Dès les années 60, la roue avait été identifiée comme le point faible des missions extraterrestres.
Une roue anti-crevaison
Pour se rendre sur Mars, il faut parcourir entre 50 et 80 millions de kilomètres, traverser la fine atmosphère de la planète rouge et réussir à se poser sans trop de dommages. Après tant d'exploits, il serait idiot qu'une bête crevaison ruine tous vos efforts. Hors de question, pour la Nasa, de prendre le risque de faire rouler un véhicule d'exploration sur des pneumatiques classiques.L'agence spatiale américaine travaille donc d'arrache-pied pour concevoir une roue la plus fiable possible. Elle croit avoir trouvé la technologie idéale : une roue creuse, en alliage nickel-titane à mémoire de forme, qui ne nécessite aucun gonflage. Pas de risque de crevaison, donc. Comme le montre la vidéo tournée par la NASA lors de ses essais, la roue encaisse aisément les chocs et les déformations, et reprend naturellement sa forme d'origine.
NASA develops a viable alternative to the pneumatic tire from designboom on Vimeo.
La roue, point faible de Curiosity
La Nasa a par le passé suivi d'autres voies pour assurer une longévité maximale aux roues de ses véhicules d'exploration, soumises à rude épreuve. Sur la Lune, dans les années 60, le rover du programme Apollo était équipé de roues en acier. Très résistantes, elles ont en revanche souffert de la rigidité de leur structure atomique. A l'image d'un ressort, leur plasticité s'est très vite dégradée, mettant en péril la stabilité du rover.Le robot mobile Curiosity connaît sur Mars les mêmes problèmes : l'une de ses six roues en aluminium présente des signes avancés de dégradation de ses "grousers", les rainures métalliques en lignes brisées qui assurent sa bonne tenue de route. Pas de quoi remettre en question, cependant, l'avenir immédiat de la mission. Mais ce retour d'expérience sert aujourd'hui la NASA, qui réfléchit à des déclinaisons terrestres de ses recherches.