Comme l'a annoncé le directeur des missions habitées, la station Gateway n'est plus compatible avec l'agenda de l'agence, qui doit ramener des américains sur le sol lunaire en 2024.
Artemis pour le show ?
L'architecture des missions Artemis ne cesse de changer. Cela fait un an à peine que la NASA a reçu pour consigne de viser la Lune pour y faire marcher un américain et une américaine d'ici fin 2024. Pourtant l'agence, malgré une communication très active sur le projet, peine à modifier son plan de vol pour y inclure cette mission.Et la direction a beau marteler que cette fois, les Etats-Unis retournent sur la Lune « pour y rester », elle est obligée de réduire la voilure de ses autres projets d'exploration habitée pour tenter d'y parvenir... Tandis que la mission prévue en 2024 se transforme en un « planté de drapeau » unique.
La Gateway, mais plus tard
Dernière victime de ces modifications incessantes, le projet de station en orbite autour de la Lune, baptisé « Gateway » et en préparation depuis l'administration Obama. Douglas Loverro, récent directeur des projets habités de la NASA, a annoncé qu'il n'avait d'autre choix que de réduire les risques pesant sur la date de 2024, et donc de repousser la construction de cette station en orbite à la seconde moitié de la décennie, pour des missions futures.La station Gateway est censée être une participation internationale à dominante américaine accueillant des modules européens, japonais, canadiens et peut-être russes. Les deux premiers éléments, un module de propulsion baptisé PPE et un module d'habitat, ont été commandés à Maxar et Northrop Grumman l'année dernière.
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Encore des changements
Jusqu'ici, l'architecture des missions Artemis envisageait d'envoyer en orbite les deux premiers éléments de la station Gateway, de les assembler autour de la Lune, puis d'y amarrer un module lunaire. La capsule Orion aurait alors rejoint la Gateway avec trois astronautes, dont deux feraient l'aller-retour sur la Lune dans le module lunaire avant de remonter s'amarrer à la Gateway. De cette façon, la station en orbite servirait de base intermédiaire, pouvant accueillir des missions de plusieurs mois et s'organisant comme un camp de base pour du matériel, des missions robotisées, cargo ou habitées futures.Or, finalement, il n'en sera rien : la dernière option envisagée court-circuite la Gateway. En effet, soit une capsule Orion s'amarrera directement à un module lunaire en orbite, soit la mission sera une véritable répétition du programme Apollo. À moins que, dernière option non évoquée pour le moment par la NASA, le plan ne change encore au gré d'une nouvelle demande politique... L'objectif de poser le pied sur la Lune en 2024 est un défi si exigeant qu'une autre orientation pourrait bien s'imposer dans les années à venir...
Source : Engadget, Space News