La société Wrightbus, basée en Irlande du Nord, a proposé au gouvernement britannique la production, sur quatre ans, de 3 000 bus fonctionnant à l'hydrogène.
Selon l'enseigne possédée par Jo Bamford, également à la tête de Ryse, la spécialiste de l'hydrogène, le plan permettrait de convertir jusqu'à 10 % de la flotte britannique en des modèles zéro émission.
L'hydrogène, plus adapté aux poids lourds
Jo Bamford a ainsi assuré au Times que si un certain nombre d'opérateurs élargissent leur flotte de bus électriques, les modèles utilisant des piles à combustible seraient les plus adaptés. Selon lui, l'autonomie actuellement affichée par les batteries de véhicules électriques n'est pas toujours suffisante : jusqu'à 30 % des itinéraires devraient préférer l'alternative à hydrogène pour cette raison.De grandes villes du Royaume-Uni ont déjà commencé à modifier leurs flottes ou projettent de le faire. C'est notamment le cas d'Aberdeen, de Londres, d'Edimbourg, de Birmingham et de Liverpool. Parallèlement, en France, le premier bus à hydrogène d'Ile-de-France a commencé ses tournées il y a maintenant six mois.
Des budgets plus importants
La proposition de Wrightbus a donc ses chances. Ces dernières années, le gouvernement britannique s'est déjà prononcé plusieurs fois en faveur de l'hydrogène « bas-carbone ». Cinq nouveaux projets relatifs à la production ou à l'approvisionnement en Angleterre et en Ecosse sont sur les rails. Ils bénéficieront d'une enveloppe de 28 millions de livres sterling (près de 32 millions d'euros).Cette somme fait elle-même partie, rappelle Forbes, d'un investissement de 90 millions de livres destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le pays. Mais le budget ici évoqué par Wrightbus, à 500 millions de livres (environ 571 millions d'euros), est autrement plus conséquent. S'il était accepté en l'état, le plan affecterait 200 millions de livres aux sites de production d'hydrogène et aux infrastructures, et 300 millions de livres seraient utilisées afin d'aider les professionnels du secteur à mettre au point des piles à combustible plus performantes.
Jo Bamford relie également la question de l'hydrogène à la crise sanitaire actuelle, et aux mesures de confinement qui ont entraîné une amélioration de la qualité de l'air. Il déclare : « Les villes du monde entier observent des réductions massives de la pollution atmosphérique car de nombreux véhicules ont été mis à l'arrêt pendant la pandémie. Cependant, la réalité est que si nous revenons simplement à la façon dont les transports publics étaient traditionnellement gérés, les niveaux de pollution remonteront rapidement aux mêmes niveaux qu'avant la crise ».
Selon lui, cette transition est aussi susceptible d'aider le pays à éviter une récession économique. Mais il décrit essentiellement l'impact sur sa propre entreprise, ajoutant : « avec une augmentation des commandes de cette ampleur, je pourrais augmenter les effectifs de Wrightbus de près de 700 % ». Et de conclure : « Les bus à hydrogène fabriqués au Royaume-Uni sont déjà prêts à parcourir les rues ».
Sources : Business Green, Forbes et The Times