À travers six nouveaux articles scientifiques parus cette semaine, les équipes de la mission InSight montrent comment les capteurs ultra précis de la sonde décryptent la planète rouge.
Mars, plus active que ce qu'on imagine
Depuis les vents, jusqu'au noyau de Mars, en passant par la surface son épais manteaux rocheux, les instruments de la mission InSight ont révélé bien plus que ce qu'ils promettaient au départ. Depuis son arrivée sur la Planète Rouge le 26 novembre dernier, la mission enregistre chaque jour la météo sur le site avec une précision inédite jusqu'ici, et mesure toute la journée la vitesse et la direction des vents.On dispose désormais de données importantes sur une plaine aussi dégagée qu'Elysium Planitia, que l'on surnomme parfois le « parking de Mars ». Pourtant, les équipes scientifiques n'ont pas encore réussi à capturer d'images des tourbillons de sable, ces « Dust Devils » que d'autres missions comme Opportunity ou Curiosity ont déjà réussi à photographier... Reste que le sismomètre à très haute précision SEIS, qui dispose d'une forte implication des chercheurs français, peut lui-même les entendre glisser sur le sol.
La croûte de Mars résonne
Pour ces publications, les « marsquakes » ou tremblements de Mars, sont bien entendu à l'honneur. S'ils sont bien plus fréquents que ce que les calculs théoriques promettaient, leur intensité est moindre. SEIS, qui est en place avec son bouclier (qui le protège du vent et des changements de températures) depuis un an tout juste, en a détecté environ 400, dont environ deux par jour depuis le début de l'hiver. Les équipes ont déjà identifié un site sismique actif, Cerberus Fossae, qui a concentré deux « marsquakes » importants, mais les chercheurs avouent qu'ils sont à l'écoute de secousses qui seraient plus rares, mais plus intenses. Difficiles à prévoir toutefois, il n'y a pas de tectonique des plaques sur Mars ! Les relevés, précieux, donnent des indices sur la formation des autres planètes et lunes rocheuses.Demi-mission.
InSight n'en est qu'à la moitié de sa durée de vie prévue (et bénéficiera probablement d'une extension de mission), aussi les résultats sont-ils moins solides pour l'instrument RISE qui étudie le noyau de Mars grâce à des émissions en rayons X : à terme les mesures des oscillations de la planète sur son axe pourront aider à déterminer si le cœur de la planète rouge est liquide ou solide. Enfin, le magnétomètre de la mission a détecté des niveaux élevés par rapport aux résultats attendus (Mars a « perdu » son champ magnétique global il y a des milliards d'années), et même des pics de mesure durant la nuit, liés probablement à des événements encore mal compris à la surface.D'ici là on espère aussi d'éventuels résultats de la thermo-sonde allemande HP3 qui échoue toujours à s'enfoncer dans la surface près d'un an après les premières tentatives.
Source : CNES