Des chercheurs proposent d’explorer Mars à l’aide de petits planeurs

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 10 octobre 2019 à 14h47
Valles Marineris
Les reliefs de Mars sont pour l'instant inaccessibles

Pour cartographier Mars en haute résolution, les agences se reposent aujourd'hui sur des satellites. Un groupe de chercheurs américains propose pour sa part de déployer, au moment de l'atterrissage des futures missions sur la surface de la planète rouge, tout un groupe de petits planeurs.

Le constat de cette équipe, constituée de chercheurs de l'Université de l'Arizona et du centre de recherche NASA Ames, est simple : il n'y a pour l'instant pas d'alternatives entre l'étude de Mars depuis l'orbite (qui est globale, mais peu précise) et celle réalisée avec des robots à la surface (qui est locale, mais très précise). On pourrait alors en apprendre beaucoup sur la planète rouge en y envoyant de petits avions, équipés de moins de 5 kg de charge utile (caméra, matériel de transmission des données et petits instruments scientifiques), capables de voler sur de longues distances.

Reste que le vol propulsif sur Mars est difficile : se posent en effet la question du manque de carburant pour voler, et le souci de se poser régulièrement tout en restant intact. D'où cette proposition nouvelle d'utiliser des planeurs légers, au pilotage autonome, capables de profiter des courants porteurs au-dessus des reliefs de Mars.

Un concept original

Pour limiter les coûts, ces chercheurs proposent d'embarquer les planeurs en tant qu'ajout sur des missions plus importantes, comme celle d'un futur orbiteur de la NASA autour de Mars, ou bien en tant que ballast sur l'un des prochains atterrisseurs ( Curiosity embarquait par exemple des masses de tungstène utilisées pour l'équilibrer lors de sa rentrée dans l'atmosphère). Une fois à quelques kilomètres d'altitude, les petits planeurs pourraient sortir de leur rangement et déployer des ailes gonflables et orientables de plusieurs mètres.

À l'aide d'un contrôle de vol embarqué et autonome, ces petits véhicules utiliseraient ensuite les courants des vents martiens pour naviguer et inspecter des zones prédéfinies, en volant « comme l'albatros », passant d'un courant à l'autre avec le minimum d'effort. Les auteurs de la recherche imaginent ainsi des vols d'une durée de quelques heures à plusieurs jours.

Des planeurs qui apprennent

Dans le cadre d'une arrivée progressive au-dessus d'une zone à inspecter (en étant, par exemple, largués un par un depuis un orbiteur dans de petites capsules), ces planeurs pourraient également établir des cartes des vents au-dessus de zones délicates afin d'améliorer les conditions des vols suivants et donc, devenir de plus en plus efficaces au cours de leur mission.

Alternativement, les chercheurs proposent aussi une solution avec un petit dirigeable à la place des ailes. En d'autres termes, nous ne sommes pas à court d'idées pour explorer Mars !

Source : Arxiv
Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (4)
Fulmlmetal

Par le passé d’autres projets identiques avaient été envisagés. Espérons qu’avec la multiplication de mission cela va permettre de tel projet voir le jour.
Un avion je n’y croit pas, l’air est trop faible pour avoir un vol stable, il faudra compenser avec une vitesse conséquente et cela sera énergivore. Pire l’atterrissage sera une opération trop complexe.
Le ballon était envisagé par la passé et avait l’avantage de se poser la nuit et remonter le jour. mais il n’est pas dirigeable.
Le ballon dirigeable est clairement la meilleure option. On reverait tellement d’avoir des vues d’Olympus mons ou Marineris Valles

gwlegion

je suis un peu comme toi … explorer mars par les air m’a toujours paru peu fesable a cause de la pression atmospherique trop faible.
il en vas de meme pour les ballons … si il y a peu de pression atmospherique, on peut pas voller bien haut. (poussée d’archimede, toussa toussa)

de plus, il faudrais importer les gaz depuis la terre … ou alors un ballon a air chaud, mais je te reconte pas la conso de fou.

pour moi, ce qui pourrais le faire, c’est un mix des deux … un rover capable de rouler et de voller sur de courtes distances … ca permettrai par saut de puces, de changer de zone rapidement … mais avec de gros couts en energie, qu’il faudrais recharger au sol … et donc un usage prematuré des batteries.

Fulmlmetal

pour soulever un rover il faudrait une énergie trop importante.
Vu que l’objectif d’un engin aerien semble pour le moment etre juste de la cartographie HD, autant limiter à une camera et son unité de stockage, communication, et batterie.
Un ballon reste envisageable en stockant le gaz dans une sparklette sous haute pression, une fois percuté le gaz irait deployer le ballon. l’utilisation d’hélice est facilement envisageable meme s’il faudra s’attendre à un déplacement tres lent.
Bref c’est techniquement faisable, reste la volonté de le faire.

ebottlaender

L’article scientifique en lien décrit très bien la faisabilité d’un vol… en planeur :wink:

S’agissant d’une équipe de recherche ils n’ont pas fait cette proposition “au hasard” mais avec plusieurs solides arguments !

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles