Mars One : la colonisation n'aura pas lieu, la faillite oui

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 12 février 2019 à 17h39
Mars One

C'est officiel, c'en est désormais bel et bien terminé pour le projet de colonisation de Mars initié par le néerlandais Bas Lansdorp. La filiale suisse à but lucratif Mars One Ventures a en effet été déclarée en faillite le 15 janvier 2019, une conclusion loin d'être surprenante.

Mise à jour du 12/02/2019 à 16h30: Un rebondissement est survenu concernant Mars One cet après-midi, en effet, un mystérieux investisseur se déclarerait prêt à reprendre l'aventure.



Une start-up en liquidation judiciaire

La promesse d'établir une base martienne dans la décennie tombe à l'eau avec la faillite de Mars One Ventures, filiale qui s'est vue liquidée par un tribunal suisse il y a quelques semaines. La start-up qui prévoyait de financer un voyage habité à destination de Mars en le transformant en spectacle de téléréalité œuvre actuellement pour trouver d'autres solutions, selon les dires de Bas Lansdorp rapporté par Engadget, mais l'avenir du projet semble toutefois largement compromis.

Mars One

C'est un utilisateur de Reddit qui a permis de dévoiler cette nouvelle, en mettant la main sur des documents financiers émanant du tribunal de commerce du canton de Bâle en suisse, pays où est basée l'une des deux filiales du projet, Mars One Ventures. Bas Lansdorp a informé Engadget que la filiale à but non lucratif Mars Foundation est toujours active, mais « ne sera pas en mesure d'agir sans les investissements nécessaires ».

Une fausse promesse aux allures de blague

Cette annonce n'est guère étonnante si l'on en juge par le silence qui entoure le projet depuis quelques années. La dernière déclaration faite autour du projet remonte en effet à juillet 2018 alors que Phoenix Enterprises, une société d'investissement suisse, s'engageait à investir 12 millions de dollars par an dans la fondation, rien d'autre depuis cette date.


Depuis 2012 et le lancement du projet par Arno Wielders et Bas Lansdorp, les médias du monde entier ont parlé et relayé cette ambitieuse promesse tenue par Mars One, mais nombreux sont ceux qui pointaient déjà du doigt la crédibilité d'une telle entreprise. Les scientifiques n'ont d'ailleurs pas tardé à se faire entendre, à l'instar du Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui publiait un rapport accablant en 2014 en montrant les incohérences du projet qui mèneraient les premiers colons qui fouleraient le sol martien vers une mort certaine.

La crédibilité du projet et de ses créateurs avait par ailleurs déjà été bien ternie par Joseph Roche en 2015. Cet homme qui a été l'un des 100 finalistes du programme de sélection de colons de Mars One, a dénoncé les manipulations de la start-up qui avait par exemple annoncé que plus de 200 000 candidats avaient postulé pour devenir les premiers colons martiens, alors qu'en réalité ils n'étaient qu'une poignée de milliers.

Par la suite, le débat organisé entre le MIT et la start-up a assurément dévoilé le vrai visage de cette dernière, celui d'une fausse promesse aux allures de blagues dont le projet relevait de la naïveté dans le meilleur des scénarios, ou consistait à vendre de la poudre de perlimpinpin dans le pire ! Suite à cette déconvenue, le projet Mars One a peu à peu disparu de l'actualité ... jusqu'à aujourd'hui !

Bien que l'on puisse être heureux qu'un tel programme d'exploration spatial, cherchant à se financer en mettant au point une émission de téléréalité, soit désormais au point mort, espérons que cela ne détériore pas l'enthousiasme du grand public et des chercheurs pour un jour tenter de mettre au point une mission habitée à destination de la planète rouge !
Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge
Spécialiste Image

Pigiste pour Clubic depuis 2018, j’ai d’abord pris la plume pour parler d’actualités, avant de me spécialiser peu à peu sur les catégories PC & Gaming, notamment les écrans et périphériques, ainsi que l’image et le son, plus particulièrement tout ce qui touche au Home Cinema : les téléviseurs, vidéoprojecteurs et barres de son.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (5)
iosandroid

Beau rêve mais malheureusement temps qu’on aura pas une nécessité économique (minage des astéroïdes) ou sanitaire (pollution, guerre, …) d’aller dans l’espace, l’Homme restera sur notre “petite” Terre. Raison de plus s’il en fallait une pour en prendre soin et arrêter de la détruire…

carinae

c’est clairement trop cher et pas rentable … A moins de monter un projet international je ne vois pas trop qui pourrait se permettre ce genre de projet. Même des pays comme les USA ou l’Europe vont très certainement y regarder a 2 fois avant d’y envoyer une mission habitable. A moins qu’E Musk ait suffisamment d’argent a perdre …

Al_Jardine

À mon âge quasi-canonique… on en a vu des vertes et des pas mûres… Alors toutes ces histoires de colonisation du sytème solaire (pour commencer… l’année prochaine on s’occupera de la galaxie…) me font plus penser au marketing des emprunts russes (ah… les richesses enfouies sous le permafrost…) qu’aux historiettes d’Isaac Asimov… fort divertissantes au demeurant… Curieux que des marchands de Müesli aient mis les doigts dans ce genre de caca… on les a connus plus sérieux…!

jls2211

Comme tout ces projets monopolisant des sommes importantes qui pourraient servir sur terre, plutôt qu’une idées complètement absurde.

Yves21_haut

Heu je pense qu’il y a une erreur… C’est la partie commerciale de l’entreprise qui est déclarée en faillite…

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles