Encore un vol inaugural… et un échec, cette fois pour Relativity Space et son lanceur « imprimé en 3D ». L'entreprise, qui affiche néanmoins sa joie d'avoir dépassé les premières étapes du vol, semble confiante pour la suite des opérations. Mais il est long, parfois, ce chemin vers l'orbite !
Résultat, Terran 1 ne sera probablement pas le premier lanceur au méthane à atteindre son objectif orbital.
Cette fois, elle a décollé
Les équipes de Relativity Space étaient prudentes. D'ailleurs, pour ce vol, le petit lanceur Terran 1 n'embarquait aucun satellite de ses futurs clients, ni même de coiffe amovible. Un simple cône et une masse de test avaient été installés sur le deuxième étage de la fusée.
De la même manière, le fondateur et P.-D.G. de l'entreprise Tim Ellis, 31 ans, avait expliqué à la presse qu'il souhaitait surtout que Terran 1 dépasse « Max-Q », l'instant de la montée au cours duquel la pression atmosphérique sur les flancs de la fusée (selon l'altitude et la vitesse) est maximale. Et pourtant, ce décollage visait bien l'orbite ! Après deux tentatives de décollage avortées, c'est donc ce 23 mars à 4 h 25 (heure de Paris) que Terran 1 a atteint la fin de son compte à rebours. La belle aventure a duré environ 2 minutes et 50 secondes.
Un échec, mais beaucoup de satisfaction
Les 9 moteurs Aeon 1 du premier étage se sont bien allumés, et il semble que ce dernier ait rempli sa mission intégralement, propulsant l'ensemble du lanceur à plus de 7 400 km/h. Après sa poussée, il s'est éjecté pour que le deuxième étage (équipé pour sa part d'un seul moteur Aeon 1 adapté au vide) puisse faire sa part du travail. C'est à ce moment-là que la tentative orbitale s'est soldée par un échec.
En effet, malgré la présence de flammes durant quelques secondes, il semble que le deuxième étage n'ait pas démarré correctement. La télémesure diffusée en direct n'a montré aucune accélération. Malgré la joie de l'équipe, qui a passé et validé de nombreuses étapes, le tir s'est terminé dans l'Atlantique. Néanmoins, pour Tim Ellis et Relativity Space, le contrat est rempli et le concept de « lanceur imprimé en 3D » est validé. 85 % environ du lanceur, capable d'emporter près d'une tonne en orbite basse, sont directement produits par un ensemble de grands robots en fabrication additive.
Des flammes bleues, d'accord, mais et l'orbite, alors ?
Naturellement, il est un peu tôt pour évoquer les activités de Relativity Space dans les mois qui viennent. L'entreprise doit d'abord comprendre ce qui n'a pas marché avant de corriger le problème et de pouvoir envisager un deuxième décollage vers l'orbite. Avec des clients ? La demande est forte.
Tim Ellis avait également laissé entendre que ses lanceurs pourraient basculer sur leur moteur de deuxième génération, plus puissant et conçu pour être réutilisable, Aeon R. Tout cela est incertain. Néanmoins, Relativity Space perd en grande partie ses chances de devenir la première entreprise à envoyer une charge utile en orbite avec un lanceur au méthane. En effet, les prochaines tentatives reposeront sur les épaules de United Launch Alliance avec son grand lanceur Vulcan, et sur SpaceX avec son gigantesque Starship. À moins que LandSpace, en Chine, ait le temps de tenter à nouveau l'aventure avec sa fusée Zhuque-2 (un premier exemplaire, en décembre dernier, avait échoué de peu). Les tirs inauguraux, des aventures impitoyables.
Source : CNBC