Cerberus Fossae devient la première zone sismique active confirmée sur Mars

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 17 décembre 2019 à 09h13
Cerberus Fossae Mars
La zone Cerberus Fossae photographiée par la sonde Mars Express

Le sismomètre de précision SEIS, actuellement posé sur la surface de Mars, détecte environ deux séismes chaque jour. Les plus importants ont été localisés sous Cerberus Fossae, à 1 600 km de SEIS.

Place aux « Marsquakes »

Lors de la conférence AGU (American Geophysical Union) le 12 décembre à San Francisco, les scientifiques ont donné quelques précisions sur les résultats de la mission InSight, posée sur la surface de Mars depuis le 26 novembre 2018. L'instrument au cœur des discussions est SEIS, le sismomètre dont le CNES a supervisé le développement.

En effet, depuis son déploiement, suivi d'une phase de calibration, SEIS fonctionne de mieux en mieux pour détecter les plus légers « tremblements de Mars », 322 ayant été recensés à ce jour. Une tâche extrêmement difficile car ces séismes sont pour la plupart si faibles qu'ils pourraient se fondre dans le bruit de mesure : le vent, les craquements dus au changements de températures et les autres opérations de l'atterrisseur, qui doivent être filtrés par les équipes sur Terre.

Des résultats attendus

Deux séismes d'une magnitude significative, appelée « Qualité A » par les scientifiques, ont fournis suffisamment de données pour être localisés, a expliqué le responsable scientifique de la mission Bruce Banerdt (aucune référence à Marvel). « Ils sont tous deux issus de la même zone, une région appelée Cerberus Fossae (...). Il y a de récentes coulées de lave dans cette zone. Il y a de récentes inondations dans cette région, et des failles importantes. Donc c'est une région que nous avions mise de côté pour la surveiller, dès que nous avons commencé à enregistrer des événements ».

Peu de surprise donc, mais une première zone active détectée à plus de 1 600 km de distance de plateforme et de ses instruments.

Vivement la suite des données

La sismologie martienne en est encore à ses prémices, et de nombreux résultats inattendus sont au rendez-vous. Par exemple il y a moins d'événements de magnitude importante que prévus, mais plus de petits séismes... De quoi changer les modèles de l'intérieur de Mars ? Pas encore. « Cela nous dit que Mars distribue son énergie d'une façon différente entre différents types de séismes... Ou alors que nous avons encore du travail à faire pour mieux identifier les tremblements de Mars » !

L'instrument allemand HP3 a lui aussi fait l'objet de conférences à l'AGU, mais ces dernières concernent son sauvetage : après neuf mois de déploiement et beaucoup de péripéties, la tête de forage n'a pas encore réussi à s'enfoncer correctement dans le sol de Mars.

Source : EOS
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