L'agence est déterminée à faire de la reconnaissance faciale une étape obligatoire pour toute personne désireuse de prendre l'avion. Pas sûr que la confidentialité en sorte gagnante...
La Transportation Security Administration (TSA) a publié le 15 octobre sa feuille de route pour l'expansion de la technologie biométrique. L'Administration de la Sécurité des Transports des États-Unis entend pousser encore plus loin le niveau de sécurité dans les aéroports du pays. Elle se targue aussi de vouloir améliorer « l'expérience des voyageurs ». Soit. Symbole de cette réglementation envisagée : la reconnaissance faciale, que la TSA a déjà commencé à tester au début de l'année à l'aéroport international de Los Angeles, pour les voyageurs internationaux.
La TSA rêve d'une biométrie généralisée
« La menace pour l'aviation évoluant chaque jour, il est extrêmement important de développer la technologie de sécurité de la prochaine génération avec nos partenaires de l'industrie », a déclaré David Pekoske, administrateur de la TSA sur le site internet de l'agence. Le dada de la TSA : c'est la biométrie, vous l'aurez compris. Si actuellement l'identité d'un voyageur est vérifiée selon ses données biographiques et ses documents d'identité, la TSA est convaincue qu'un contrôle biométrique amènera une réelle simplicité pour les passagers et améliorera l'efficacité de la sécurité.La technologie de reconnaissance faciale associe les images faciales aux photos enregistrées dans les bases de données gouvernementales, comme celles que l'on retrouve sur nos passeports ou demandes de visa. Grâce à ce procédé, la TSA vérifie l'identité et réduit le recours aux documents physiques.
Quid de la protection de la vie privée ?
Au-delà des tests, sa mise en œuvre réelle et concrète se fera en plusieurs étapes. Si aucun calendrier n'est dévoilé, on sait que dans un premier temps, un partenariat avec les douanes et la protection des frontières américaines devra être scellé avant la mise en œuvre de la technologie TSA Precheck, qui fait aujourd'hui gagner de temps à 94% des passagers qui l'utilisent.Et un obstacle pourrait quelque peu refroidir les ambitions de la TSA. La protection de la vie privée n'en est en effet à aucun moment évoquée par l'agence. Après tout, comment s'assurer que les données (photos des visages) collectées ne soient pas mal utilisées ou qu'elles tombent entre de mauvaises mains ? Le système est-il aussi suffisamment « intelligent » pour écarter tout risque de faux positifs lors de la reconnaissance ? Tant que la TSA n'aura pas répondu à ces diverses questions, des doutes subsisteront et la véritable application de ses ambitions sera toujours repoussée.