Philips nous a proposé de tester un écran de sa dernière gamme Moda axée sur le design : le Brilliance 248CLH. Est-ce que le 248CLH se contentera d'être beau ou apportera-t-il aussi des réels bénéfices à l'utilisateur ?
Présentation de l'écran
Dernière gamme en date du constructeur hollandais Philips, la bien nommée Moda mise sur... la mode. Jusqu'ici tout va bien. Au déballage du carton, on découvre ainsi un écran de 23,6 pouces pour être précis, avec une dalle TN mate affichant une résolution de 1 920 x 1 080 pixels (ratio 16 : 9). Du classique en somme, mais la finesse du panneau étonne : 3,4 cm seulement ! Cette particularité a été rendue possible grâce à l'utilisation d'un rétro-éclairage LED moins encombrant que le néon. On note d'emblée que le design du moniteur a effectivement été bien soigné : contour laqué noir de l'écran, dos en plastique blanc (rappelant les anciens iMac), pied esthétiquement découpé en aluminium et touches tactiles invisibles en façade. Beau... mais salissant !
Le dos de l'écran, très fin, en plastique blanc rappelle les anciens iMac. Le pied en aluminium et les touches tactiles viennent parfaire le design de l'écran
En matière de connectique, ce moniteur Philips embarque deux prises HDMI (compatibles HDCP) et une VGA. Une sortie casque vient s'aligner à côté des entrées vidéo, ainsi que la fiche d'alimentation qui est ici externe. Le recours à un transformateur séparé de l'écran permet aussi d'expliquer la finesse du produit. On notera la présence d'une rangée de perforations en haut de l'écran, pour laisser sortir la chaleur du moniteur.
La connectique à l'arrière de l'écran et l'aération en haut de la coque blanche
Pour ce qui est des spécifications, le Brilliance 248CLH se targue de proposer un temps de réponse de 2 ms, une luminance de 300 cd/m² et un taux de contraste de 1 000 : 1 (qui grimperait à 20 000 000 : 1 avec le SmartContrast, traitement dynamique Philips). Nous entamons à ce stade la phase de tests en faisant chauffer l'écran deux bonnes heures et en collant la sonde sur l'écran, préalablement nettoyé par nos soins (merci Philips pour le cadeau...). Grande déception dès la première série d'épreuve, puisque les mesures restituent un taux de contraste par défaut de seulement 339,9 : 1 ! Si le point blanc se montre bien lumineux (258,3 cd/m², c'est moins qu'annoncé mais suffisant), le point noir à 0,76 cd/m² est lui tout sauf noir. On est bien en dessous des taux moyens sur cette gamme d'écran. En poussant tout à fond, le taux chute à 262,8 : 1 (point blanc à 354,8 cd/m², point noir à 1,35 cd/m²). Après calibrage, le taux s'enfonce encore à 208,5 : 1 (point blanc à 137,6 cd/m², point noir à 0,66 cd/m²).
Taux de contraste mesurés
De l'ergonomie
Rien d'exceptionnel ici non plus, puisque le 248CLH se contente d'un pied certes joli, mais rigide à souhait. L'écran s'incline sur -10 à 20° et c'est tout ! Pas de système de rotation dans le socle du pied, ni de réglage en hauteur ou encore moins de pivot de la dalle... Un souci puisque les angles de vision sont particulièrement étroits, même pour un écran TN. Par ailleurs, un design léché, c'est bien, mais ce souci des apparences a contraint Philips à faire l'impasse sur le guide câble à l'arrière du pied. Une fois que le fil d'alimentation et le câble HDMI pendouillent, le moniteur perd un peu de son charme...
La dalle s'incline vers l'arrière et l'avant... et c'est tout !
L'OSD a également profité du relooking de la gamme Moda. C'est mieux, cela dit ça ne change rien à l'ergonomie des menus, généralement bonne chez Philips. Sept onglets au programme dont deux particulièrement importants : celui baptisé « Image » et l'autre « Couleur ». Le premier donne accès aux réglages essentiels d'une part (luminosité, contraste, gamma) et aux traitements d'image maison d'autre part (« Couleur Futée », «SmartTxt », « Réponse Intelligente » et « Contraste Intelligent »). Le deuxième permet de choisir la température de couleur de l'affichage (plusieurs valeurs en Kelvin ou sRGB) ou de doser à la main les trois composantes colorimétriques.
Les manipulations depuis les commandes tactiles s'exécutent sans problème particulier, si ce n'est le tout premier contact (les touches étant éteintes, il faut parfois tâtonner pour les faire s'allumer). On notera la présence de trois raccourcis, vers les préréglages « Smart Image » (texte, bureau, photo, film...), pour changer d'entrée vidéo et pour activer ou désactiver l'overdrive.
<center>OSD onglet de sélection de l'entrée vidéo</center>" alt="
<center>OSD onglet essentiel donnant accès aux réglages et traitements d'image</center>" alt="
<center>OSD onglet couleur avec choix de température en Kelvin...</center>" alt="
<center>... ou dosage manuel des trois composantes RVB</center>" alt="
<center>OSD, onglet de paramétrage de l'écran</center>" alt="
<center>Raccourci vers les préréglages Smart Image</center>" alt="
Consommation énergétiqueAttention très louable, Philips se focalise désormais beaucoup sur la problématique énergétique. Pas de « Smart Sensor » ici mais un rétro-éclairage LED qu'on nous assure peu gourmand. Qu'en dit notre assidu wattmètre ? Le Brilliance 248CLH est effectivement peu énergivore. Au grand maximum, il tète 24,4 watts, soit plus ou moins ce que consomment des 24 pouces classiques calibrés. Par défaut, on ne descend qu'à 23 watts : ça représente peu de gain pour la simple et bonne raison que par défaut, la luminosité est réglée au maximum... Une fois l'écran calibré, la consommation chute à 14,3 watts. En mode smart image éco, on atteint même 12,9 watts. C'est excellent ! Reste la veille, où ce Philips oscille entre 0,1 et 0,3 watts (la lumière blanche au dessus des touches tactiles clignote) et le statut totalement éteint où 0,1 watts fuit encore (pas de réel interrupteur).
Consommations mesurées en watts à l'aide d'un wattmètre
Quid de la colorimétrie
Que vaut le Brilliance 248CLH dans ce domaine ? Même si on sait bien qu'une dalle TN n'a pas vocation à supporter de la retouche photographique sérieuse, il faut reconnaître que ce moniteur est relativement fidèle de base. Notre sonde LaCie Blue Eye Pro nous retourne en effet un Delta E moyen de 1,7 par défaut, avec un pic à 3,4 dans le gris foncé. Certes, la température de couleur est trop chaude de base (plus que les 6 500 K exigés) et la luminosité beaucoup trop violente. Mais le gamma tombe pile sur 2,2.
Après calibrage, le Delta E moyen tombe à 0,9, avec un pic à 2,1 dans le bleu cette fois : c'est très bien. Nous faisons une mesure avec le mode Smart Image réglé sur photo pour voir ce que dit la sonde, et là, le choc visuel est tout de suite confirmé avec un Delta E moyen à 4,9 et un pic à 10,3 ! On ne parlera même pas de l'ajout écœurant de netteté... Bref, un mode photo à proscrire pour de la photo. Mais un écran qui reste utilisable pour une approche de la photo en amateur : mieux vaut en effet un écran avec des bonnes couleurs et des mauvais angles de vision que l'inverse.
A gauche, la colorimétrie de base, à droite avec l'écran calibré
Et là, la colorimétrie en mode photo...
Une colorimétrie relativement juste par défaut, mais malheureusement une homogénéité assez passable. Une fois l'écran calibré, l'écart moyen de luminance atteint 13,1 % par rapport au centre, avec un pic à 21 % (bord supérieur gauche). Ça ne se voit pas franchement, mais on a comme l'intuition qu'il y a quand même un petit déséquilibre dans la répartition de la luminosité. Côté colorimétrie, l'écart de Delta E moyen par rapport au centre est de 33 % en moyenne, avec un pic à 66 %. C'est important dans l'absolu, mais peu significatif dans la pratique, toutes ces valeurs de Delta E moyen restant sous la barre de 1,5.
Et pour des images en mouvement ?
Philips annonce un temps de réponse de 5 ms (de gris à gris) pouvant tomber jusqu'à 2 ms avec l'overdrive « Réponse intelligente » activé. Qu'est-ce que ça donne sur notre scène de test ? Et bien les résultats sont assez mauvais. Quel que soit le réglage, on ne parvient jamais à obtenir une image parfaitement nette ! Il faudra se contenter d'un « à peu près net ». Sans overdrive, notre appareil photo ne capture que 0,3 image sur 10 à peu près nette et 2,2 images sur 10 avec un léger fantôme. Les images restantes, 7,5 sur 10, se partagent équitablement entre logo doublé et logo triplé ! 75 % de mauvais résultats, c'est plus que médiocre...
Résultats obtenus, de la meilleure image à la moins bonne sans overdrive
En activant l'overdrive, l'écran s'améliore mais reste bien lent pour un soi-disant 2 ms. On passe à 1,4 image sur 10 quasi nette et 2,9 sur 10 avec un léger fantôme. Il reste 5,7 images sur 10 partagées là-aussi équitablement entre des logos doublés et triplés. Disposer de seulement 43 % d'images satisfaisantes, dont 14 % seulement quasi nettes (mais pas tout à fait), condamne toute éventualité de débouché jeu vidéo... Et ça n'est pas le mode Smart Image « Jeu » qui change quelque chose...
Résultats obtenus, de la meilleure image à la moins bonne avec overdrive
Le visionnage de films souffre lui aussi de cette faible réactivité. Mais également du contraste très moyen de la dalle (et des angles de vision étroits). Heureusement, le contraste dynamique fonctionne plutôt bien et permet significativement d'augmenter la démarcation entre noir et blanc.
Contraste dynamique désactivé puis activé
Il n'en va pas de même pour la fonction SmartKolor, traduite ici en « Couleur futée » : elle dénature complètement la colorimétrie, en saturant à l'excès l'image. Voyez plutôt ce que ça rend ci-dessous sur Casino Royale.
Fonction « Couleur futée » arrêtée puis activée, et mode Film
Le mode SmartImage « Cinéma » joue lui aussi le renfort de netteté, mais moins qu'en « Photo » ou qu'en « Jeu ». Globalement, ces traitements s'avèrent plutôt décevants. Et l'écran guère adapté au visionnage de films : de temps en temps ça ira, mais les cinéphiles éviteront le Brilliance 248CLH.
Conclusion
Le Brilliance 248CLH se veut être un écran touche-à-tout, il tend plutôt au bon à rien. Pas mauvais mais trop lent pour du jeu, pas assez contrasté ni rapide pour du film, pas assez ergonomique pour de la bureautique. Pour de la photo, la présence d'une dalle TN avec des angles de vision étroits et une homogénéité moyenne fera fuir les experts. En revanche la colorimétrie correcte de base conviendra aux occasionnels de la photo. Bref, sorti de son design très réussi et de son bilan énergique honorable, le Brilliance 248CLH est finalement un moniteur assez quelconque. À 250 € on trouve clairement mieux, même si moins esthétique.
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