En effet, en s'attaquant à Streets of Rage, le trio cité plus haut s'attaque à un monument du jeu vidéo, et (très) nombreux sont les joueurs à se remémorer avec joie et émotion les moments passés sur les trois premiers opus, en solo ou en duo, sur la Mega Drive de SEGA. Autant dire que le pari de proposer un vrai quatrième opus, digne de ce nom s'entend, était osé, mais il semblerait que le défi ait été relevé avec brio. Explications.
Un Streets of Rage « dessiné à la main » ?
Avec son côté « dessiné à la main » (comme Wonder Boy : The Dragon's Trap ou encore Monster Boy and the Cursed Kingdom), Streets of Rage 4 promet de rendre hommage à la saga, tout en proposant de vraies nouveautés.Si certains pouvaient (et c'est légitime) avoir quelques doutes quant au rendu visuel de cet opus, quelques minutes (manette en main) suffisent à convaincre même le plus réticent.
Les équipes ont fourni un travail impressionnant en ce qui concerne la modélisation des décors, avec évidemment pas mal d'interactivités au menu, et un niveau de détails parfois hallucinant. Évidemment, le jeu regorge aussi de petits clins d'œil et autres rappels du passé.
Visuellement, on profite également de quelques effets en premier plan, et on ne saurait que trop vous conseiller de jeter un œil au loin parfois, pour quelques surprises. Les différents personnages sont eux aussi très détaillés, avec une animation très travaillée qui donne un vrai semblant de vie à l'ensemble.
Dès les premiers instants, Streets of Rage 4 happe littéralement le joueur, qui retombera aussitôt en enfance/adolescence au bout de quelques coups de poing assénés par l'indémodable Axel Stone.
Cinq héros en HD, et 12 en pixels !
En effet, même si ce Streets of Rage 4 est un tout nouvel épisode, il permet encore et toujours d'incarner des héros emblématiques de la saga, comme Axel Stone, Blaze Fielding ou encore Adam Hunter. A noter que l'ensemble se déroule dix ans après les faits survenus dans la saga originelle, et qu'il s'agit cette fois de mettre un terme aux agissements des jumeaux Y, les enfants d'un certain Mister X.Pour cela, on pourra compter sur trois personnages de légende donc, sans oublier deux petits nouveaux : Cherry Hunter et Floyd Iraia.
La première, fille d'Adam, se veut rapide et virevoltante, à défaut d'être puissante, et peut enchaîner les combos à l'aide de sa guitare électrique. De son côté, Floyd est un colosse autrement plus lent, qui mise sur la puissance brute. Globalement, les 5 personnages principaux sont assez équilibrés, chacun disposant d'un large panel de coups de base, en plus de combos spécifiques et d'une attaque spéciale.
Des personnages tout beaux, tout neufs et tout en HD, qui côtoieront une douzaine de héros tout en pixels ! En effet, Streets of Rage 4 permet, au fil du jeu, de déverrouiller de « nouveaux » personnages. Il s'agit ici de retrouver l'intégralité des combattants des trois premiers opus, chacun là encore avec ses caractéristiques propres.
Des personnages qui se débloqueront progressivement au fil du score cumulé par le joueur, et qui disposent de leurs attaques d'antan (oui, la police est de la partie avec Axel).
Une fois débloqués, ces derniers peuvent être sélectionnés pour (re)jouer au mode Histoire, pour refaire le niveau de son choix, pour participer à des Duels ou encore pour se lancer à l'assaut du mode Arcade. Contrairement au mode Histoire, ce dernier impose de terminer le jeu d'une traite, sans le moindre « Continue ». À l'ancienne en somme !
Un régal pour les yeux et les oreilles ?
Visuellement éblouissant, Streets of Rage 4 bénéficie également d'une section audio mise au point par quelques compositeurs de renom, à commencer par l'illustre Yuzo Koshiro. La bande-son de Streets of Rage 4, dirigée par Olivier Derivière, permet ainsi de profiter de thèmes remodelés, mais libre au joueur de profiter des musiques d'époque (des deux premiers opus), en cochant simplement, et à tout moment, la case dédiée dans le menu « Options ». Excellent !A noter que l'on peut également troquer le rendu « HD » de base contre un rendu « Rétro CRT » qui va venir cradosser l'image, pour simuler le rendu que l'on pouvait avoir à l'époque.
A noter que le filtre s'accorde (forcément) très bien avec les personnages « rétro », ces derniers ayant tendance à se détacher (parfois un peu trop) du reste des décors/ennemis lorsque l'on joue en version HD.
Un gameplay punchy comme il faut !
Si Streets of Rage 4 réalise un sans-faute côté graphismes, roster et bande-son, le constat est également très positif en ce qui concerne un autre élément essentiel : le gameplay. En effet, les équipes en charge du jeu ont clairement tenu à ce que l'on retrouve en 2020 tout le punch que l'on pouvait ressentir sur nos TV cathodiques au début des années 90.Cela se traduit par des combos vraiment très percutants, avec de très nombreuses possibilités d'action. Le jeu fait également la part belle aux combos, et ceux qui prendront le soin d'enchainer les coups et les attaques puissantes pourront profiter d'un bonus de score... à condition de ne pas se faire briser son combo par un coup de tête un peu nonchalant ou une petite gifle bien frustrante.
Les ennemis sont relativement variés dans l'ensemble, même si certains tendent un peu trop à se cloner, notamment vers la fin du jeu. Idem du côté des boss, avec quelques affrontements extraordinaires et une nouvelle antagoniste très réussie, et on regrettera simplement un boss un peu moins mémorable.
Des heures de plaisir !
Côté durée de vie, Streets of Rage 4 demande environ 1h30/2h pour parcourir le mode Histoire de bout en bout (en mode Normal).Évidemment, outre le fait de déverrouiller de nouveaux personnages grâce au score cumulé, le genre même implique de relancer une petite partie de temps en temps, comme ça, pour le plaisir, en solo ou en multi, avec la possibilité ici de jouer jusqu'à 4 en simultané.
Comme à l'époque, on prendra le soin de terminer le jeu avec tous les personnages, mais aussi de rejouer tel ou tel chapitre pour améliorer son score, ou simplement d'augmenter progressivement le niveau de difficulté pour parvenir, à terme, à boucler un niveau en mode Mania.
Bref, inutile de s'étaler davantage, même si on pouvait avoir quelques craintes vis-à-vis de ce Streets of Rage 4, les développeurs ont su façonner un jeu qui transpire la passion, l'amour de la saga, pour un résultat très flatteur, pour peu bien sûr que l'on apprécie le genre. Une pure réussite (et ça fait bien plaisir) !