La capsule Orion lors de son retour de la mission Artemis I. Crédits NASA
La capsule Orion lors de son retour de la mission Artemis I. Crédits NASA

Trois mois après le retour de la capsule Orion de son trajet autour de la Lune, l'agence américaine pousse la manette des gaz vers la mission Artemis II avec équipage. L'étude des données montre que tout s'est (presque) passé comme prévu… La NASA est confiante pour envoyer la suivante avant fin 2024 !

Et bientôt, elle annoncera quelques nouveautés.

Pas de place pour l'erreur

2.25 millions de kilomètres parcourus, 161 tests réalisés, 155 Go de données brutes à analyser… On l'oublierait presque, mais la mission Artemis I autour de la Lune était bel et bien un essai grandeur nature pour les futures missions d'exploration habitées de la NASA. Cela fait trois mois que la capsule Orion et ses trois mannequins ont amerri au large de la Californie (à moins de 4 km du centre de la zone prévue), et depuis les équipes ont bien progressé. D'une part, après avoir rapatrié Orion en Floride, elles ont ouvert la capsule et ont transféré une partie de ses équipements de vol en salle de test : une fois validés, ces derniers sont directement retournés dans Orion, mais cette fois dans la deuxième capsule ! Antennes, écrans, récepteur GPS, avionique et dispositif de mesure inertielle seront donc réutilisés. D'autre part, l'examen de toutes les données de capteurs a livré ses conclusions, même si tout n'est pas encore terminé : toutes les grandes étapes du vol ont été un superbe succès.

L'est impeccab' la capsul'

La NASA profite de cette expérience pour évaluer ses systèmes, mais aussi pour préparer la mission Artemis II à venir, dont la date de lancement a tout de même été décalée à fin novembre 2024, du moins, pour l'instant. Mais les travaux vont bon train. La tour de lancement mobile par exemple, qui a été plus endommagée que prévu (panneaux de protection, câbles, portes étanches détruites) est actuellement en travaux pour des modifications, ainsi que pour quelques ajouts en vue des futurs accès de l'équipage. Elle devrait d'ailleurs rejoindre le site de lancement avant la fin de l'été pour des tests d'évacuations d'urgence (tyrolienne géante). La fusée s'est comportée comme prévu, la capsule aussi… Même si la NASA note que le matériau thermique qui recouvre le bouclier d'Orion n'a pas exactement réagi comme les simulations le prédisaient. Aucun danger pour les futurs équipements, mais des variations sur les tuiles en revêtement ablatif, qui se consume lentement avant de s'arracher tout en isolant les couches dessous.

L'agence américaine note aussi l'excellente performance du module de service européen ESM, qui a consommé 25 % d'énergie de moins que prévu tout en produisant 20 % d'électricité supplémentaires grâce à ses grands panneaux solaires au service de la capsule Orion.

Les travaux d'inspection ont amené à démonter une partie de la capsule Orion d'Artemis I. Crédits NASA
Les travaux d'inspection ont amené à démonter une partie de la capsule Orion d'Artemis I. Crédits NASA

Un travail sur le long terme

Pleine vapeur, donc, vers Artemis II. La NASA veut profiter de ces bons résultats et de la bonne presse du programme Artemis pour obtenir une augmentation de budget (en réalité, suivre l'inflation) pour 2024, et ne ménage pas ses efforts. Prochaine grosse étape le 3 avril, avec l'annonce en grande pompe du premier équipage à partir autour de la Lune, plus d'un demi-siècle après Apollo. La fusée SLS progresse également : l'étage central reçoit actuellement ses moteurs et quittera le site de production pour la Floride à la fin de l'été, l'assemblage final commencera en fin d'année 2023. La route pour la Lune est longue, et il reste beaucoup d'incertitudes notamment pour les futures missions qui viseront la surface. Mais pour Artemis II, l'horizon est dégagé !

Source : Nasa