Une start-up française teste avec succès une propulsion à l’iode en orbite

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 26 novembre 2019 à 19h00
ThrustMe
La start-up française ThrustMe

ThrustMe, start-up fondée en 2017, a équipé d'un premier propulseur innovant à iode, un micro-satellite chinois lancé le 3 novembre. L'allumage a eu lieu avec succès.

C'est une alliance qui s'est jouée très rapidement. Contactée par l'entreprise chinoise Spacety en février 2019, voici que Thrustme équipe, moins de neuf mois plus tard, leur satellite Dianfeng désormais en orbite. Un vrai pari pour les équipes locales, qui font confiance aux français et à leur technologie qui n'avait jusque là pas trouvé le chemin de l'orbite basse.

Premier essai concluant

Soutenus par le gouvernement français, les équipes de ThrustMe ont mis les bouchées doubles et envoyé leur propulseur à iode solide, déjà équipé de son carburant, par avion. C'est déjà un avantage sur d'autres technologies : aucun besoin de pressurisation, tout est livré dans un boitier. Et après une quinzaine de jours en orbite, depuis le 3 novembre ... « Nous n'avons pas eu la patience d'attendre les mois requis. C'était trop tentant de tester ce système historique dès que possible », a déclaré Feng Yang, le fondateur et P.-D.G. de Spacety. Le moteur I2T5 a donc fonctionné quelques dizaines de minutes et prouvé son utilité.


Viens là que je te pousse

Aussi nommé Xiaoxiang-1, le satellite Dianfeng est au format « CubeSat 6U » et ne mesure que 10 x 20 x 30 cm environ. Aussi, les dimensions de I2T5 sont inférieures à celles d'un cube de 10 cm de côté, pour un poids de 900 grammes. Ce système de propulsion à gaz froid éjecte de l'iode, stockée sous forme solide. Il n'est ni complexe, ni dangereux, ni très puissant. Il a d'ailleurs d'abord été développé par ThrustMe comme le sous-système d'un bloc plus complexe de propulsion ionique... Avant que les équipes ne s'aperçoivent que certains micro et nanosatellites avaient simplement besoin d'une mini-poussée capable de lutter contre les effets des particules atmosphériques à basse altitude ou d'éviter une potentielle collision avec un débris.


Ôde à l'iode

Le petit moteur I2T5 sera testé à nouveau dans les semaines à venir, lorsque les autres charges utiles du petit satellite (une caméra multispectrale et une communication laser) auront terminé leur phase de validation. Les dirigeants de ThrustMe et de Spacety sont pour l'instants ravis, et cette technologie pourrait bien se répandre dans le petit monde des tout petits satellites. « Nous sommes maintenant très heureux d'analyser les premières données de vol et de commencer à optimiser nos modèles afin d'améliorer davantage les performances du système. C'est extrêmement encourageant pour nous de continuer à travailler sur l'iode ! », a déclaré J-M. Martinez, ingénieur en chef en dynamique des flux, responsable du développement du produit I2T5 chez ThrustMe.

Source : Presse Polytechnique
Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (4)
sandalfo

Un cub de 10x20x30 cm plus petit qu’un cube de 10cm de côté ? Vraiment ?

cirdan

Il s’agit de la taille du moteur, pas du cube.
« Aussi, les dimensions de I2T5 sont inférieures à celles d’un cube de 10 cm de côté »

ebottlaender

Voilà, le satellite fait la taille d’une boite de chaussures environ (10x20x30 cm) et le moteur I2T5 monté dessus fait 10x10x5 cm environ.

Désolé si ce n’était pas clair.

mecatroid

Bravo les gars, c’est du bon boulot. Créer des choses, on sait le faire en France, mais pour les vendre, c’est pas terrible. Là, on voit un cas concret de vente et de mise en exploitation réelle d’un produit innovant made in France. Bravo !

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