L'intervention de l'UFC-Que Choisir, qui appelle les assureurs à rétrocéder les économies permises grâce au confinement, n'a pas convaincu la Fédération française de l'Assurance.
Lundi, l'UFC-Que Choisir a publié, sur son site internet, une lettre-type grâce à laquelle les assurés et bénéficiaires d'une assurance auto ou moto peuvent demander la diminution du montant de leur prime d'assurance. L'association de consommateurs estime qu'avec une chute de près de 92 % des accidents corporels, expliquée par le confinement, les assurés sont en droit de réclamer une diminution de leur cotisation, que les assurances continuent de percevoir malgré un grand nombre de véhicules à l'arrêt. Jeudi, la Fédération française de l'Assurance (FFA) a écarté cette possibilité, en relayant sa réponse dans la presse.
Autour de 2 milliards d'euros économisés par les assurances
Le syndicat professionnel, qui représente les sociétés et entreprises mutuelles d'assurances, estime qu'il est encore trop tôt pour envisager une diminution ou un remboursement d'une partie des cotisations versées par les consommateurs, alors que l'UFC-Que Choisir estime entre 1,4 et 2,3 milliards d'euros l'économie potentiellement réalisée par les assurances, soit autour de 50 euros par automobile et de 29 euros par moto.Selon la FFA, seul un potentiel recul des sinistres sur l'année 2020 complète pourrait entraîner une baisse des cotisations l'année prochaine. « Ce n'est qu'à la fin de l'année que nous pourrons juger de la réalité des accidents automobiles pour 2020. S'il se trouve que les primes perçues ont été supérieures aux sinistres payés, cela se répercutera sur les tarifs de l'année 2021 », a réagi l'organisation.
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La FFA juge l'attitude de l'UFC-Que Choisir « dangereuse »
Très clairement, et même si des assureurs comme la Matmut et la Maif ont décidé de faire cavaliers seuls en accordant à leurs clients une remise exceptionnelle liée à la pandémie de coronavirus, la Fédération française de l'Assurance invite pour le moment ses membres à ne pas bousculer leur politique. La FFA juge d'ailleurs la démarche de l'UFC-Que Choisir « dangereuse » et « contraire aux intérêts des assurés ».La fédération concède tout de même avoir noté une baisse de 75 % du nombre global d'accidents depuis deux mois, mais justifie néanmoins sa position par la législation prévue par le droit des contrats qui empêche, en théorie, les assureurs d'accorder une remise. Une assurance reste « contractuellement souscrite pour une année, moyennant une prime convenue », rappelle-t-elle.
La FFA en rajoute une couche en alertant, à son tour, l'association de consommateurs, en lui demandant « qui peut raisonnablement anticiper la situation dans les prochains mois ? ». Le temps livrera toutes ses réponses, comme toujours.