Pour cartographier Mars en haute résolution, les agences se reposent aujourd'hui sur des satellites. Un groupe de chercheurs américains propose pour sa part de déployer, au moment de l'atterrissage des futures missions sur la surface de la planète rouge, tout un groupe de petits planeurs.
Le constat de cette équipe, constituée de chercheurs de l'Université de l'Arizona et du centre de recherche NASA Ames, est simple : il n'y a pour l'instant pas d'alternatives entre l'étude de Mars depuis l'orbite (qui est globale, mais peu précise) et celle réalisée avec des robots à la surface (qui est locale, mais très précise). On pourrait alors en apprendre beaucoup sur la planète rouge en y envoyant de petits avions, équipés de moins de 5 kg de charge utile (caméra, matériel de transmission des données et petits instruments scientifiques), capables de voler sur de longues distances.
Reste que le vol propulsif sur Mars est difficile : se posent en effet la question du manque de carburant pour voler, et le souci de se poser régulièrement tout en restant intact. D'où cette proposition nouvelle d'utiliser des planeurs légers, au pilotage autonome, capables de profiter des courants porteurs au-dessus des reliefs de Mars.
Un concept original
Pour limiter les coûts, ces chercheurs proposent d'embarquer les planeurs en tant qu'ajout sur des missions plus importantes, comme celle d'un futur orbiteur de la NASA autour de Mars, ou bien en tant que ballast sur l'un des prochains atterrisseurs ( Curiosity embarquait par exemple des masses de tungstène utilisées pour l'équilibrer lors de sa rentrée dans l'atmosphère). Une fois à quelques kilomètres d'altitude, les petits planeurs pourraient sortir de leur rangement et déployer des ailes gonflables et orientables de plusieurs mètres.À l'aide d'un contrôle de vol embarqué et autonome, ces petits véhicules utiliseraient ensuite les courants des vents martiens pour naviguer et inspecter des zones prédéfinies, en volant « comme l'albatros », passant d'un courant à l'autre avec le minimum d'effort. Les auteurs de la recherche imaginent ainsi des vols d'une durée de quelques heures à plusieurs jours.
Des planeurs qui apprennent
Dans le cadre d'une arrivée progressive au-dessus d'une zone à inspecter (en étant, par exemple, largués un par un depuis un orbiteur dans de petites capsules), ces planeurs pourraient également établir des cartes des vents au-dessus de zones délicates afin d'améliorer les conditions des vols suivants et donc, devenir de plus en plus efficaces au cours de leur mission.Alternativement, les chercheurs proposent aussi une solution avec un petit dirigeable à la place des ailes. En d'autres termes, nous ne sommes pas à court d'idées pour explorer Mars !
Source : Arxiv