Sur les pentes du mont Sharp, le grand rover Curiosity est sur le point de quitter une ancienne zone lacustre et de monter sur un plateau sculpté par les vents.
Les équipes en ont profité pour réaliser un nouveau forage.
Petite visite sur Mars
Plus de huit ans après son départ de la Terre, Curiosity continue son chemin sur les pentes du mont Sharp, impressionnant massif situé au centre du cratère de Gale. Malgré son âge honorable, le laboratoire martien sur roues poursuit ses mesures : son parcours l'amène toujours plus haut et le fait traverser différentes zones géologiques, les équipes scientifiques le dirigeant vers les objectifs les plus intéressants sur son chemin. Après la traversée, en 2019, d'une petite vallée nommée Glen Terridon et l'étude de deux « collines » (Central et Western Butte) qui ont beaucoup intéressé les géologues, le robot se trouve à la frontière d'une zone très différente, nommée Greenheugh Pediment.Un pédiment, en géologie, se réfère à une zone fronton dont une partie a été emportée par les eaux. Et c'est, selon les scientifiques, ce qui est probablement arrivé il y a quelques milliards d'années dans le cratère de Gale : Curiosity va bientôt mettre les roues dans une région qui n'a pas été modelée par de l'eau, mais par les vents et la formation initiale du cratère de Gale.
Des p'tits trous...
Reste qu'avant de franchir cette pente jusqu'à Greenheugh Pediment, il est intéressant de s'arrêter au pied des éboulis et d'étudier le terrain. C'est précisément ce que fait Curiosity ces jours-ci, en forant le 24e trou de la mission sur le site « Hutton », nom donné en référence à un géologue écossais du 18e siècle qui a justement aidé à définir ces zones géologiques.Le robot de la NASA est équipé d'une perceuse amovible et d'un foret de 1,6 cm de diamètre qui fait des trous entre 2 et 3 cm de profondeur. Une campagne de forage prend du temps (entre trois et quatre semaines) car c'est une véritable aubaine : les poussières sorties du trou sont photographiées sous tous les angles, avant que l'on tire dessus au laser pour analyser leur composition. Si c'est possible quelques minuscules grains sont également transférés à l'intérieur du robot pour être analysés encore plus finement.
Pas de place dans l'agenda
Le challenge, sur le site Hutton, résidait dans le fait que le robot se trouve sur une pente inclinée, ce qui n'a finalement pas empêché l'opération de réussir. L'observation et l'analyse du forage continuent, et les équipes (qui envoient une fois par jour une véritable liste de tâches au robot depuis le laboratoire JPL) font travailler les autres instruments pour constituer des mosaïques du paysage, des images d'autres roches à proximité, etc. Le programme est chargé !Source : NASA