Pour son 5e succès de l'année, le petit lanceur de RocketLab a envoyé un petit satellite pour l'entreprise Astro Digital. À partir du prochain décollage, prévu fin novembre, Electron devrait changer et s'équiper progressivement pour la réutilisation.
À 03h22 (heure de Paris) ce 17 octobre, un lanceur Electron a décollé de Nouvelle-Zélande, emmenant avec lui le satellite Palisade pour le compte d'Astro Digital. Ce dernier ne mesurait que 20 x 20 x 40 cm (format « 16U »),et a été libéré à environ 1 200 km d'altitude, une heure et onze minutes après la mise à feu. L'occasion de profiter des magnifiques images de la péninsule de Mahia, mais aussi des excellentes performances du petit lanceur dédié au lancement de satellites. RocketLab, avec neuf décollages (dont huit réussites) en trois ans, fait office de leader dans le petit monde du NewSpace, la plupart de ses concurrents directs n'ayant pas encore mis leurs fusées en service.
Et RocketLab ne compte pas s'arrêter là, puisqu'un nouveau site de lancement est pratiquement prêt à Wallops en Virginie (USA) afin de doubler la cadence...
Electron, version classique...
Utilisé pour ce vol, Electron est un petit lanceur de 17 mètres de haut, qui utilise neuf moteurs Rutherford (partiellement imprimés en 3D) sur le premier étage et un unique moteur Rutherford sur le second étage. Son petit étage supérieur Curie fonctionne à partir de carburant « vert » et se désorbite systématiquement à la fin d'une mission pour tenter de ne laisser aucune pollution en orbite. L'entreprise peut également équiper son lanceur d'un étage Curie modifié pour proposer une véritable plateforme satellitaire adaptable aux besoins de ses clients.Electron version modifiée...
À partir du 10e vol, prévu à la fin du mois prochain, Electron devrait être modifié, pour supporter les efforts liés à la réutilisation du premier étage de la fusée : sont ainsi attendus des moteurs plus puissants, mais aussi, et surtout, un premier étage modifié pour résister à la difficile rentrée atmosphérique à une vitesse de plusieurs milliers de km/h.Contrairement à son homologue sur la Falcon 9 de SpaceX, Electron n'embarque pas suffisamment de carburant pour rallumer ses neuf moteurs. Aussi, après la traversée de l'atmosphère, l'étage devra ouvrir des parachutes et être récupéré par un hélicoptère... Mais cet opération se fera dans un second temps, et les premiers essais, le mois prochain, se concentreront sur le « mur », c'est-à-dire le guidage de l'étage à travers l'atmosphère.
L'objectif, selon Peter Beck (P.-D.G. et créateur de RocketLab) n'est pas de faire des économies avec une technologie réutilisable, mais de réussir à augmenter les cadences de vol, pour dépasser les challenges de la production en série.
Source : Space Flight Now