Avec Boeing, une nouvelle équipe va examiner les causes du problème d'horloge interne qui a empêché le véhicule de rejoindre la Station Spatiale Internationale le 21 décembre dernier.
Une liste d'erreurs
Il faut en effet rechercher les causes de ce problème en profondeur. Grâce aux premiers communiqués, on sait déjà qu'une fois en orbite, la capsule CST-100 Starliner de Boeing a mal interprété une donnée issue de l'étage supérieur de la fusée Atlas-V, entraînant un décalage de 11 heures sur l'horloge interne du vaisseau, qui s'est alors mal orienté, a dépensé trop de carburant et a raté son rendez-vous avec l'ISS.Toutefois, la NASA doit aller plus loin et étudier toutes les pistes : comment cette erreur a-t-elle pu passer les simulations ? Existe-t-il d'autres erreurs logicielles, non révélées au cours de ce vol ? Une équipe conjointe entre l'agence et Boeing est à pied d'œuvre, et devra rendre son rapport dans deux mois environ.
La confiance, ou le second vol
L'objectif est double. D'abord, s'assurer qu'il ne reste pas d'autre « vice caché », car l'échec de ce vol de démonstration a été embarrassant pour les acteurs du projet, qui plus est après cinq années de développement. De surcroît, l'agence américaine cherche à établir, à travers une série de vérifications et d'étude des données de vol, si oui ou non elle a besoin d'un second vol de validation. Si cela peut sembler évident (après tout, l'amarrage automatisé avec l'ISS n'a pas eu lieu et c'est un point crucial), un second essai de ce type ferait prendre au moins six mois de retard à l'ensemble du programme. Or il n'y a peut-être pas lieu de produire des résultats de test, tant qu'il est sûr que les procédures de sécurité (pour les occupants de la capsule comme pour ceux de l'ISS) auraient été respectées.C'est un point crucial, et Boeing assure que si des astronautes avaient effectivement été présents dans Starliner, non seulement ils auraient bénéficié d'un voyage en toute sécurité, mais ils auraient probablement pu corriger l'erreur d'horloge et d'orientation.
Lourdes décisions
La NASA, qui décidera seule si un deuxième décollage sans astronautes est nécessaire ou non, ne se prononcera pas avant plusieurs semaines... Son administrateur Jim Bridenstine a tout de même prévenu que même si un amarrage était prévu contractuellement pour valider les travaux, cette clause restait négociable puisqu'elle avait été ajoutée par Boeing.Dans les prochains jours, les yeux se tourneront vers le concurrent SpaceX, qui devrait réaliser son dernier test d'envergure avant le décollage d'astronautes : un essai du système d'évacuation de Crew Dragon en vol est prévu le 18 janvier, essai que vous pourrez suivre en direct, avec Clubic !
Source : NASA