Le 5 novembre, une équipe de scientifiques a pu ouvrir une boite contenant de la poussière du sol lunaire, fermée sur la Lune par Gene Cernan en décembre 1972. C'est la première fois depuis 40 ans que l'agence américaine autorise l'étude des précieux échantillons restants.
Depuis 47 ans et son retour sur Terre, l'échantillon 73002 est resté précieusement conservé dans une boite scellée. Au retour des missions Apollo 15, 16 et 17, une partie des échantillons a en effet été mise de côté pour être étudiée avec des moyens futurs. Les casiers sont donc restés scellés, certains même dans des conditions particulières de vide depuis leur capture sur la Lune. Depuis les années 70, les instruments scientifiques ont beaucoup évolué, et de nombreuses équipes scientifiques ont déjà demandé accès à ces précieuses poussières.
À présent qu'un retour sur la Lune est d'actualité, il est important de mieux comprendre le sol lunaire. Ainsi, pour la première fois cette année, deux de ces échantillons ont donc été sortis des archives : deux carottes de sol du cratère Lara capturées par Gene Cernan (Apollo 17).
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Les équipes se sont entraînées plusieurs mois pour ne pas gâcher l'occasion. Pour commencer, l'échantillon 73002 ouvert le 5 novembre a été passé aux rayons X, pour connaître la structure de ce qui était dans le « tube » avant d'en sortir la poussière. Puis, le matériau lunaire a été sorti de son tube, dans un caisson spécial à l'atmosphère 100% neutre, en le divisant en sections de quelques millimètres pour étudier les changements en fonction de la profondeur. Le régolite va ensuite être analysé avec différents instruments très performants, d'abord de façon non destructive, puis éventuellement avec d'autres techniques, comme celles capables de couper de minuscules grains de matière pour en observer leur origine.Dans les précieuses archives...
Le groupe qui s'occupe des échantillons s'appelle l'Apollo Next-Generation Sample Analysis (ANGSA), et ils ouvriront le second tube - qui a pour sa part été conservé dans un vide artificiel - en janvier prochain. « J'ai grandi avec les histoires d'Apollo, qui m'ont donné envie de poursuivre une carrière dans le spatial, et maintenant j'ai l'opportunité de contribuer aux études qui mèneront aux prochaines missions lunaires » a déclaré Charis Krysher qui a ouvert l'échantillon, avant d'ajouter : « C'est un grand honneur et une grosse responsabilité, on touche à l'Histoire ».Sur toutes les missions d'échantillonnage modernes, environ 50 % de la matière ramenée est destinée à être stockée sur le long terme pour des études avec de futurs moyens plus développés.
Source : NASA