Les satellites lancés au tout début de la conquête spatiale sont aujourd’hui considérés comme de véritables reliques. Et l’un d’entre eux attire particulièrement l’attention des chercheurs pour un possible retour sur Terre : Vanguard 1, le plus ancien satellite encore en orbite terrestre.

Une maquette de Vanguard 1. ©Wikimédia / Domaine public
Une maquette de Vanguard 1. ©Wikimédia / Domaine public

Lancé le 17 mars 1958, Vanguard 1 est en orbite depuis plus de 67 ans. S’il ne s’agissait pas du premier satellite artificiel à atteindre l’espace, il est bel et bien le seul à encore s’y trouver aujourd’hui. À titre de comparaison, Sputnik 1 est rentré dans l’atmosphère seulement trois mois après son lancement en octobre 1957, tandis qu’Explorer 1, lancé un peu avant Vanguard 1 en janvier 1958, s’est désintégré en 1970.

Une valeur historique inestimable

Un groupe de réflexion indépendant incluant des ingénieurs aérospatiaux, historiens et écrivains a proposé d’aller récupérer Vanguard 1, qui possède aujourd’hui une valeur historique et technologique considérable. L’idée serait tout d’abord d’étudier l’impact du temps, des radiations et des micrométéorites sur un objet resté en orbite pendant plus de six décennies.

De même, l’analyse de ses cellules solaires, batteries, métaux et isolants après avoir résisté à l’environnement spatial permettrait des progrès en ingénierie des matériaux. Vanguard 1 a en effet été le premier satellite alimenté par énergie solaire, il orbite aujourd’hui à environ 660 kilomètres d’altitude.

« Pour les ingénieurs en matériaux et les historiens de l'espace, il s'agirait d'une opportunité d'apprentissage sans précédent. Retrouver Vanguard 1 serait un défi, mais un pas en avant réalisable et inestimable pour l'ensemble de la communauté spatiale américaine », estime le groupe.

Le plan élaboré par le groupe consisterait en deux phases. La première viserait à évaluer l’état général du satellite, qui ne transmet plus depuis 1964, en l’observant à distance au travers de capteurs haute résolution. La récupération physique, elle, serait envisagée selon différents scénarios alternatifs : une descente en orbite basse à l’aide d’un véhicule spatial, un transport vers la Station spatiale internationale (ISS) pour être rapatrié sur Terre ou une récupération directe grâce à une mission dédiée.

Explorer 1, le premier satellite de la NASA qui s'est depuis désintégré dans l'atmosphère. ©NASA
Explorer 1, le premier satellite de la NASA qui s'est depuis désintégré dans l'atmosphère. ©NASA

Et si un acteur privé pointait le bout de son nez ?

Chacune des solutions poserait des défis techniques considérables. Pesant seulement 1,46 kilogrammes, Vanguard 1 est difficile à repérer et à manipuler en raison de sa grande fragilité causée par l’environnement spatial dans lequel il baigne depuis six décennies.

La mission se devrait donc extrêmement technique et délicate, avec un très gros budget. Pour cela, le groupe d’étude suggère la participation d’un acteur privé. Des noms comme Jeff Bezos avec Blue Origin ou Jared Isaacman, l’astronaute privé nommé comme administrateur de la NASA, viennent en tête.

Un tel projet permettrait aussi de tester en grandeur nature des services de récupération en orbite, une compétence s’avérant de plus en plus cruciale, notamment pour développer des protocoles pour la gestion des débris spatiaux.

À découvrir
Explorons l’orbite basse, un petit monde au-dessus du monde

04 janvier 2021 à 09h37

Décryptage

Source : Space.com