Une étude réalisée dans 16 pays révèle que, pour plus de 70 % de la population, la voiture électrique revient plus cher que les modèles traditionnels, même en tenant compte de ses frais moindres sur la longue durée.
L'Observatoire Cetelem de l'automobile vient de rendre publique sa dernière étude, réalisée auprès de plus de 10 000 individus dans 16 pays de la planète.
L'un de ses résultats est sans appel : 73 % des personnes interrogées estiment que la voiture électrique revient plus cher qu'un véhicule thermique, même en tenant compte de ses moindres coûts d'utilisation ultérieurs (ces coûts englobent le faible prix de l'électricité comparativement à celui de l'essence, mais aussi les moindres frais de maintenance et d'assurance).
La voiture électrique, réservée aux plus riches ?
Peu à peu, la voiture électrique semble se banaliser dans les rues comme dans les têtes... Pourtant, le gouvernement aura fort à faire pour qu'elle devienne véritablement un objet de consommation grand public. En effet, l'étude Cetelem effectuée dans des nations aussi diverses que le Brésil, la Chine, la Belgique, la France, la Turquie, le Japon, les États-Unis, la Pologne ou le Mexique, révèle que, pour une moyenne écrasante de 73 % des personnes interrogées, ces véhicules s'avèrent plus chers que ceux auxquels nous sommes habitués, même une fois considérés leurs amortissements ultérieurs.Commentant ses résultats, le directeur de l'Observatoire Cetelem pour l'automobile, Flavien Neuvy, explique : « C'est un saut technologique tel que les freins psychologiques restent extrêmement importants [...] Les constructeurs et les États devront faire plus de pédagogie s'ils veulent que le marché décolle. »
Un défi pour la transformation des usages
Or le gouvernement français souhaite bel et bien accélérer la transformation des usages : le prochain cap d'émissions de C02 est fixé à 95 grammes par kilomètre en 2021, contre 114 actuellement. Et l'objectif affiché est de poursuivre la baisse tout au long de la décennie à venir, afin de tenir les engagements européens de réduction d'émission des gaz à effet de serre.Les crédits de conversion d'anciens véhicules polluants seront d'ailleurs poursuivis l'an prochain. S'y ajouteront même des « bonus électriques » aux contours encore flous à l'heure où nous écrivons ces lignes, une prime de 6 000 euros pour l'acquisition d'une voiture électrique étant d'ores et déjà en vigueur.
Si l'on sort les faibles coûts d'utilisation de l'équation, la défiance est encore plus impressionnante : 86 % des personnes interrogées estiment ces automobiles plus chères que les autres, un chiffre qui monte à 91 % chez les seuls Français. « Aujourd'hui, l'essor du véhicule électrique ne peut se faire sans incitations financières fortes et durables », concluent les analystes de l'Observatoire Cetelem.