Le scientifique suisse, Michel Mayor, récent lauréat du prix Nobel de physique, a tenu à battre en brèche une idée qu'il considère comme saugrenue. Selon lui, les êtres humains ne pourront pas coloniser d'autres planètes, même si la Terre devient hostile à la vie, à cause de la distance nous séparant de ces astres.
Mardi dernier, le prix Nobel de physique 2019 était attribué à un cosmologiste américain et à deux astrophysiciens suisses. Les deux astronomes, Michel Mayor et Didier Queloz, ont été récompensés pour avoir découvert la première exoplanète, en 1995.
Un trajet de plusieurs centaines de milliers d'années
Depuis cet événement, 4 000 autres objets célestes de ce type ont été repérés, et certains d'entre eux pourraient avoir un environnement adapté à la vie (sans que cela soit, pour l'heure, avéré). Il n'en fallait pas plus pour voir surgir une théorie selon laquelle l'une de ces planètes lointaines pourrait servir de « Terre de secours », dans le cas où la nôtre deviendrait suffocante.Mais vous pouvez défaire vos bagages, car Michel Mayor s'inscrit en faux contre cette idée. En marge d'une conférence près de Madrid, il a déclaré : « C'est totalement fou ». Selon lui, le problème ne vient pas de la constitution de ces exoplanètes, mais du temps qu'il faudrait pour les atteindre. Et ce, même dans l'hypothèse « optimiste » où l'une d'entre elles se situerait « à quelques dizaines d'années-lumière, ce qui n'est pas beaucoup ». Dans ce cas, le voyage durerait « quelques centaines de millions de jours, avec les moyens à notre disposition aujourd'hui ».
Pas (encore) de réponse au sujet de la vie extraterrestre
Pour le scientifique, il n'y a donc pas d'alternative, il faut « prendre soin de notre planète, elle est très belle et toujours tout à fait accueillante ».L'objet de ses recherches n'était donc pas de trouver une nouvelle terre d'accueil pour l'humanité, mais plutôt de savoir s'il existait d'autres mondes dans l'Univers. De plus, étudier des corps célestes ressemblant à la Terre peut nous permettre de mieux comprendre l'origine et le fonctionnement de notre planète.
Quant à la question de la présence de la vie sur ces exoplanètes, Michel Mayor avoue ne pas pouvoir y répondre. Pour lui, ce sera à la « prochaine génération » de concevoir les techniques permettant de résoudre ce mystère. Et également de trouver un moyen de voyager (beaucoup) plus vite ?
Source : Phys.org