Rocket Lab prouve sa capacité à rattraper un étage de lanceur en pleine retombée

Mathilde Rochefort
Publié le 09 avril 2020 à 16h48
rocket lab
L'hélicoptère saisit l'étage de la fusée © YouTube / Rocket Lab

Lors d'un test réalisé il y a quelques semaines, Rocket Lab est parvenue à attraper un étage de lanceur factice en plein air, grâce à un hélicoptère. À terme, l'entreprise espère rendre ses fusées réutilisables, à l'instar de SpaceX.

Spécialisée dans les fusées de petites charges, Rocket Lab prévoit d'envoyer un satellite sur la Lune dans le cadre de la mission Artémis. Son lanceur Electron, haut de 17 mètres, mesure 1,20 mètre de diamètre et reste, pour le moment, à usage unique.


Rendre les fusées réutilisables, mais pas comme SpaceX

La firme a toutefois effectué un pas de plus vers son objectif de rendre ses fusées réutilisables. Au début du mois de mars, un hélicoptère a ainsi transporté un étage de lanceur factice (de taille et de poids similaire à Electron) avant de la relâcher à plus de 1 500 mètres d'altitude au-dessus de l'océan.



Un second hélicoptère s'est alors précipité vers l'engin, qui avait entre temps déployé son parachute, afin de le récupérer en plein vol, grâce à un grappin. Très impressionnant, ce test ne représente pourtant qu'une étape dans le processus imaginé par Rocket Lab afin de réutiliser ses fusées.

L'entreprise ne souhaite en effet pas copier la manière de faire de SpaceX. Son plan prévoit donc qu'une fois qu'Electron se sépare de ses différentes charges dans l'espace, le lanceur fasse son retour sur Terre en utilisant un système de guidage et déploie son parachute. Un hélicoptère peut alors s'en saisir avant de le ramener au QG de la firme.


Plusieurs tests déjà réussis

Au mois de décembre 2019 et en janvier 2020, Rocket Lab a réalisé deux tests afin de perfectionner son système de guidage et déterminer l'angle idéal pour freiner la descente de l'appareil lors de son entrée dans l'atmosphère.

Plus tard cette année, l'entreprise prévoit de procéder à un autre test, qui devrait comprendre la rentrée dans l'atmosphère et le déploiement du parachute, mais pas l'étape de l'hélicoptère.

Une fois cet essai réalisé, Rocket Lab devrait probablement se lancer et tenter de récupérer un étage de fusée ayant été dans l'espace lors d'un test complet. La pandémie de COVID-19 qui impacte aussi le secteur spatial, risque toutefois de chambouler son calendrier, car la plupart de ses salariés ont recours au télétravail.

Sources : The Verge, TechCrunch
Mathilde Rochefort
Par Mathilde Rochefort

Avide de nouvelles technologies et particulièrement férue de la marque à la pomme, j’en fais mon métier depuis près d’une décennie. Réseaux sociaux, IA et autres applications… Je partage mon expertise quotidiennement sur le World Wide Web.

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Commentaires (8)
Paul_Haig

Impressionnant!

wedgantilles

Intéressant, même si ça semble quand même un poil risqué avec l’hélicoptère et très dépendant d’une bonne météo, un changement de masse brutal pour la machine, le parachute qui tournicote dans tous les sens une fois attrapé, …

Blackalf

Ca a certainement été inspiré par le système de récupération surface-air Fulton, et pour l’usage décrit dans l’article, un hélicoptère est plus maniable qu’un avion qui devrait impérativement réussir son coup dés le premier passage, sinon ce serait fichu ^^

Element_n90

Ils veulent envoyer des charges pour le programme Artemis, mais quelle masse une toute petite fusée comme ça peut envoyer sur la Lune ?

darkpe

visiblement 200Kg : spécifiquement ce truc la :

bon ça a été annulé mais ça a l’air possible.

Fulmlmetal

Cette technique existe déja et a déja été utilisé, par des C130 mais aussi des hélicoptères. Ce n’est pas une première mondiale.
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-folies-de-la-guerre-froide-121755
ULA prévoit aussi ce type de récupération pour les moteurs de son futur lanceur Vulcan.

Contrairment à ce qu’affirme certain ce n’est pas risqué pour l’hélicoptère qui est bien au dessus du parachute, et au pire il pourra surement largué le cable.C’est au contraire plutot aisé pour un bon pilote et ce type de manoeuvre de précision est courante dans certaines constructions, voir meme pour la livraison en montagne.
Pour la météo, évidemment il faut une bonne météo mais de toute façon les lancements n’ont jamais lieu par vent fort ou faible visibilité. Ca limitera par contre les vols de nuit car les visions nocturne ne permettent pas une assez bonne résolution pour distinguer les cables

Highmac

La musique !

Alexol

Et puis lors des conditions réelles, il n’y aura pas qu’1 hélico mais 2 sûrement, si l’un rate, l’autre se rattrape…

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