toutefois ici récupérer la jauge de Ki tout juste utilisée, ce qui permet d'enchaîner ses combos, et éviter de se retrouver à court (et donc en grand danger).Si les premiers instants sont (très) douloureux, on parvient quand même rapidement à se défaire enfin du premier niveau, puis à enchaîner les bonnes performances au fur et à mesure de sa progression. On meurt parfois (souvent en fait) bêtement, face à un ennemi lambda, et le moindre nouveau yokai rencontré fait monter la jauge de stress.
Toutefois, si Nioh 2 est très exigeant de la première à la dernière seconde, sa courbe de difficulté est assez étrange, puisque si le jeu parait très difficile (voire impossible) durant les 2/3 premières missions, il devient plus "accessible" une fois que l'on a récupéré un minimum d'équipements et que l'on maîtrise un tout petit peu le système de jeu. À tel point que les mid-boss pourtant peu impressionnants des premiers niveaux se révèlent autrement plus mortels que les gigantesques boss rencontrés quelques chapitres plus tard.
Des PNJ à la rescousse ?
Pour assister le joueur, on retrouve ici la présence de Tombes Bienveillantes, qui permettent (contre quelques Coupes Ochoko) d'invoquer le fantôme d'un autre joueur, dirigé par l'IA. Pas forcément efficace en termes de puissance pure (ne comptez pas sur lui pour faire tomber un boss), ce dernier permet surtout de détourner l'attention des ennemis les plus dangereux, ce qui permet souvent de placer deux ou trois coups de katanas bien placés (comprenez "dans le dos").Oui c'est lâche, mais il faut avouer que c'est pratique, et que cela sauvera souvent la mise aux joueurs les moins doués/patients. Bien sûr, on peut aussi créer des petits lobbys, qui vont permettre d'inviter des amis à parcourir une mission en ligne.
Bien sûr, on peut aussi décider de parcourir ce Nioh 2 en guerrier solitaire, mais il va falloir se montrer particulièrement vaillant.
Davantage de magie Yokai au menu de ce Nioh 2
Outre le combat via des armes "classiques" (katana, faux, lance, glaive, tonfas, arc...), Nioh 2 accorde également une place de choix à la magie, avec les Pouvoirs des Yokai. Outre les jauges de santé et de Ki, on retrouve une troisième jauge à surveiller, cette dernière permettant de lancer des attaques spéciales, via les Noyaux d'Âmes récupérés en cours de route. Ces derniers permettent de reproduire les attaques de certains boss occis en amont. À cela s'ajoute la transformation Yokai, qui permet de transformer le joueur en un puissant démon, invincible de surcroît... mais pendant une poignée de secondes seulement. Sympa !Bien sûr, à cela s'ajoute un arbre de compétences très (trop) fourni, qui permettra de déverrouiller de nouvelles capacités en fonction de votre style de jeu et de votre arme de prédilection. Dans Nioh 2, plus vous utilisez une arme, plus vous vous perfectionnez avec cette dernière. Dans un premier temps, le jeu noie le joueur dans un torrent d'informations (parfois peu claires...), mais on finit tant bien que mal par dompter l'interface assez chargée de ce Nioh 2, et façonner un combattant à son image. À ce sujet, les amateurs de « loot » seront ravis, avec des tonnes d'équipements à ramasser (façon Diablo 2) et à revendre/échanger/transformer/fusionner.
Technique, écriture et durée de vie
Techniquement, si l'univers est très soigné, difficile de ne pas tiquer face à une technique globalement assez datée. Certains environnements restent très agréables à l'œil, certains ennemis/boss affichent une classe assez folle, mais on ne joue pas à Nioh 2 pour se décrocher la rétine, c'est certain. Merci en revanche à la Team Ninja de permettre de faire tourner ce Nioh 2 en 60 fps, y compris sur une bonne vieille PS4 (non Pro).Côté écriture, Nioh 2 fait un peu mieux que son prédécesseur, mais la mise en scène n'est clairement pas le point fort du jeu signé Team Ninja. Certes, on profite de quelques cinématiques très réussies, mais le scénario est assez décousu, avec parfois quelques séquences et autres dialogues un peu trop décalés. On regrette aussi une interface générale bigrement complexe parfois, avec des menus imbriqués, bien difficiles à déchiffrer.
En ce qui concerne la durée de vie, Nioh 2 propose une vingtaine de missions principales, de quoi offrir une bonne trentaine d'heures (au moins) au joueur. À cela s'ajoutent évidemment de nombreux bonus à récolter sur les champs de bataille, sans oublier des missions secondaires (dans des environnements déjà visités), mais aussi de très nombreuses possibilités d'évolution, en fonction de l'arme adoptée, de l'Esprit Protecteur choisi, des compétences boostées...
Un mode de difficulté supplémentaire est également de la partie pour les plus masos. Bref, un Nioh 2 globalement très réussi, pas forcément d'un point de vue technique, mais qui se veut très exigeant sur tous les plans, et qui sait également, en contrepartie, récompenser pleinement le joueur assidu, forçant constamment ce dernier à se surpasser pour progresser.
Nioh 2, l'avis de Clubic
Plus abouti que le premier opus, sans toutefois éviter de sérieux déséquilibres, Nioh 2 propose quelques excellents ajustements, avec en prime de jolies nouveautés (contre Yokai, attaques magiques...) pour séduire le joueur. Un melting-pot de bonnes idées piochées du côté de Ninja Gaiden, Diablo, Monster Hunter (et dans une moindre mesure Dark Souls), pour un résultat globalement séduisant, malgré une interface très (trop) complexe, des commandes un peu fouillis (avec de nombreuses combinaisons de touches), une histoire anecdotique et une progression un peu trop hachée.Acheter Nioh 2