Europe est l'un des astres les plus prometteurs en ce qui concerne la recherche de vie au sein du système solaire ! La lune de Jupiter pourrait en effet abriter un océan liquide et salé sous son épaisse surface glacée. Les geysers d'eau détectés à sa surface par le passé tendent à présager qu'Europe serait en mesure d'abriter certaines formes de vie.
Avec un lancement prévu aux environs de 2023, la mission Europa Clipper tentera de répondre à ces questions, mais avant cela la NASA doit mettre au point l'antenne qui accompagnera la sonde et permettra de transférer les téraoctets de données concernant Europe.
Une mission d'un grand intérêt scientifique
La mission Europa Clipper est actuellement l'un des plus ambitieux projets de la NASA en ce qui concerne la recherche d'une forme de vie dans notre système solaire. Toutefois, et comme le montre les projets avortés de ces dernières décennies (Europa Orbiter, Jupiter Icy Moons Orbiter, Jupiter Europa Orbiter), les missions d'exploration d'objets externes du système solaire sont complexes à mettre en œuvre, notamment en raison de la distance qui sépare Europe de la Terre et du Soleil.À l'instar des équipements et des matériaux utilisés pour la fabrication de la sonde, l'antenne permettant aux instruments de renvoyer les données collectées vers la Terre est d'une importance capitale. La sonde, qui devra réaliser une reconnaissance détaillée d'Europe, notamment afin de déterminer la présence d'eau sous sa croûte glacée, devra en effet transmettre plus de 5 To de données durant sa mission.
Une série de tests sur le point d'être achevée
C'est pour cette raison que la NASA teste actuellement un prototype de la future antenne qui permettra de nous retourner les données scientifiques, ainsi que les images recueillies par les instruments d'Europa Clipper. Il ne s'agit bien entendu pas d'une antenne parabolique comme celle que l'on a l'habitude de voir, mais d'un prototype grandeur nature (3 mètres de haut) d'une antenne à gain élevé - high-gain antenna (HGA).Des chercheurs du JPL, du Laboratoire de physique appliquée de l'Université John Hopkins, ainsi que des membres du centre de recherche de Langley, lieu où se trouve actuellement l'antenne en zone de test expérimental (ETR), s'affairent à tester l'instrument afin d'évaluer ses performances et de démontrer ses capacités de pointages ultra-précises, indispensables pour la mission Europa Clipper.
L'ETR est une zone de test sous environnement contrôlé, de la même façon que l'est le simulateur spatial du JPL où a récemment été testé l'hélicoptère de reconnaissance qui partira pour Mars dans le cadre de la mission Mars 2020.
Thomas Magner, Chef de projet adjoint de la mission Europa Clipper, explique : « Les mesures qui seront réalisées dans l'ETR démontreront que la mission Europa Clipper peut récupérer un grand volume de données scientifiques pour les transmettre sur Terre et finalement déterminer l'habitabilité d'Europe ».
Un lancement prévu entre 2022 et 2025
Le communiqué de presse du JPL assure également que les essais sont sur le point d'être achevés. Néanmoins, les chercheurs devraient revenir à l'ETR d'ici 2020 pour des tests supplémentaires qui porteront cette fois-ci sur l'instrument qui décollera avec la sonde, et non sur un prototype.La date de lancement de la mission n'est pas encore connue avec précision, mais elle pourrait se situer entre 2022 et 2025. Le voyage jusqu'à Europe durera quant à lui entre trois et sept ans, une durée qui n'est pas encore connue avec exactitude elle non plus puisqu'elle dépendra du lanceur utilisé ainsi que de l'alignement planétaire selon la date de lancement.
Aux dernières nouvelles, la NASA pourrait avoir recours au lanceur Falcon Heavy de SpaceX ou au Delta IV Heavy de ULA (United Launch Alliance) pour cette mission.