Après un an de mesures, InSight lève un coin de voile sur le cœur de Mars

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 25 février 2020 à 19h00
InSight selfie
"Selfie" de l'atterrisseur InSight

À travers six nouveaux articles scientifiques parus cette semaine, les équipes de la mission InSight montrent comment les capteurs ultra précis de la sonde décryptent la planète rouge.


Mars, plus active que ce qu'on imagine

Depuis les vents, jusqu'au noyau de Mars, en passant par la surface son épais manteaux rocheux, les instruments de la mission InSight ont révélé bien plus que ce qu'ils promettaient au départ. Depuis son arrivée sur la Planète Rouge le 26 novembre dernier, la mission enregistre chaque jour la météo sur le site avec une précision inédite jusqu'ici, et mesure toute la journée la vitesse et la direction des vents.

On dispose désormais de données importantes sur une plaine aussi dégagée qu'Elysium Planitia, que l'on surnomme parfois le « parking de Mars ». Pourtant, les équipes scientifiques n'ont pas encore réussi à capturer d'images des tourbillons de sable, ces « Dust Devils » que d'autres missions comme Opportunity ou Curiosity ont déjà réussi à photographier... Reste que le sismomètre à très haute précision SEIS, qui dispose d'une forte implication des chercheurs français, peut lui-même les entendre glisser sur le sol.


La croûte de Mars résonne

Pour ces publications, les « marsquakes » ou tremblements de Mars, sont bien entendu à l'honneur. S'ils sont bien plus fréquents que ce que les calculs théoriques promettaient, leur intensité est moindre. SEIS, qui est en place avec son bouclier (qui le protège du vent et des changements de températures) depuis un an tout juste, en a détecté environ 400, dont environ deux par jour depuis le début de l'hiver. Les équipes ont déjà identifié un site sismique actif, Cerberus Fossae, qui a concentré deux « marsquakes » importants, mais les chercheurs avouent qu'ils sont à l'écoute de secousses qui seraient plus rares, mais plus intenses. Difficiles à prévoir toutefois, il n'y a pas de tectonique des plaques sur Mars ! Les relevés, précieux, donnent des indices sur la formation des autres planètes et lunes rocheuses.

Demi-mission.

InSight n'en est qu'à la moitié de sa durée de vie prévue (et bénéficiera probablement d'une extension de mission), aussi les résultats sont-ils moins solides pour l'instrument RISE qui étudie le noyau de Mars grâce à des émissions en rayons X : à terme les mesures des oscillations de la planète sur son axe pourront aider à déterminer si le cœur de la planète rouge est liquide ou solide. Enfin, le magnétomètre de la mission a détecté des niveaux élevés par rapport aux résultats attendus (Mars a « perdu » son champ magnétique global il y a des milliards d'années), et même des pics de mesure durant la nuit, liés probablement à des événements encore mal compris à la surface.

D'ici là on espère aussi d'éventuels résultats de la thermo-sonde allemande HP3 qui échoue toujours à s'enfoncer dans la surface près d'un an après les premières tentatives.

Source : CNES
Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (7)
Brichman

il lance un miroir en l air puis l le photographie et question de la poussière i est auto nettoyant (je plaisante bien sur)

Akerusan

Une simple recherche google devrait pouvoir etencher ta soif de curiosite.

Mrpolnar

Tout ça sort d’un studio hollywoodien.

Sover

Le selfie est en réalité un assemblage de plusieurs photo prise par l’Instrument Deployment Camera


Donc sur le « selfie » de l’article au montage ils ont essayé de cacher le bras mais on le voit un peu, le tube blanc en bas à gauche

Concernant la poussière la photo de cet article a été prise après l’atterrissage d’InSight, vous pouvez voir son état plus récent sur cet article :

La NASA travaille sur une technologie électromagnétique pour retirer jusqu’à 90% de la poussière d’une surface, je ne sais pas si c’est en oeuvre sur InSight ou non mais le principe n’est pas farfelu, un plumeau swiffer attire la poussière par électromagnétisme alors la repousser par électromagnétisme doit être possible aussi donc Brichman n’était pas si loin de la vérité sur ce point (le swiffer est un exemple, la technologie en question dans le lien ci-dessous est en réalité une pellicule électromagnétique couvrant les surfaces et pouvant être électrifiée afin de repousser les particules)

ebottlaender

Alors un grand oui pour la technique du « selfie » qui a effectivement été pris juste après l’atterrissage. InSight n’en prend pas souvent (et pour une bonne raison, ça ne sert que pour la com) et son bras est actuellement occupé avec l’instrument HP3 donc il n’y a pas de « selfie » plus récent.
Je trouvais la photo sympa car elle montre l’atterrisseur sur Mars, mais elle a effectivement été prise dans les premières semaines après qu’elle se soit posée.

InSight n’est pas équipé d’un « swifer » mais elle pourrait au besoin secouer un peu ses panneaux si elle manque d’énergie (entre les faibles vents et la mission qui n’a pas besoin de tant d’électricité ça ne devrait pas être un problème pour sa durée de vie).

Sover

Il y a un « selfie » qui a été pris plus tard et montre un peu de poussière sur InSight (sur le lien que j’avais partagé il y a un comparatif entre les deux « selfies » disponible) mais en effet ce sont les deux seuls qui ont été pris il me semble.

Le swifer était pour illustrer le principe de l’électromagnétisme mais la technologie dont je parlais est en réalité une pellicule électromagnétique couvrant les surfaces et pouvant être électrifiée afin de repousser les particules, cela consommerait peu d’énergie.

Nmut

C’est de l’humour ou pas?

Je serai bien triste d’apprendre que j’ai bosser pour des prunes sur des satellites et des sondes, ou juste pour promouvoir Hollywood… :’-(

:smiley:

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