Le futur télescope orbital James Webb (JWST), dont les deux moitiés ont été réunies plus tôt cette année, a été déployé une nouvelle fois dans le cadre de ses essais. D'ici un an, il sera transféré en Guyane en vue de son lancement.
Pour fonctionner correctement à 1,5 million de kilomètres de la Terre, le gigantesque télescope et ses 18 miroirs, alignés avec une précision micrométrique, auront besoin d'une protection unique. Un pare-soleil déployable, constitué de cinq couches isolantes de kapton, et recouvert d'une très fine couche d'aluminium. Un ensemble aussi léger que fragile, qui permettra de garder le côté ensoleillé à 110°C, et le côté « télescope et instruments » à -237°C, température idéale pour faire fonctionner ses instruments.
Mais la phase de déploiement a déjà réservé quelques surprises. Il y a deux ans, lors d'un test, une partie avait été légèrement déchirée, et quelques éléments avaient été retrouvés détachés, sous le pare-soleil. Un ensemble d'erreurs humaines et techniques qui, ajoutées à quelques faux pas sur la partie satellite du télescope contenant la propulsion et les outils de communications, avaient joué dans la décision de la NASA de retarder le décollage du JWST à mars 2021.
Plier, déplier, plier, déplier
À présent, tout semble rentrer dans l'ordre. Déployé pour la première fois au centre spatial Goddard avec tous ses éléments, le pare-soleil s'est comporté exactement comme prévu, et ce après avoir subi une importante batterie de tests cet été. Il va désormais être doucement et finement replié, pour revenir au format qu'il occupera sous la coiffe d'Ariane 5 le jour de son lancement, mais devra subir une nouvelle série d'essais cet hiver, au cours desquels il sera soumis à des vibrations acoustiques et mécaniques. L'objectif est de vérifier que le lancement lui-même ne risque pas de perturber un seul élément du télescope.Rien n'est à laisser au hasard : contrairement à Hubble, le JWST est doté d'éléments si critiques qu'il ne pourra pas être réparé une fois en orbite... D'autant plus qu'il sera placé au point de Lagrange Terre-Soleil L2, qu'aucun véhicule habité n'a jamais visité.
Le télescope qui valait 10 milliards...
Cela fait déjà plusieurs années que les activités principales du télescope JWST consistent en des tests, tant les équipes tentent d'éliminer un maximum de risques sur ce projet improbable, qui aura coûté près de 10 milliards de dollars, et nécessité une multitude d'innovations techniques pour représenter une percée majeure dans le domaine de l'imagerie orbitale. Une activité si attendue que les premiers mois d'opérations de « James Webb » sont réservés par des laboratoires depuis des années.Par chance, plusieurs technologies développées à cette occasion peuvent prendre leur essor et venir en aide à d'autres équipes scientifiques. C'est le cas d'un capteur à micro-occultations qui sera testé le 17 octobre pour observer une galaxie dans le cadre du projet FORTIS.
Source : NASA