Pour Michel Mayor, prix Nobel de physique 2019, l'humanité ne migrera pas sur d'autres planètes

Bastien Contreras
Publié le 11 octobre 2019 à 17h10
planète exoplanète vue d'artiste exo

Le scientifique suisse, Michel Mayor, récent lauréat du prix Nobel de physique, a tenu à battre en brèche une idée qu'il considère comme saugrenue. Selon lui, les êtres humains ne pourront pas coloniser d'autres planètes, même si la Terre devient hostile à la vie, à cause de la distance nous séparant de ces astres.

Mardi dernier, le prix Nobel de physique 2019 était attribué à un cosmologiste américain et à deux astrophysiciens suisses. Les deux astronomes, Michel Mayor et Didier Queloz, ont été récompensés pour avoir découvert la première exoplanète, en 1995.

Un trajet de plusieurs centaines de milliers d'années

Depuis cet événement, 4 000 autres objets célestes de ce type ont été repérés, et certains d'entre eux pourraient avoir un environnement adapté à la vie (sans que cela soit, pour l'heure, avéré). Il n'en fallait pas plus pour voir surgir une théorie selon laquelle l'une de ces planètes lointaines pourrait servir de « Terre de secours », dans le cas où la nôtre deviendrait suffocante.

Mais vous pouvez défaire vos bagages, car Michel Mayor s'inscrit en faux contre cette idée. En marge d'une conférence près de Madrid, il a déclaré : « C'est totalement fou ». Selon lui, le problème ne vient pas de la constitution de ces exoplanètes, mais du temps qu'il faudrait pour les atteindre. Et ce, même dans l'hypothèse « optimiste » où l'une d'entre elles se situerait « à quelques dizaines d'années-lumière, ce qui n'est pas beaucoup ». Dans ce cas, le voyage durerait « quelques centaines de millions de jours, avec les moyens à notre disposition aujourd'hui ».


Pas (encore) de réponse au sujet de la vie extraterrestre

Pour le scientifique, il n'y a donc pas d'alternative, il faut « prendre soin de notre planète, elle est très belle et toujours tout à fait accueillante ».

L'objet de ses recherches n'était donc pas de trouver une nouvelle terre d'accueil pour l'humanité, mais plutôt de savoir s'il existait d'autres mondes dans l'Univers. De plus, étudier des corps célestes ressemblant à la Terre peut nous permettre de mieux comprendre l'origine et le fonctionnement de notre planète.


Quant à la question de la présence de la vie sur ces exoplanètes, Michel Mayor avoue ne pas pouvoir y répondre. Pour lui, ce sera à la « prochaine génération » de concevoir les techniques permettant de résoudre ce mystère. Et également de trouver un moyen de voyager (beaucoup) plus vite ?

Source : Phys.org
Bastien Contreras
Par Bastien Contreras

Ingénieur télécom reconverti en rédacteur web. J'écris sur les high tech, les jeux vidéo, l'innovation... J'ai d'ailleurs été responsable d'accélérateur de startups ! Mais je vous réserve aussi d'autres surprises, que vous pourrez découvrir à travers mes articles... Et je suis là aussi si vous voulez parler actu sportive, notamment foot. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme du FIFA, mais ça fait plus mal aux jambes.

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BetaGamma

Mais non, On est sauvé… l’autre guignol de Musk veut rendre vivable Mars à coup de bombes atomiques !

tmtisfree

Prédire le futur “avec les moyens à notre disposition aujourd’hui” est un peu bizarre pour un scientifique : pour le moins il aurait pu imaginer que ces moyens vont évoluer avec le temps. Comme quoi on peut être bon dans son domaine sans que cela se vérifie ailleurs.

Judah

Ca c’est certain, juste un fantasme humain comme voyager dans le temps ou ce genre de chose.

leochok

Ah bon ? C’est pas comme dans les films ?

Non mais sans blague, suffit pas d’être récompensé prix Nobel pour s’en rendre compte. L’humanité restera dans son système solaire pendant quelques siècles. Et aller au delà … on sera tous morts j’espère lol

Al_Jardine

Sais pas si ce Suisse connaît Raoul mais ce qui est sûr c’est qu’il ne connaît pas l’Amérique… Le capitaine de vaisseau Trump et son ingénieur en chef Musk (ils ont fait la même école de commerce) ne vont en effet pas tarder à mettre le cap sur les exoplanètes les plus proches. Les postulants à cette quête d’une nouvelle terre promise où flottera la bannière étoilée à l’exclusion de toute autre peuvent dès maintenant réserver leur place en écrivant à Mars a-Lago Club, c/o D. Trump, 1100 S. Ocean Blvd., Palm Beach, Florida, United States. Hispaniques et autres ressortissants de shitholes prière de vous abstenir.

tangofever

Ca en bouche un coin, résigné à mourir sur terre, le lot de tous les êtres vivants qui y vivent, l’homme croyait quoi !
Une planète donne la vie et la reprend avant de s’éteindre sur elle-meme .

Keoden

Bof, on disait à une époque que l’homme ne volerait jamais et c’est le cas ! Mais il a trouvé un moyen détourné d’y parvenir.
Les sciences comme la mécanique quantique prouve au moins une chose, on ne comprends pas grand chose à ce qui nous entoure alors un jour, qui sais …

salo86

Le problème de Mars est que la gravité n’est qu’à 0.4 (si celle de la Terre est à 1). A long terme, notre corps n’est pas fait pour supporter une gravité si faible. On devrait plutôt coloniser Vénus (gravité 0.9), certes pas au sol, mais plutôt dans le ciel (bonne composition de gazs, bonnes températures…) Un peu comme la cité des nuages ^^

PirBip

Et avec quelle énergie magique vous voulez coloniser une nouvelle planète ? Il faut du carburant pour faire décoller toutes les missions prochaines ! Et nos réserves d’énergies non-entropiques sont limitées.

Techniquement, l’humanité a déjà voyagé plus loin que son système solaire. Les sondes Voyager sont déjà allées plus loin que Pluton, donc l’humanité a déjà laissé une trace de son passage sur d’autres planètes.

La solution qu’on aurait serait d’aller sur une lune de Jupiter ou de Saturne, notamment Encelade qui fait 500km de diamètre et qui couve un océan profond de 65 kilomètres sous une grande croûte de glace. On pourrait coloniser Mars, mais ça ne peut pas être “comme sur terre” car aucune atmosphère ne peut s’y tenir et qu’il n’y a pas assez de CO2 pour pouvoir faire un effet de serre suffisant.

Pareil pour Ganymède, Callisto,ou Europe qui pourraient avoir un océan sous leur croûte (pour Europe, on en est presque sûr). Problème : Jupiter a un rayonnement magnétique tellement intense que tenter une expédition là-bas nécessiterait des couvertures anti-radioactives évitant qu’on y meure en 5 jours. Problème deux : les lunes de Jupiter sont 30 fois plus lointaines que Mars… et pour y aller il faudra donc soit beauuuuucoup de temps, soit beauuuuuuucoup d’énergie. La trouverons-nous sur la Lune ou sur Mars ? Dans les deux cas, la colonisation prendra plusieurs siècles.

Si elle est possible, et si l’humain survit à ce qu’il s’inflige aujourd’hui ! Mais ça, c’est un autre débat. Dans tous les cas, il est très fortement improbable que nous assistions à une colonisation humaine de notre vivant. Même si la colonisation au bêtes de Silicium est, elle, déjà entamée.

odyssseus

Oui, avec nos petits moyens actuels, c’est très loin et très lent. Jupiter n’est pas 30 fois plus éloignée que Mars, la distance la plus courte (qu’on utiliserait sans doute pour s’y rendre) est plus proche de 10,5 fois la distance Terre - Mars.

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