Atterrissage réussi pour les deux petits rovers japonais du projet MINERVA-II1. Envoyés par la sonde Hayabusa 2, c'est la toute première fois qu'un objet réussit à se poser sur la surface d'un astéroïde et à en capturer des images, un événement historique qui permettra peut-être de ramener quelques échantillons de Ryugu sur terre.
Ryugu : un corps céleste primitif qui recèle de secret
Lancés depuis la sonde Hayabusa 2 le 21 septembre, les rovers 1A et 1B ont réussi à se poser simultanément sur Ryugu. La sonde, dont le nom signifie « Faucon pèlerin » en français, avait quitté la Terre depuis décembre 2014, elle prend la suite de la première mission Hayabusa lancée en 2003 en direction de l'astéroïde Itokawa et qui avait connu de nombreux déboires.Selon la JAXA (l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise) "Chacun des robots fonctionne normalement et a commencé l'examen de la surface de Ryugu". Les premières images de la surface de l'astéroïde ont d'ailleurs été dévoilées sur Twitter.
This dynamic photo was captured by Rover-1A on September 22 at around 11:44 JST. It was taken on Ryugu's surface during a hop. The left-half is the surface of Ryugu, while the white region on the right is due to sunlight. (Hayabusa2 Project) pic.twitter.com/IQLsFd4gJu
— HAYABUSA2@JAXA (@haya2e_jaxa) 22 septembre 2018
L'objectif de la JAXA est de réaliser des analyses minéralogiques du sol de Ryugu à la recherche d'éventuelles traces de matières organiques. Ryugu est en effet un astéroïde de type C similaire aux météorites chondrites, il est possible que ce soit un objet céleste primitif et que les matériaux qui le composent fassent partie des plus anciens du système solaire. L'étude de Ryugu pourrait donc permettre de « mieux comprendre l'apparition de la vie sur Terre ».
Le lancement des deux rovers (et de Mascot) est résumé dans cette vidéo de la JAXA
Des bonds de 15 mètres de haut
Les deux micro-robots de forme cylindrique de 17 cm de diamètre se déplacent d'une manière un peu particulière. Ils sont en effet dépourvus de roues, mais sont capables d'exécuter des sauts de 15 mètres de haut et de rester en lévitation dans l'espace durant 15 minutes. Équipés de capteurs, d'accéléromètres et de gyroscope pour se déplacer, ils embarquent également une charge utile constituée de 4 caméras, de photodiodes, de thermomètres et de cellules solaires produisant l'énergie nécessaire à leurs déplacements.Chargés d'explorer la surface de l'astéroïde, les deux robots vont en outre pouvoir prélever des échantillons grâce au lancement le mois prochain d'un projectile qui, en frappant le sol de Ryugu, créera un cratère de 2 mètres de diamètre et soulèvera des poussières qui pourront être collectées.
En outre, Hayabusa 2 larguera, le 3 octobre prochain, un objet franco-allemand du nom de Mascot. Cet engin développé par l'agence spatiale allemande et le CNES est similaire à Philae de la mission Rosetta. Il se posera dans l'hémisphère sud de Ryugu et réalisera une série d'analyse de façon autonome, notamment grâce à un microscope infrarouge développé par l'IAS (Institut d'Astrophysique Spatiale, Orsay).
Si tout se passe comme prévu, Hayabusa 2 devrait nous rapporter des échantillons de Ryugu en décembre 2020.
Source : Ars Technica
Retrouvez tous nos actus, dossiers et diaporamas sur l'astronomie et la conquête spatiale !