Alertée par les données en sa possession, l'Anses appelle les pouvoirs publics à poursuivre les efforts en matière de réduction de la pollution de l'air ambiant et présente quelques recommandations.
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a publié, mardi 16 juillet, les résultats de son expertise relative aux particules de l'air ambiant. L'établissement public s'est basé sur des résultats et lectures scientifiques pour déterminer, « avec des niveaux de preuve forts », les effets sur la santé causé par certaines composantes des particules de l'air ambiant dont le carbone suie, le carbone organique et les particules ultrafines. L'Agence présente ainsi ses constats et solutions.
Sur les composés et taille des particules de l'air ambiant : les dangereuses conséquences des particules ultrafines et du carbone suie
Au terme de son expertise, forte de 160 études parues depuis le rapport Review of evidence on health aspects of air pollution de l'OMS en 2013, et en passant en revue les documents scientifiques existant sur le sujet depuis cette date, l'agence attribue au carbone suie, carbone organique et aux particules ultrafines de taille nanométrique le plus fort effet néfaste sur la santé, avec des atteintes respiratoires cardiovasculaires, ainsi que des décès anticipés.Le carbone suie et les particules ultrafines auraient aussi des conséquences sur le développement des performances cognitives de l'enfant. Le carbone suie serait une cause par ailleurs du faible poids de naissance. L'Anses retient tout de même que le corpus d'études demeure limité sur ce sujet.
Enfin, des preuves modérées tendent à montrer que les aérosols inorganiques secondaires (qui comprennent de l'ammonium, du sulfate et du nitrate), les métaux de transition (fer, zinc, nickel, cuivre et vanadium), la silice et les endotoxines causent des soucis respiratoire et cardiovasculaire et des décès anticipés.
Concernant les sources des particules de l'air ambiant : les émissions issues du trafic routier sont réellement nocives
Pour l'Anses, « les preuves d'effets néfastes sur la santé liés à l'exposition aux émissions issues du trafic routier sont fortes ». Encore une fois, le carbone suie, mais aussi les particules PM2,5 (dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres), les poussières de route et les particules d'échappement Diesel viennent renforcer le lien avec des problèmes respiratoires, cardiovasculaires et les décès anticipés. Les effets sont plus modérés sur la santé neurologique et la santé périnatale.L'Anses est en mesure de confirmer que les émissions causées par le trafic routier, les produits pétroliers et de biomasse, et la combustion de charbon ont bien des répercussions sur la santé.
L'Anses milite pour la diminution du trafic routier et le développement de technologies automobiles plus propres
Forte de ces accablantes conclusions, l'Agence appelle les pouvoirs publics à adopter de nouvelles politiques concernant l'air en réduisant la pollution de l'air ambiant et en agissant sur les sources principales d'émission, que l'humain a la capacité de maîtriser. L'Anses évoque ainsi une diminution indispensable du trafic routier, de la combustion de charbon, des produits pétroliers et de biomasse et la réduction de l'exposition aux poussières de désert.Concernant le trafic routier, l'Agence croit que les évolutions futures des technologies du secteur automobile « permettront une diminution plus ou moins marquée de la pollution de l'air ambiant », sans pour autant résoudre les problèmes. La diminution du trafic devra donc être au moins accompagnée d'une baisse de la consommation énergétique et du développement des modes de mobilité.
Enfin, l'Anses souhaite la poursuite des efforts pour mener des recherches sur les effets sur la santé que peuvent avoir des particules nocives issues des secteurs de l'agriculture, du transport maritime ou de l'activité aéroportuaire, regrettant le peu de données actuellement disponible sur ces pans.
Source : Anses