Mardi 21 janvier, les procureurs de Francfort ont annoncé que la police allemande avait perquisitionné les locaux de Mitsubishi.
Le constructeur japonais est visé par une procédure judiciaire anti-fraude. Dans la continuité du Dieselgate initié en 2015, il est soupçonné d'avoir vendu des véhicules diesel programmés pour tromper les tests anti-pollution.
Une enquête à travers l'Allemagne
Les perquisitions ont été menées dans une dizaine d'établissements de l'enseigne : à Francfort et dans ses environs, à Munich et dans d'autres villes allemandes d'après les procureurs. Les recherches des enquêteurs ont porté sur les voitures de la marque dotées de moteurs diesel quatre-cylindres de 1,6 litre et de 2,2 litres. La société est accusée d'avoir programmé les véhicules pour qu'ils répondent aux normes durant les tests d'émission, mais pas pendant une conduite normale.L'investigation concernerait aussi deux fournisseurs de Mitsubishi, dont la justice n'a pas communiqué l'identité. Les enseignes Continental et Denso ont déclaré être ces fournisseurs tout en affirmant n'être que des témoins - et non des acteurs - de l'affaire et qu'elles avaient coopéré avec les autorités. Une attitude ambiguë qui rejoint celle de Mitsubishi. Cette dernière a affirmé que « Mitsubishi Motors va bien sûr collaborer et contribuer dans cette enquête ». Selon leurs déclarations, les autres bureaux de Mitsubishi où la police a mené des perquisitions seraient ceux présents à Hanovre et à Regensburg (Bavière).
Les procureurs demandent désormais aux personnes ayant acheté un véhicule Mitsubishi après 2014 de se présenter, sous-entendant que seules ces voitures seraient concernées par l'affaire. Si la présence d'un dispositif de fraude était avérée sur ces modèles, ceux-ci pourraient être interdits de circulation, au moins jusqu'à leur retrait.
Nouveau coup de bâton pour le triumvirat
Le constructeur fait désormais partie de ceux qui sont éclaboussés par le scandale du Dieselgate, qui concerne déjà (entre autres) Volksagen, Fiat-Chrysler et Daimler.L'enquête est un nouveau coup dur pour le groupe Renault-Nissan-Mitsubishi. Le P.-D.G. de Nissan, Hiroto Saikawa a démissionné en septembre dernier, suite à un scandale portant sur sa rémunération (l'enseigne a annoncé, quelques mois auparavant, se séparer de 10 % de ses employés suite à de mauvais résultats financiers). En 2018, il a lui-même poussé le P.-D.G. du groupe, Carlos Ghosn, vers la sortie. Dans ce trio, Mitsubishi reste pourtant un acteur mineur : il détient moins de 1 % de parts de marché en Europe.
Les trois acteurs de l'alliance cherchent désormais à sauver leur partenariat. Lors d'une conférence à Beyrouth, au Liban, Carlos Ghosn a déclaré : « Franchement, il n'y a plus d'alliance », estimant que sans lui pour la diriger, celle-ci prendrait fin. En attendant, le diesel, lui, continue sa perte de vitesse.
Source : Electrek