Il est déjà temps de penser à la mission suivante, qui emmènera des astronautes à son bord. Crédits NASA/ESA
Il est déjà temps de penser à la mission suivante, qui emmènera des astronautes à son bord. Crédits NASA/ESA

Après un mois de voyage autour de la Lune, la capsule Artemis I est de retour en Floride. Les yeux se tournent déjà vers la mission suivante prévue pour 2024… Le chemin sera long, mais cette fois les équipes sont confiantes ! Sur certains sites, on trouve des éléments de trois missions différentes en préparation.

Au moins cette fois, le support politique est là.

De la Lune aux hangars de Floride

Cela fera un mois cette semaine que la capsule Artemis I amerrissait sans problème au large de San Diego (Californie), avant d'être récupérée par un navire de l'US Navy. Décembre était une fête pour la NASA, qui réussissait cette mission préparée avec attention et à coups de milliards depuis une décennie… Mais à présent, où en est la suite ? Loin d'un décollage spectaculaire ou des photos de la Lune éclipsant la Terre, les équipes poursuivent le travail sur les missions suivantes. D'abord, il faut encore s'occuper d'Artemis I. La capsule a traversé discrètement les États-Unis en camion au moment des fêtes, pour arriver au Centre Spatial Kennedy le 30 décembre. Depuis, une inspection détaillée a pu avoir lieu, y compris pour le bouclier thermique du véhicule. Ensuite, il y a actuellement un premier démontage de l'avionique et des contrôleurs de vol. Ce sont des éléments qu'il va falloir tester en priorité : ils seront réutilisés sur la mission suivante Artemis II, et doivent auparavant subir une campagne de tests. L'intérieur de la capsule, enfin, sera inspecté en détail avant d'étudier toutes les données collectées et stockées pendant le vol… y compris sur et dans les mannequins !

Premières inspections en Floride. Crédits NASA
Premières inspections en Floride. Crédits NASA

Une capsule par ci, une capsule par là…

La deuxième capsule Orion destinée aux missions lunaires n'est pas loin, dans le bâtiment Armstrong du Centre Spatial Kennedy. Son module de service européen est déjà prêt, mais elle doit encore subir quelques essais et donc ses pièces récupérées avant d'être équipées (cette année) pour le premier vol habité. En parlant des occupants, on devrait découvrir cette année leur identité ! En réalité, la NASA les a déjà choisis, mais elle ménage son calendrier. En effet, il ne sert à rien de révéler l'équipage trop tôt, puisque le décollage n'est pas prévu avant l'été 2024. La faute en grande partie aux équipements communs des capsules Artemis I et II.

Emmener des occupants autour de la Lune, un pas après l'autre

Le lanceur d'Artemis II, lui, progresse doucement. Le deuxième étage ICPS est déjà au Centre Spatial Kennedy, comme les dix segments des deux boosters auxiliaires. Le premier étage devrait être complété au printemps, il prendra ensuite la barge pour rejoindre le bâtiment d'intégration au Centre Spatial Kennedy, avant d'attendre lui aussi le moment de l'assemblage. En réalité, le rythme de production a bel et bien progressé en coulisses, en profitant des retours d'expériences de la première campagne et des tests ! La NASA et Boeing ont même changé leur fusil d'épaule pour Artemis III, puisque le premier étage fera le trajet jusqu'à la Floride en n'étant pas encore complet, avec une fin d'assemblage à la verticale à quelques kilomètres du site de lancement. Les réservoirs pour Artemis III sont, eux aussi, déjà produits… la partie pressurisée de la capsule également, tandis que d'ici l'automne le module de service européen n°3 fera lui aussi le trajet. Ainsi, de nombreux éléments non pas du futur « Tour de Lune » habité de 2024, mais du retour des astronautes sur le sol lunaire, sont déjà à différents stades d'assemblage.

Le réservoir d'hydrogène du premier étage dédié à Artemis III en préparation près de la Nouvelle-Orélans. Crédits NASA

De bonne augure pour le programme Artemis ? Certes. N'oublions pas toutefois que pour poser le pied sur la Lune, la NASA a confié la lourde tâche à SpaceX et son Starship, lequel a un colossal travail de développement devant lui pour y parvenir. Mieux vaut assurer d'ici là l'objectif d'Artemis II…