Les astronautes Koch et Meir changent les batteries de l'ISS dans des conditions difficiles

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 16 janvier 2020 à 15h10
Astronaute Meir ISS
L'astronaute Jessica Meir en scaphandre lors de la sortie précédente

Malgré une panne du système censé assurer la lumière et la vidéo sur son scaphandre, Christina Koch a pu assister Jessica Meir au cours d'une sortie qui a duré 7 heures et 29 minutes.

Un job au bout du monde

La préparation ne fait pas tout, et certaines sorties dans l'espace réservent des surprises difficiles. Ce fut le cas ce 15 janvier, malgré une intense préparation. Jessica Meir et Christina Koch sont en effet sorties du sas Quest sur l'ISS pour continuer de changer les batteries de la station. Une tâche compliquée, notamment parce que le pack de batteries concerné se situe tout au bout de la poutre centrale qui abrite les panneaux solaires et les radiateurs : les deux astronautes n'ont donc pas pu être aidées par le bras robotisé de la station.

Toutefois, ce n'est pas la première manipulation de ce genre : depuis 2016 les sorties en scaphandre se succèdent pour échanger les anciennes batteries nickel-hydrogène par de nouvelles unités lithium-ion. Sauf qu'hier, arrivée au bout de l'ISS, Christina Koch a eu la désagréable surprise de voir le support externe de son casque se détacher.


Conditions dégradées

Sur les scaphandres spatiaux américains EMU, le support externe du casque est un élément important : il contient deux « lampes de poche » intégrées, qui permettent à l'astronautes de travailler lorsque l'ISS passe dans l'ombre de la Terre (soit 45 minutes toutes les 90 minutes environ), ainsi que la caméra qui transmet son « point de vue » et permet aux équipes au sol de l'aider s'il y a un souci.

Lors de cette mission, le support de Christina Koch s'est donc détaché et Jessica Meir, venue en renfort de sa collègue, n'a rien pu faire pour le rattacher, le plaçant dans un sac. La sortie est ensuite devenue considérablement plus difficile pour Christina Koch, qui a dû travailler avec l'éclairage de sa voisine (ou rester dans l'ombre), et n'a plus pu filmer plus ce qu'elle faisait. Comble de malchance, une heure plus tard ce sont les communications entre son scaphandre et le sol qui se sont fortement dégradées. Heureusement, Jessica Meir l'entendait toujours très bien, sans quoi la sortie aurait été écourtée, pour ne pas mettre l'astronaute en danger.

Résultats impeccables

Après 7 heures et 29 minutes d'efforts, les deux astronautes ont tout de même réussi tous les remplacements de batteries prévus. Elles ont même pris de l'avance sur leur prochaine sortie, prévue ce lundi 20 janvier. Il reste deux unités à changer avant qu'un prochain cargo japonais, prévu dans quelques mois, amène à nouveau tout un pack de nouvelles batteries.

Source : Space Flight Now
Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (4)
megadub

Pas rassurant pour la sécurité des astronautes tout ça :confused:

ebottlaender

Il ne faudrait pas dramatiser non plus, ce sont des professionnels très bien préparés et Christina Koch n’a pas été particulièrement en danger. Par contre, qu’elles aient toutes les deux réussi à terminer toutes les tâches prévues (et même plus) montre qu’elles étaient bien entraînées et qu’elles s’entendent très bien.

Fulmlmetal

Le poids est quasi nul mais la masse est toujours là. Il ne faut pas croire ce préjugé que dans l’espace tout se manipule sans problème quelque soit l’objet. en apsenteur un homme pourra facilement déplacer un frigidaire alors qu’il n’arrivera pas à le faire pour un camion, c’est l’homme qui bougera plus que le camion, question de rapport de masse.

Allo

Bravo à Christina ( et Jessica): mettons en lumière celle qui a assuré et même plus dans l’ombre!!

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles