Le « Hubble russe » serait-il en perdition ? Spektr-R, le seul et unique télescope spatial du pays des tsars ne répond plus aux commandes du centre de contrôle. Selon Roscosmos, le télescope géant continue de fonctionner comme à son habitude et de fournir des informations, mais est incontrôlable depuis la Terre.
La perte de contact avec Spektr-R pourrait être largement dommageable pour le Roscosmos - qui a essuyé plusieurs échecs ces temps-ci - si la situation ne venait pas à s'arranger.
L'un des plus grands télescopes spatiaux au monde
Avec son antenne radio de 10 mètres de large, Spektr-R est en effet l'un des plus grands télescopes en orbite, c'est pour cette raison qu'il est souvent affublé du surnom de « Hubble russe ».Lancé le 18 juillet 2011, Spektr-R revêt une large utilité pour la communauté scientifique russe et internationale. Il permet en effet d'étudier des objets situés en dehors de la Voie Lactée, ainsi que de produire des images à très haute résolution. Il a ainsi déjà permis d'analyser bon nombre d'objets exotiques tels que des quasars et des trous noirs, des noyaux galactiques actifs, mais aussi d'observer des zones de formation d'étoiles et de planètes.
Notons tout de même que la durée de vie initiale de Spektr-R - aussi appelé RadioAstron - était de 5 ans. L'engin spatial a donc déjà bien dépassé ses objectifs et rempli sa mission scientifique. Néanmoins, les responsables de la mission sont encore optimistes concernant le rétablissement des communications.
Le rayonnement cosmique en cause ?
Ils peuvent en effet être optimistes : le radiotélescope russe continue à l'heure actuelle d'envoyer des informations scientifiques au centre de contrôle et navigue de façon correcte dans l'espace. Seulement aucun contact depuis la Terre n'a pu être établi depuis vendredi dernier.Cette semaine, Youri Kovalev, l'un des responsables de la mission, a déclaré à l'agence de presse russe TASS que, bien que la cause du problème ne soit pas claire, il est fort probable que le rayonnement cosmique ait endommagé le système électronique de l'engin spatial. Il poursuit sa déclaration avec une note positive sur le fait que Spektr-R continue de transmettre des données : « Cela signifie que notre satellite est en vie, qu'il est alimenté, que le matériel scientifique continue de fonctionner et qu'il est encore utile d'essayer d'établir un contact avec lui ».
Enfin, notons que la Russie envisage de lancer un second télescope de ce type en collaboration avec l'Allemagne. Spektr-RG pourrait être lancé dès avril 2019 grâce à un lanceur Proton Bloc DM-03. La durée de la mission de ce nouveau projet est estimée à plus de sept ans.