Les satellites POPPY-7B/GGSE-4 et le télescope IRAS, inactifs en orbite depuis plus de 35 ans, sont passés à moins de 50 mètres l'un de l'autre.
La catastrophe a été frôlée la nuit dernière, à 00h32 (heure de Paris).
Alerte rouge
C'est la petite start-up LeoLabs, spécialisée dans le suivi des satellites et débris en orbite, qui a tiré la sonnette d'alarme la première, le 27 janvier. En effet, les calculs actualisés de trajectoire montraient que deux satellites présentaient un risque élevé de collision, 900 km au-dessus de la ville de Pittsburgh (Etats-Unis). Orbitant dans des sens opposés, l'ancien satellite de la défense américaine POPPY-7B (lancé en 1967) et l'ancien télescope infrarouge international IRAS (lancé en 1983) n'étaient pas capables de manœuvrer et allaient se croiser à une vitesse cumulée de 53 000 km/h.Deux reliques, un choc ?
Le drame n'a cependant pas eu lieu, et les deux satellites inactifs se sont croisés la nuit dernière, passant à moins de 50 mètres l'un de l'autre... En sachant tout de même que POPPY-7B est équipé d'une expérience du mesure du champ gravitationnel (d'où son autre nom de GGSE-4) incluant un mat de 18 mètres de long. Observés par des radars et télescopes optiques dans la nuit et ce matin, aucune des deux unités n'est entourée de débris pouvant indiquer une collision. La probabilité de choc était estimée à 1/20, ce qui est rarissime (l'alerte est donnée à partir de 1/1 000).Les bras ballants
Il n'empêche que cette situation, malgré une détection survenue plus de deux jours à l'avance, vient rappeler que, pour un nombre important de débris en orbite, les observateurs au sol sont de simples spectateurs : il n'existe pas encore aujourd'hui de service en activité permettant de désorbiter de vieux satellites ou débris.L'alerte de ce mois de janvier devrait tout de même relancer les débats sur la fin de vie des satellites en orbite. De surcroît, à l'altitude à laquelle orbitent IRAS et POPPY-7B, il faudra à ces satellites au moins quelques centaines, voire quelques milliers d'années avant de se consumer « naturellement » dans l'atmosphère terrestre.
Notons enfin que contrairement à ce qu'ont cru certains observateurs, une collision n'aurait eu aucun effet sur la ville de Pittsburgh, située juste en-dessous, mais aurait généré un important nuage de petits débris potentiellement dangereux pour d'autres satellites. Aujourd'hui, la seule collision établie entre deux satellites a eu lieu en orbite basse en 2009 entre Cosmos-2251 et Iridium-33. Plus de 1 500 débris répertoriés lors de cet incident sont encore au-dessus de nos têtes...
Source : NASA